OM-OL : les coulisses de l’imbroglio entre John Textor, la LFP et l’arbitre !

Par Josué Cassé
4 min.
John Textor s'explique sur les incidents lors d'OM-OL. @Maxppp

Organisé en clôture de la 10e journée de Ligue 1, le choc entre l’Olympique de Marseille et l’Olympique Lyonnais n’a finalement pas eu lieu en raison de graves incidents qui ont émaillé l’avant-match. Du bus lyonnais caillassé au visage ensanglanté de Fabio Grosso en passant par les blessures de son adjoint et l’ambiance électrique en tribunes, cette soirée a tout simplement viré au cauchemar. Invité à réagir au coup de sifflet final, John Textor, le propriétaire de la formation rhodanienne, assurait pourtant que son équipe voulait disputer le match. Une version contredite par la Ligue de football professionnel et l’arbitre François Letexier…

Un cauchemar. Voilà comment décrire la soirée vécue à l’Orange Vélodrome, ce dimanche soir, en clôture de la 10e journée de Ligue 1 alors que l’OM et l’OL devaient croiser le fer. Une opposition rapidement avortée et reportée après le caillassage du bus lyonnais où deux vitres ont été brisées. Présent à l’avant du car, Fabio Grosso, l’entraîneur des Gones, sortait alors le visage ensanglanté avant de se faire poser 12 points de suture au-dessus de l’oeil. Des événements terribles et des images glaçantes entraînant finalement l’annulation de cette rencontre, qui était classée 4 sur 5 par les services de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme, c’est-à-dire à hauts risques. Pourtant, quelques secondes seulement après l’annonce officielle, John Textor, le propriétaire lyonnais, assurait au micro de Prime Video que son équipe voulait jouer ce match.

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«Notre équipe voulait jouer, on a dit qu’on était prêt à jouer», déclarait l’homme d’affaires américain avant d’ajouter que la décision (du report) était indépendante de la volonté de l’OL. Une version rapidement démentie par la Ligue de football professionnel qui publiait dans la foulée un communiqué affirmant que les Lyonnais n’avaient pas voulu entrer sur le terrain. «L’OL a fait connaître son opposition à prendre part à la rencontre compte tenu des circonstances». Même son de cloche du côté de l’arbitre du soir, François Letexier, qui s’est lui aussi exprimé sur Prime Vidéo. «A été entérinée la décision de l’OL de ne pas participer à la rencontre. Ils ont établi des certificats médicaux vis à vis des deux personnes du staff blessées qui ne pouvaient pas participer à la rencontre. Ils ont également indiqué que les joueurs étaient en état de choc et ne pouvaient pas participer à la rencontre», affirmait l’officiel de 34 ans et d’ajouter : «lors des réunions de crise, des comptes-rendus sont établis donc tous les propos tenus par toutes les parties prenantes des clubs ont été retranscrits. La position de l’OL était clairement de ne pas participer à la rencontre.»

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John Textor conteste le discours de l’arbitre…

De retour face aux journalistes quelques instants plus tard, John Textor est alors revenu avec un discours bien plus nuancé. «Nous avons demandé à jouer. On m’a dit que l’arbitre voulait traiter cette affaire comme si elle s’était passée à l’intérieur du stade et qu’il voulait que l’entraîneur soit évalué médicalement. Cette évaluation médicale déterminerait si nous avions un entraîneur et une équipe pour jouer. C’est à ce moment-là que l’opinion des joueurs a commencé à changer. L’entraîneur n’était pas en bonne santé dans le vestiaire, son rétablissement était lent. Quelques capitaines m’ont pris à part et ont pris une bonne décision. Ils m’ont dit: 'nous nous sommes préparés pour ce match, mais si nous rentrons sur le terrain nous allons jouer avec de la colère, et ce n’est pas comme cela que le football doit être joué'. La moitié de nos gars étaient encore en colère. Les deux sont vrais. Nous voulions jouer, mais il est vite apparu qu’il ne fallait pas jouer», assurait le dirigeant américain en zone mixte.

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Relancé sur cette soirée honteuse, John Textor ne cachait, par ailleurs, pas sa frustration. «Nous déplorons que le match n’ait pas eu lieu et que la sécurité de nos joueurs n’a pas été bonne. Je devais en parler car certains joueurs sont effrayés. Regardez l’état du bus. Tout le côté est explosé, même des projectiles ont été lancés au-dessus des voitures de police. On est en colère», lançait l’intéressé avant de conclure en donnant des nouvelles plutôt rassurantes de son coach. «Fabio va bien, il va mieux, c’est un garçon solide, il a été bien pris en charge par les médecins ici. Je le répète, on n’a pas demandé à annuler le match mais en voyant le coach, on a tous été choqués. La vitre du car qui était proche de Fabio Grosso a explosé. Fabio a ensuite pris une bouteille de bière dans la tête. Ses blessures viennent de là… C’est inadmissible». Plus qu’un quiproquo entre le dirigeant lyonnais et les instances, cette soirée aura surtout été marquée par une violence inouïe. Un nouvel affront pour le football français et la nécessité, désormais, de poser crûment la question des responsabilités…

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