Entretien avec… Steve Savidan : « L’équipe de France n’a pas de stabilité »
Retraité depuis 2009, Steve Savidan a raccroché les crampons pour endosser le costume de consultant, avec succès. L’ancien attaquant, qui est donc passé au micro, est désormais un commentateur avisé du championnat de Ligue 2. L’international tricolore s’est arrêté au micro de Foot Mercato pour évoquer sa nouvelle vie.

**Foot Mercato : Cela fait plus de trois ans maintenant que vous avez mis un terme à votre carrière de footballeur pour embrasser celle de commentateur. Comment s’est passé ce changement de cap ?
Steve Savidan :* Bizarrement en fait. C’est vraiment au fil des rencontres, un hasard complet, parce que ce n’était vraiment pas une volonté de ma part de me spécialiser dans cette profession. Et puis en fait, au fil des rencontres, il m’a été proposé de faire quelques missions, ça m’a plu. Et puis, avant que ça me plaise, il a aussi fallu que ce que je faisais leur plaise. J’ai donc été reconduit sur quelques semaines avec Canal, et après j’ai eu l’opportunité d’intégrer l’équipe d’Eurosport* pour la Ligue 2, ce qui m’a énormément plu. La première année, c’était au bord du terrain avec Christophe Jammot et Jean-Lus Arribart. J’ai énormément appris, très rapidement, avec beaucoup de missions à faire dans cette Ligue 2, à raconter beaucoup d’histoires. Et puis cette année, j’ai pris le poste de commentateur avec Christophe Bureau. C’est encore franchir une étape, pour toujours raconter une très belle histoire, parce que la Ligue 2 c’est surtout une histoire avant d’être un championnat.
**FM : Êtes-vous surpris de voir que tout va si vite ?
SS :** Non, je ne suis pas surpris, parce que peu importe le cap que j’aurais pris, ça aurait été forcément vite. En parallèle, j’ai aussi un restaurant sur Angers où j’avais commencé en amont ma reconversion. Je crois que c’est surtout une question de volonté. Si ça va assez vite, c’est une volonté. Je ne voulais pas trop m’arrêter sur des acquis, et me laisser m’endormir. Et puis comme on travaille dans un métier de médiatisation, si on veut y retourner, il faut y aller très vite.
**FM : Vous suivez donc la Ligue 2 de très près. Que pensez-vous de ce championnat en cette saison ?
SS :** C’est un championnat extraordinaire parce qu’on a vraiment encore tout ce côté amateur positif et le côté professionnel. Il y a cette accessibilité encore au niveau des joueurs, mais aussi un professionnalisme.
**FM : Monaco commence à s’envoler maintenant. Pour vous, est-il clair que le club montera en Ligue 1 ?
SS :** Pour l’instant, ce n’est pas encore totalement fait, mais en tout cas ils ont pris les devants pour réussir cette accession. On va dire qu’il ne reste que deux places et demie pour la Ligue 1. Je dirais que ça va se jouer à quatre ou cinq.
**FM : Parmi ces quatre ou cinq, quelles sont les équipes les mieux placées selon vous ? Nantes par exemple ?
SS :** Nantes, Caen, Angers. Il y a de bonnes équipes qui peuvent revenir dans le trio de tête, c’est dans les prochaines semaines qu’on va savoir. En général, le mois de mars décide de beaucoup de choses, on va voir aussi si Monaco ne se plante pas.
**FM : Pour en revenir à vous, on sait que vous avez dû mettre un terme à votre carrière suite à un problème de santé. Cela vous reste-t-il en travers de la gorge ?
SS :** Non, pas du tout, parce que j’ai toujours tout vécu à fond. Ma carrière, je l’ai vécue à fond, ma reconversion aussi. Ça s’est arrêté comme ça, comme ça aurait pu s’arrêter autrement. Il faut positiver, il y a pire dans la vie, c’est comme ça.
**FM : Votre sélection en équipe de France reste-t-elle un souvenir qui sera à jamais gravé ?
SS :** Oui, ça restera gravé, parce que c’est la concrétisation d’une période où j’étais vraiment au top. Le seul regret, c’est que je n’ai pas pu continuer, parce que c’était juste avant la Coupe du monde, et prétentieusement je pense que j’aurais pu y aller. J’ai été arrêté, c’est comme ça. Maintenant, comme je vous l’ai dit il y a pire, et maintenant je suis de l’autre côté de la barrière.
**FM : En tant que consultant, quel regard portez-vous sur l’équipe de France ?
SS :** L’équipe de France, aujourd’hui, n’a pas de stabilité. Elle est en train de se chercher, on a des jeunes joueurs qui montent comme Raphaël Varane, qui a cartonné et commence à s’imposer au Real. Il y a Pogba aussi avec la Juve. Il y a toute cette nouvelle génération qui arrive et qui met un petit coup de pied au cul à tout le monde. Ça permet aux anciens de ne pas s’endormir, et aux jeunes de les pousser vers l’avant.
**FM : En tant qu’ancien attaquant, que pensez-vous de Karim Benzema ?
SS :** Peut-être que son rôle n’est pas vraiment défini. On pense que ce n’est qu’un buteur, mais Karim n’est pas qu’un buteur dans cette équipe. C’est une équipe assez hétéroclite, ce qui fait que tout le monde peut marquer. Ce n’est pas un rôle de buteur, on demande à Karim de marquer, mais son rôle n’est pas vraiment défini.
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