EdF : les secrets de l’indispensable Gasset
Adjoint de Laurent Blanc depuis son passage à Bordeaux, Jean-Louis Gasset est un élément incontournable du staff français, au bagout indispensable !

Il est l’homme de l’ombre que les joueurs mettent régulièrement en lumière. Aussi bien à Bordeaux qu’en équipe de France Jean-Louis Gasset joue un rôle prépondérant en tant qu’entraîneur adjoint de Laurent Blanc. Il est celui qui parle le plus aux joueurs. « Les Bleus, c’est une expérience nouvelle à un étage supérieur. Mais les joueurs sont les mêmes. Un joueur, si tu l’intéresses parce que tu vas le faire progresser, il va t’écouter, il va travailler avec toi, qu’il soit cadet ou international A », explique-t-il dans un entretien accordé àL’Équipe.
Une chose est certaine, le tandem qu’il forme avec Blanc est parfaitement rodé. Blanc est le taiseux, lui le sanguin. « C’est comme ça qu’on présente notre fonctionnement aux joueurs. Ils ne doivent pas s’étonner, sur le terrain, que ce soit moi qui crie, qui place les uns et les autres. C’est la méthode de Laurent : il prend du recul, il observe et, moi, j’essaie de faire passer ses idées à travers les séances. Quand il accueille des joueurs, il leur présente notre couple : " Attention, avec Jean-Louis, vous allez en entendre des réflexions un peu gratinées!" Il aime que j’anime, que je pique les joueurs. Mes mots ne sont jamais blessants, mais j’ai toujours été sévère. Le mec qui manque un contrôle parce qu’il pense à la pizza qu’il va manger le soir, ça me rend fou. Je lui dis : " Samedi soir, en match, tu vas faire pareil ! " Souvent, sur le moment, le joueur me jette un regard noir. Mais, c’est bon signe. Ça montre qu’il est réceptif. Après coup, il comprend toujours que c’était pour son bien. Après, c’est vrai qu’il faut s’adapter à la nouvelle génération... », indique-t-il.
Même avec les plus jeunes, dont les codes ont bien changé, Gasset arrive à communiquer sans mal, s’inspirant notamment des expressions utilisées par ses enfants, qui ont la trentaine. Surtout, bien qu’il ait une communication privilégiée, il se régale de la complicité affichée avec Blanc, qui ne se sent jamais mis de côté par les interventions de Gasset.« Non, et c’est là qu’il est fort. Il est très intelligent. Notre seul objectif, c’est de gagner. S’il faut crier plus fort encore pour tirer le meilleur des joueurs, ce n’est pas un problème. À la mi-temps de France-Bosnie (1-1, le 11 octobre 2011), par exemple, je suis intervenu. On était timides, on avait les pieds recroquevillés, on allait passer à côté. Il fallait réveiller tout le monde. À l’ancienne... », raconte-t-il. Élément indispensable du staff français, Jean-Louis Gasset n’affiche pas un optimisme aveugle avant d’entamer l’Euro.
Les critiques au sujet des Bleus, il les connaît et les accepte. « Une équipe, c’est assembler un puzzle. Si les pièces ne s’imbriquent pas entre elles, tu auras beau le tourner dans tous les sens, ça ne marchera pas. Dans cette idée, avancer vers l’Euro sans Sagna, Abidal, Diaby ni Lassana Diarra, ça ne facilite pas forcément les choses. On ira en Ukraine avec une équipe inexpérimentée. Surtout au milieu. On a des bons joueurs, pas forcément une bonne équipe. C’est comme ça. On s’adapte. Et on continue à sourire, parce que les joueurs n’aiment pas te voir faire la gueule. Si j’ai des soucis dans ma vie, je les laisse dans ma chambre dès que je descends prendre le petit déjeuner. » Espérons que c’est toute l’équipe de France qui sourira durant le mois de juin !
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