Ligue des Champions

FC Porto : les ennuis s’accumulent pour André Villas-Boas !

Élu président du FC Porto l’été dernier, André Villas-Boas avait la lourde mission de passer derrière Pinto Da Costa qui a dirigé le club pendant 42 ans. Alors que les Dragons sont en pleine révolution, les ennuis sont nombreux pour André Villas-Boas qui traverse une période compliquée.

Par Aurélien Macedo
6 min.
André Villas-Boas (FC Porto) @Maxppp

Depuis son passage sur le banc de l’Olympique de Marseille entre 2019 et 2021, André Villas-Boas (47 ans) a pris du temps pour lui et a préparé son retour dans son club de toujours le FC Porto. Passé entre 2000 et 2004 dans les équipes jeunes des Dragons, il s’était offert lors de la saison 2010/2011 un exercice excellent avec le quadruplé Ligue Europa, Championnat, Coupe et Supercoupe du Portugal. En concurrence avec le légendaire président Pinto Da Costa lors des dernières élections présidentielles, il l’a emporté et savait que son élection allait avoir des conséquences. Rapidement, il a dû gérer le cas Sérgio Conceição. Coach des Dragons depuis 2017 et proche de Pinto Da Costa, celui qui est désormais coach de l’AC Milan avait dû être poussé sur le départ et remplacé par Vitor Bruno. Cet été, le mercato a été aussi très compliqué, car André Villas-Boas a découvert une dette de 500 millions d’euros à son arrivée et essaye de remettre l’équipe à flot en vendant plus qu’en achetant.

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Ainsi entre le mercato estival et hivernal, le FC Porto a récupéré 168,45 millions d’euros par les ventes avec les départs de nombreux cadres comme Evanilson (Bournemouth, 37M€), Francisco Conceição (Juventus, prêt de 7M€), Mehdi Taremi (libre), Pepe (retraite) cet été et surtout les ventes de Nico Gonzalez (Manchester City, 60M€) et Galeno (Al-Ahli, 50M€) cet hiver. Se refaisant une santé financière, Porto a également su revenir à quelque chose que le club faisait bien il y a quelques années, faire éclore des talents. Ainsi, avec Otavio (22 ans), Samu Aghehowa (20 ans), Martim Fernandes (18 ans) et Rodrigo Mora (17 ans) qui ont confirmé ou éclot cette saison, le FC Porto sait qu’il pourra faire à l’avenir de nouvelles bonnes ventes pour continuer son redressement financier. De bonnes nouvelles pour le club portugais et André Villas-Boas. Pour autant, la situation est bien plus négative que positive actuellement pour André Villas-Boas et son équipe.

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Des résultats compliqués, AVB veut garder le cap

Déjà sportivement, le FC Porto traverse une saison compliquée. Troisième du championnat portugais à 8 points du Sporting CP et 4 unités de Benfica tout en ayant vu Braga (4e) revenir au même nombre de points, Porto n’a d’ailleurs pas gagné le moindre de ses cinq derniers matches de championnat. Les Dragons ont perdu la tête suite à des matches décevants contre des équipes de bas de tableau comme le CD Nacional (0-2), Gil Vicente (1-3), Santa Clara (1-1) et Rio Ave (2-2) avant d’accrocher le Sporting CP (1-1) afin de ne pas définitivement dire adieu au titre. Il faut donc remonter au 28 décembre dernier et au succès 4-0 dans le derby contre Boavista pour retrouver la trace d’un succès de Porto en championnat. Nommé coach de Porto il y a deux semaines, Martín Anselmi n’a pas encore trouvé la recette idéale pour relancer la machine. Sur la scène européenne, c’est aussi décevant, car Porto était 25e de la Ligue Europa avant la dernière journée et un succès étriqué contre le Maccabi Tel-Aviv (1-0). Arrachant la 18e place, Porto devra donc défier l’AS Roma (15e) en barrages dans une affiche tendue entre géants en difficulté.

Pour André Villas-Boas pourtant l’optimisme règne puisque la situation économique du club qui était le principal problème du FC Porto est en passe d’être résolue. «Le mois dernier a en effet été une période tumultueuse qui nous a mis à rude épreuve. Nous avons fait face à plusieurs revers, certains plus prévisibles que d’autres, et nous avons été confrontés à d’énormes défis internes et externes. Cependant, j’avoue que je dois être reconnaissant et surtout plein d’espoir pour la résilience que j’ai ressentie et que je continue de ressentir de la part des Membres, Supporters et Partenaires du FC Porto. La manière unie avec laquelle nous avons pu discuter et traiter les problèmes en interne et l’esprit avec lequel nous affrontons l’avenir nous font sentir que cette période sera bientôt surmontée et que nous en sortirons plus forts. Avec un revenu de plus de 168 millions d’euros de transferts de joueurs et la conclusion des opérations Ithaka et Dragon Notes, en seulement 10 mois, le FC Porto a échappé au spectre de la ruine financière dans lequel il se trouvait. Aujourd’hui, et en seulement 10 mois, je peux vous dire avec fierté que la durabilité économique du FC Porto est de plus en plus assurée», a-t-il notamment écrit dans un édito de l’édition de février du magazine du club Dragões.

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Des opposants qui grondent

Si beaucoup de supporters se rangent du côté d’André Villas-Boas qui ne cesse de mettre en avant la transparence et n’hésite pas à intervenir en conférence de presse pour apporter des réponses aux problématiques rencontrées par le club, l’opposition demeure. Ancien directeur de la communication du FC Porto, Francisco J. Marques a sorti la sulfateuse : «mon cher FC Porto, ils ont tant promis de te sauver et pourtant ils t’ont laissé à genoux. Le FC Porto n’avait pas enchaîné cinq matchs de championnat consécutifs sans victoire depuis les années 1970, et à cette époque, il avait fait match nul cinq fois. Je n’aurais jamais pensé qu’il serait possible, en si peu de temps, de ruiner ce qui a mis si longtemps à se construire, mais la dure et crue réalité, que même la propagande systématique ne peut nier, est que le FC Porto d’André Villas-Boas est le pire qu’on ait vu depuis des décennies.» L’ancienne direction l’a encore mauvaise contre la révolution que tente de réaliser AVB, et profite de la mauvaise forme du club pour appuyer là où ça fait mal.

L’ancien président historique Pinto Da Costa est lui intervenu suite à l’audit financier réalisé par le club qui a incriminé sa gestion durant sa présidence et a également lâché son coup de gueule : «au cours des derniers mois, je suis resté silencieux face aux attaques qui ont été dirigées contre moi, cherchant ainsi à contribuer à préserver la bonne réputation du FC Porto et à éviter de créer une source d’instabilité qui pourrait être considérée comme une cause d’échec sportif. J’ai regardé les premiers matchs au stade et j’ai reçu d’innombrables marques d’affection, mais certaines personnes ne les ont pas bien comprises. Le silence n’est donc plus une option, à un moment où l’objectif de dénigrer le caractère, le travail et l’héritage de ceux qui ont consacré de nombreuses années au service du club devient plus qu’évident. L’un des messages qui sont véhiculés avec le plus d’insistance, c’est que l’administration que j’ai présidée n’a laissé que 8 000 euros à ses successeurs, laissant le club étranglé et sans solutions pour l’avenir. Rien n’est plus faux, comme cela est désormais évident. Nous avons investi et amélioré une équipe qui a permis à l’administration actuelle, rien que sur la première moitié de la saison, de gagner 167 millions d’euros. Nous avons établi de nouveaux partenariats, notamment avec Ithaque, impliquant l’allocation d’une somme de 65 millions d’euros. Ce sont également les revenus futurs de cette nouvelle société créée grâce au partenariat avec Ithaka qui ont servi de garantie au financement à long terme de 115 millions d’euros, récemment contracté.» Une manière de relativiser ce qui a été fait depuis son départ tout en se protégeant. Dans un climat sportivement compliqué et politiquement tendu, André Villas-Boas traverse à Porto une période assez difficile…

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