La sensation Andrès Cubas n’a pas fini de briller en Ligue 1

Par Sebastien Denis
5 min.
Andres Cubas au duel avec Eduardo Camavinga en Ligue 1 @Maxppp

Arrivé cet été dans un relatif anonymat en Ligue 1, l'international paraguayen Andrès Cubas impressionne du côté du Nimes Olympique. Focus sur ce milieu de terrain dont on n'a pas fini d'entendre parler et qui pourrait aller très haut...

Andrès Cubas (25 ans), c'est l'histoire d'un joueur au talent certain, mais qui a peiné à donner sa pleine mesure. Formé à la dure école de Boca Juniors, ce milieu défensif paraguayen né en Argentine et qui est passé par les sélections de jeunes albiceleste n'a jamais vraiment réussi à s'imposer au sein du prestigieux club argentin malgré des qualités énormes et les conseils, soutiens et encouragements d'anciennes gloires du club comme Carlos Tevez ou encore Juan Roman Riquelme. Son échec en Italie du côté de Pescara lors de sa première expérience européenne aurait pu avoir raison des ambitions du natif de Aristobulo del Valle. Mais c'est mal connaître ce petit joueur (1m66 - 60 kg) au volume de course énorme et très actif à la récupération du ballon. De retour en Argentine après son échec italien, il rebondit en D1 du côté de Defensa y Justicia en prêt. Une vingtaine de matches plus tard, il quitte définitivement Boca pour rejoindre Talleres, où il se révèle enfin et connaît sa première sélection en équipe nationale du Paraguay. Méconnu en France, son profil apparaît malgré tout chez de nombreux recruteurs.

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Cet été, lorsque le Nîmes Olympique décide de recruter une sentinelle, son nom ressort presque naturellement du côté du directeur sportif du NO, Reda Hammache, qui nous explique comment ce milieu paraguayen s'est retrouvé dans le Gard. «Cubas, c’est un joueur que je connaissais de loin, que j’avais vu en vidéo, mais je ne le connaissais pas de manière approfondie. C’est surtout une fois qu’on a décidé de recruter au club un joueur de ce profil en particulier que j’ai activé un peu plus précisément mes recherches. Et lui a rapidement émergé et a fait partie d'une short-list précise avec d'autres joueurs. À ce moment-là, on a effectué un travail d'analyse un peu plus poussé sur le joueur avec la cellule de recrutement avant de le soumettre au coach. Dans le même temps, un intermédiaire me l'a proposé. Tout ça est arrivé en même temps et a facilité les choses. »

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Comparé à N'Golo Kanté et à Didier Deschamps par Carlos Bianchi

Résultat, Andrès Cubas arrive à Nîmes à la mi-juillet contre un chèque de 3 M€. Et les Crocodiles ne vont pas regretter ce choix et cet investissement. Dès les premiers matches, son volume de jeu et son activité au milieu de terrain impressionnent. Et pour sa troisième apparition en Ligue 1, il marque un joli but, insuffisant malgré tout pour empêcher la défaite des siens face à Rennes (2-4). Mais c'est face à l'OL au Groupama Stadium qu'il impressionne le plus récupérant un nombre incalculable de ballons au milieu de terrain et en prenant largement le dessus sur le jeune Maxence Caqueret. Un tube de l'été pour la plupart des spécialistes de la Ligue 1. Interrogé par So Foot, la légende argentine Carlos Bianchi n'a pas tari d'éloges sur Cubas, le comparant carrément à N'Golo Kanté ou à Didier Deschamps. « Cubas, c'est N'Golo Kanté. C'est toujours le milieu qui va cavaler le plus, il récupère beaucoup de ballons. Il travaille pour les autres, comme pouvait le faire Didier Deschamps à son époque. Milieu défensif, c'est la première barrière, ça nécessite aussi d'avoir une conception très stratégique du football. »

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Si, pour Reda Hammache, la comparaison est flatteuse, Cubas est un joueur encore différent. « Je peux comprendre les comparaisons. Parce que c'est un joueur très actif à la récupération du ballon et c'est un joueur qui a un très gros volume de course en général. Mais c'est un joueur encore différent d'un Kanté ou d'un Deschamps », explique-t-il avant d’aller plus loin en voyant un grand avenir pour son milieu défensif. « C'est à mon sens un joueur de très haut niveau et ça ne me surprendrait absolument pas qu'il soit un jour dans un très grand club européen. Au même titre que je ne suis pas surpris de ses prestations actuelles, de ce qu'il apporte à l'équipe. C'est exactement ça qu'on attendait de lui et ce pourquoi on l'a recruté. » Un joueur qui peut encore largement s'améliorer à écouter le directeur sportif du NO qui fait de la progression l’un de ses critères de recrutement. « Concernant sa marge de progression, moi dans ma manière de recruter un joueur. Moi, je ne m'arrête pas uniquement à ce que le joueur est capable d'apporter au groupe, au club. Derrière, je regarde également sa marge de progression. Est-ce que c'est un joueur qui est capable de se développer grandement ? Tous les joueurs progressent, mais est-ce que cette marge de progression est importante ? Pour lui, oui, elle est très importante et je pense qu'on pourrait avoir de grosses surprises le concernant à l'avenir. »

Andres Cubas au révélateur du PSG

À l’écouter, la marge de progression est importante, tout comme sa capacité d’adaptation. Et selon Hammache, cette dernière est très largement au-dessus de la moyenne et c’est l’une des raisons de ses performances immédiates avec les Crocos. « Quand on analyse et qu'on étudie un joueur, on ne s'attarde pas seulement à ses caractéristiques footballistiques. Bien sûr qu'on souhaite recruter des joueurs qui sportivement sont en adéquation avec le projet de jeu de notre équipe, mais aussi du projet de vie du groupe. Quand on étudie les joueurs, on prend un maximum d'informations de différentes sources pour voir si la compatibilité est également faisable de ce point de vue là. Et force est de constater que le travail a été bien fait de ce côté-là parce que son intégration a été réussie. Sans parler de l'accompagnement qu'on met en place au quotidien pour que lui puisse se sentir chez lui très rapidement. »

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Une explication logique et qui explique également pourquoi le latéral gauche norvégien Birger Meling s’est lui aussi rapidement fondu parfaitement dans le collectif nîmois. Nouveau test grandeur nature, pour Andrès Cubas, le PSG dès vendredi soir. Avec un long voyage en Amérique du Sud et deux matches en tant que titulaire avec le Paraguay face au Pérou le 8 octobre et au Venezuela il y a deux jours, il lui faudra piocher dans ses réserves. Un nouveau gros match face au champion de France en titre lui permettra encore un peu plus de s’affirmer comme la bonne pioche du mercato estival en Ligue 1… Réponse vendredi soir sur les coups de 23h.

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