Comment l’OL en est arrivé là ?

Par Samuel Zemour
4 min.
Le JT Foot Mercato du 2 septembre @Maxppp

En demi-finale de Ligue des Champions il y a quatre ans, l’Olympique Lyonnais est maintenant dernier du classement et s’apprête même à jouer le maintien cette saison. Mais comment le grand OL en est arrivé là ?

Si l’on avait dit aux supporters lyonnais qu’ils joueraient le maintien d’ici à quatre années, au soir de la qualification en demi-finale de Ligue des Champions contre Manchester City, en 2020 (3-1), aucun ne l’aurait pris au sérieux. Pourtant, après quatre années de gestion compliquée, d’un recrutement pas à la hauteur et d’un projet difficilement identifiable, l’OL pointe à la dernière place du classement, à la recherche d’une première victoire. Le pire étant que l’écart commence à se creuser, après sept journées.

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Mais pour comprendre ce déclassement, il faut remonter à la période du Covid-19, justement là où l’OL disposait encore de jolis noms dans son effectif, avec la présence de Memphis Depay, personnage du Championnat de France à l’époque avec Neymar et Mbappé, Bruno Guimaraes ou plus tard de Lucas Paquetà. Mais depuis, tous ont trouvé une nouvelle destination et n’ont jamais été remplacés. À l’instar du directeur sportif Juninho, parti dans l’anonymat en fin d’année 2021 après des différends avec Jean-Michel Aulas et des mauvais résultats sous Peter Bosz.

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L’échec du projet ADN OL

Après ce conflit directionnel, une crise du Covid-19, des droits télévisuels qui ont handicapé les finances du club ainsi qu’un mercato estival 2019 complètement raté (Thiago Mendes, Youssouf Koné, Joachim Andersen ou encore Jeff Reine-Adélaïde), l’OL a décidé de partir sur un nouveau projet : ADN OL. «Il faut privilégier l’ADN OL par la mise en confiance d’un certain nombre de jeunes comme Malo Gusto, Castello Lukeba, Bradley Barcola», expliquait Jean-Michel Aulas en mai 2022. Un an plus tard, les trois nommés ont préféré partir vers un nouveau projet plus ambitieux, à Chelsea, au RB Leipzig et au Paris Saint-Germain.

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Finalement, les jeunes talents du centre de formation lyonnais ne sont plus là et les plus jeunes n’ont que très rarement leur place dans l’équipe première. À l’instar de Mohamed El Arouch, que tout le peuple lyonnais attend de voir éclore, mais qui n’a jamais vraiment eu la chance de s’exprimer. Ou encore du jeune gardien prometteur Mathieu Patouillet, qui est carrément derrière Rémi Riou dans la hiérarchie. «Quand ils sont venus parler du projet ADN OL à l’été 2022, on a vu que c’est du marketing ça. Pour vous dire, on en rigolait dans le vestiaire. Mais les supporters, eux, tombent dedans. Regardez les réseaux du club à cette époque», expliquait d’ailleurs Moussa Dembélé à ce propos, dans son interview accordée à notre site.

Le choix de Laurent Blanc a toujours posé question

Les choix de faire revenir Corentin Tolisso et Alexandre Lacazette n’ont également été que très peu fructueux. Pour le premier, le manque de rythme et les blessures à répétition l’empêchent toujours de retrouver son meilleur niveau et cela ne s’arrange que très peu au fil des mois. Pour l’autre, il a tout simplement sauvé, à lui tout seul, l’exercice 2022-23 de l’OL en inscrivant un total fou de 27 réalisations en Ligue 1. Ce qui n’a pas empêché l’OL de finir au 7e rang, étant donné que l’ex-Gunner n’a jamais bien été entouré. Le reste de l’attaque rhodanienne s’avère complètement en panne depuis maintenant deux saisons.

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Le choix de Laurent Blanc pour succéder à Peter Bosz a d’ailleurs surpris, étant donné que le Cévénol a toujours annoncé qu’il n’était pas friand de faire confiance aux jeunes joueurs et qu’il préférait des hommes plus expérimentés. Et si l’ex-manager du PSG n’a pas souvent fait les bons choix, il n’a pas été aidé par la cellule de recrutement. Désireux de renforcer son milieu de terrain, Laurent Blanc avait finalement obtenu l’arrivée de Jeffinho et d’Amin Sarr, deux attaquants qui n’ont jamais apporté la moindre satisfaction.

Des tensions dans le vestiaire

En grand danger la saison dernière, rien ne va s’arranger lors de l’été 2023. Arrivé à la tête de l’OL en décembre dernier après de nombreux retournements de situation liés au rachat du club rhodanien, John Textor promettait la révolution. Mais pour l’instant, à part avoir mis dehors Jean-Michel Aulas, rien n’a vraiment été fait. Pire encore, le club a été sanctionné par la DNCG et a été encadré au niveau de sa masse salariale et des transferts. Un terrible échec pour le président américain qui annonçait pourtant du lourd pour le dernier mercato estival. Le tout sous l’ombre de Jean-Michel Aulas, décidé à faire la guerre à celui qui l’a écarté de son club de cœur. Un cadre qui commence même à inquiéter les actionnaires.

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Et au niveau du sportif, rien ne va mieux puisque le début de saison d’Alexandre Lacazette, seul espoir lyonnais l’année dernière, se révèle très compliqué. S’ajoute à cela une fracture au sein du vestiaire lyonnais, à l’image du comportement de Rayan Cherki. Le caractère du jeune talent ne plairait pas à tout le monde et certains n’apprécieraient pas son côté chambreur à l’entraînement, d’autant qu’il ne fait pas toujours les efforts défensifs. Une atmosphère pesante, où les cadres de l’équipe semblent en dépression, à travers laquelle les nouvelles recrues ne se sentent pas forcément bien accueillies. À peine arrivé, Fabio Grosso doit donc faire face à un immense défi pour relever l’OL, d’autant plus que Santiago Cucci et les dirigeants lyonnais préfèrent faire profil bas pour éviter la rage des supporters.

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