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Proche de l’amputation jusqu’à héros d’Oviedo, l’histoire sublime du vétéran de 40 ans Santi Cazorla

Ancienne gloire de Malaga, Villarreal et Arsenal, Santi Cazorla fait de la résistance à 40 ans. Le milieu offensif espagnol vient de réaliser une grosse saison et a permis à son club d’Oviedo de faire son grand retour en Liga.

Par Aurélien Macedo
5 min.
Santi Cazorla avec Oviedo contre Valladolid  @Maxppp

Une carrière de qualité qui connaît une fin magnifique. Sacré avec l’Espagne lors de l’Euro 2008 et l’Euro 2012 avec qui il connaîtra 81 capes pour 15 buts, le milieu offensif Santi Cazorla a laissé son empreinte sur le football espagnol. Formé à Oviedo qu’il a quitté en 2003 pour Villarreal, il connaîtra une pige à Huelva avant de filer dans l’ambitieux projet de Malaga en 2011. Parti un an plus tard à Arsenal où il va briller malgré de gros problèmes physiques, il passera tout proche de l’amputation suite à un grave problème de cheville. C’est simple il ne jouera pas le moindre match entre le 20 octobre 2016 et le 30 juin 2018 en loupant ainsi 122 matches. Opéré en décembre 2016 du tendon plantaire de la cheville droite, il connaîtra une mauvaise cicatrisation et se fera opérer huit fois. «Les médecins m’ont dit que si j’arrivais à remarcher un jour avec mon fils dans le jardin, je devais déjà m’estimer heureux», a-t-il confié à Marca. Quittant Londres pour consulter le docteur Mikel Sánchez en Espagne, il a été pris en charge de justesse alors qu’il aurait pu se retrouver amputé : «il a vu que j’avais une énorme infection, qui m’avait endommagé un os du talon et mangé le tendon d’Achille. Il me manquait huit centimètres de tissu !»

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Un moment très difficile à vivre pour le joueur qui se retrouvait libre à l’été 2018 après une fin d’aventure tronquée avec Arsenal. Rejoignant alors librement Villarreal, un club qu’il avait bien connu, il y retrouvera ses sensations avec un exercice 2018/2019 probant (7 buts et 11 offrandes en 46 matches) afin d’éviter aux siens la relégation. Puis, il aidera le sous-marin jaune à retourner en Europe l’année suivante en affolant les compteurs (15 buts et 11 passes décisives en 40 matches) ce qui lui permettra de retrouver provisoirement la sélection espagnole entre juin et novembre 2019. Une belle revanche pour Santi Cazorla qui rejoignait alors le Qatar en août 2020 à 35 ans afin d’aller à Al-Sadd. Une pige exotique intéressante avec les sacres nationaux 2021 et 2022 où il était un élément fort. Cependant, l’idée de raccrocher les crampons n’arrivait pas tout de suite pour Santi Cazorla. L’idée était d’aider à faire remonter en Liga le club du Real Oviedo, son club formateur. Proche de la faillite en 2012 avant son rachat par le milliardaire mexicain Carlos Slim, l’une des plus grosses fortunes mondiales, le club des Asturies célébrait ce retour avec beaucoup d’enthousiasme.

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Santi Cazorla a réussi son défi

«L’affection des gens est au-dessus du respect pour le footballeur, non seulement à Oviedo, qui est votre maison et vous savez d’où vous venez, même si je n’imaginais pas en recevoir autant, mais partout où je suis allé, dans les stades d’Eldense, Amorebieta, Saragosse, partout les gens m’ont montré leur amour. C’est vrai que j’ai gagné le respect en tant que joueur de l’équipe nationale, mais j’ai toujours dit que le meilleur trophée que je vais gagner est l’affection des gens au-dessus de tout titre», expliquait-il alors dans un entretien pour Marca. Cependant, sa première saison n’a pas été facile avec quelques pépins et un apport inférieur à ce qui était attendu (26 matches disputés, 0 but et 4 passes décisives) : «je suis arrivé hors de forme, sans compétition pendant plusieurs mois et les premières semaines ont été difficiles, car vu comment allait l’équipe, je ne pouvais pas aider de l’intérieur. Mais au fur et à mesure que j’ai commencé à travailler avec le groupe et que, comme avec le changement d’entraîneur, les résultats ont également changé, tout semblait plus positif. J’ai commencé à me sentir mieux, mais ensuite la malchance de cette blessure qui m’a tenu à l’écart pendant quelques matchs a été un coup dur. Mais à part ça, je suis très content de tout et de l’enthousiasme des gens pour réaliser quelque chose de grand. Je vis de très belles choses depuis mon arrivée.»

Pour autant, la saison 2024/2025 a été bien meilleure pour le natif de Lugo de Llanera. Fêtant ses 40 ans le 13 décembre dernier, Santi Cazorla a livré un exercice probant avec le brassard de capitaine. Leader technique et leader de vestiaire, il a disputé 35 rencontres pour 5 buts et 5 passes décisives. Troisième de deuxième division, il a su être décisif lors des play-offs avec un but décisif contre Almeria en demi-finale retour (2-1/1-1). Absent à l’aller de la finale d’accession à la Liga où son club a perdu 1-0 contre Mirandés, Santi Cazorla a égalisé au retour pour aider son équipe à s’imposer 3-1 après prolongations et ainsi remonter dans l’élite pour la première fois depuis la saison 2000/2001 où le club a ainsi entamé sa longue descente aux enfers. Si son contrat s’achève dans huit jours, Santi Cazorla a réussi son objectif et a notamment eu le soutien de son ancien coéquipier de sélection et actuel coach du Real Madrid Xabi Alonso : «félicitations au Real Oviedo pour sa promotion en Liga. C’est un club historique. Je suis content pour eux, et je suis content pour mon grand ami, Santi Cazorla.» Voulant permettre à Oviedo de fêter son centenaire (le 26 mars 2026) dans l’élite, Santi Cazorla a réussi son défi : «la seule chose que je sais, c’est que je serai là quoi qu’il arrive. Il est temps de prendre des risques, que tout le monde soit uni pour franchir la dernière étape qui nous reste. Ce que je ressens pour ce club le rend unique.»

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