OM : la réponse cinglante de Roberto De Zerbi à Véronique Rabiot
Attaqué par la mère d’Adrien Rabiot après la décision de l’OM de placer le joueur sur la liste des transferts, le coach marseillais a profité de la conférence de presse du jour pour faire le point sur cette situation.

Adrien Rabiot ne rejouera plus pour l’Olympique de Marseille et sa mère Véronique s’en est donné à coeur joie pour tirer à vue sur Pablo Longoria, Medhi Benatia et Roberto De Zerbi. Ce matin, c’est donc l’entraîneur italien qui en a pris pour son grade, accusé d’avoir une notion de respect du club à géométrie variable. «C’est moins problématique de changer un joueur que l’entraîneur… Ah, je n’y avais pas pensé ! Effectivement… C’est lui ou c’est moi. Possible. (…) Lorsqu’il (De Zerbi) a signé (Greenwood) alors qu’il avait tapé sa femme, De Zerbi a dit qu’on pouvait lui donner une deuxième chance. Je suis d’accord pour donner des deuxièmes chances aux gens, mais il n’y aurait que mon fils qui n’aurait pas droit à une deuxième chance ?»
Une décision juste
Face à ces attaques, Roberto De Zerbi était logiquement attendu avec impatience par les journalistes présents à la Commanderie pour la conférence de presse d’avant-match (l’OM reçoit le Paris FC demain à 17h). Et l’Italien ne s’est pas démonté. À peine assis, il n’a pas attendu les premières questions pour prendre la parole. RDZ avait un objectif clair : justifier la décision radicale de son club. « J’ai joué au foot pendant longtemps, je suis habitué à parler de ce qu’il se passe dans les vestiaires. Il faut mettre les choses en ordre, je commence par une question simple : « sur un lieu de travail, deux employés se frappent. Une bagarre de comptoir devant l’entraîneur, le directeur sportif avec un coéquipier à terre parce qu’il avait perdu connaissance. Que doit faire l’employeur ? Que doit faire le patron en France ? Il y a deux solutions : soit la suspension, soit le licenciement. Longoria le président, Benatia le directeur sportif et moi avons parlé au téléphone samedi et dimanche. On a attendu lundi avant de communiquer notre décision qui était nette, c’est-à-dire mettre ces deux joueurs à l’écart en attendant de voir si les deux avaient des regrets. Il doit y avoir une hiérarchie, et c’est que le club doit passer avant tout. Les joueurs doivent savoir qu’avant eux, il y a le coach et avant le coach, il y a le club. Il y a un code éthique au sein du club, c’est un choix obligé. C’est une décision juste. C’est ce que devait faire le club parce que c’est une bagarre où les gardes du corps du club ont dû séparer les joueurs. Ça ne me scandalise pas, je viens de la rue, je suis habitué à ce genre de chose, mais voir que des gardes du corps du club ont été obligés de nous défendre contre nous-mêmes… »
Ensuite, RDZ n’a pas caché que cette décision était difficile à vivre, notamment sur le plan sportif. Mais l’Italien pense que ce choix pourra servir le club phocéen sur le long terme. « C’était un choix juste, une décision temporaire. On était très lié à Rabiot, mais en ce qui concerne le vestiaire, on sait commander pour le bien de l’OM. Demain, on va devoir jouer sans Rowe et Rabiot, c’est quelque chose qui nous pèse. J’aurais pu faire semblant de ne rien avoir vu, mais je ne perds pas ma dignité pour un match ou le championnat. Je soutiens le club, il n’y avait pas d’autre choix. Ok, ils ne se sont pas cassé les dents, mais c’était quelque chose que je n’avais jamais vu. Il y en avait un par terre qui avait perdu connaissance et deux autres qui se tapaient. La phrase que vous avez rapportée, je vous la confirme. Sur le terrain, il faut montrer les cou-lles et pas en frappant un coéquipier. On perdra d’autres matches, mais personne ne doit se sentir supérieur à l’OM. Ça doit être un honneur de défendre ce club. C’est quelque chose de courageux que fait le club, mais qui sera bénéfique sur le long terme. »
«Quand il cherchait sa maison il y a dix jours, je lui ai dit « si tu ne trouves pas, je te donne la mienne, je vais à l’hôtel »
L’ancien coach de Brighton s’est alors attaqué au cas de Véronique Rabiot. RDZ a tout d’abord pris la défense de Medhi Benatia. Pour rappel, la représentante du milieu de terrain a confié hier qu’elle n’aurait jamais fait signer son fils à l’OM si elle avait été seule à discuter avec l’ancien défenseur de la Juventus. Des attaques que ne supporte pas De Zerbi. « Je voudrais parler de l’entourage de Rabiot, je lis des choses. Je n’ai pas à défendre Longoria ni Benatia, mais comme vous avez le film sur YouTube, je n’ai qu’un visage, je suis sincère. Quand ils parlent du président en disant qu’il a parlé de la corruption après le match contre Auxerre, Longoria, à ce moment, défendait son club. Peut-être en faisant des erreurs. iI a demandé pardon. S’excuser est une preuve de force. Rabiot est venu parler avec moi ce matin. Benatia avait un rapport très proche avec Adrien, et je ne parle pas du foot. Adrien et sa mère et son entourage savent que Benatia a vraiment aidé Adrien dans sa vie privée. Il est allé au-delà de son rôle de directeur sportif donc ça m’énerve quand sa mère attaque le président et le directeur sportif ».
Enfin, De Zerbi a également tenu à répondre aux attaques sur sa personne et notamment sur l’exemple Greenwood. « En ce qui me concerne, elle a oublié deux choses : je n’ai pas décidé seul de le faire partir, mais en revanche, j’ai décidé seul de le faire capitaine à Paris. En un an, j’ai eu plus d’attention pour son fils que pour mon fils. (…) Ce sont les faits. Lundi, quand on a communiqué le choix aux joueurs, on parlait d’une décision temporaire. Ensuite, ça a dégénéré, pas à cause de l’OM, mais à cause de l’entourage (la mère de Rabiot). J’apprécie Rabiot, je mets mon orgueil de côté, je ne suis pas plus important que lui. Mais il y a une hiérarchie qui existe et quand je lis que la mère de Rabiot se permet de dire qu’on a donné une deuxième chance à Greenwood, c’est faux. On parle de vie privée. Rabiot et Rowe, on parle d’une bagarre et d’un comportement incorrect qui a eu lieu sur le travail de travail. Quand on est allé à Paris, on a montré à Rabiot qu’on était tous derrière lui. Quand il cherchait sa maison il y a dix jours, je lui ai dit « si tu ne trouves pas, je te donne la mienne, je vais à l’hôtel ». Tout le monde doit respecter. » C’est dit.
En savoir plus sur