Ligue 1

Droits TV : pourquoi Canal + a décidé de jeter l’éponge

D’abord disposé à commercialiser la plateforme dédiée à la Ligue 1 - imaginée par la Ligue de football professionnel - Canal + a finalement décidé de se retirer des négociations. La chaîne cryptée n’était pas d’accord sur le plan financier, à commencer par le prix de l’abonnement…

Par Josué Cassé
3 min.
Maxime Saada, le président du directoire de Canal+ @Maxppp

«Le rendez-vous avec LFP Média ? Il n’aura pas lieu. Nous avons informé la Ligue ce vendredi. C’est un rendez-vous manqué, Canal+ jette l’éponge. Nous avons choisi de renoncer. À date, nous considérons que les conditions ne sont pas réunies pour que Canal+ distribue la nouvelle plateforme de la Ligue 1». Voici ce que déclarait Maxime Saada, président du groupe Canal+, ce vendredi soir dans une interview accordée au quotidien L’Équipe. Alors que de nombreux acteurs espéraient un retour au premier plan du diffuseur historique du championnat de France, ce come-back ne devrait finalement pas avoir lieu. En conflit depuis plusieurs années avec la Ligue de football professionnel (LFP) - notamment après les choix effectués pour ses contrats télévisuels (Mediapro, Amazon, DAZN), la chaîne cryptée n’a finalement pas trouvé de terrain d’entente avec la Ligue, en passe de lancer une plateforme dédiée à la Ligue 1.

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Bien que disposé, dans un premier temps, à commercialiser cette antenne élaborée par la LFP auprès de tous les opérateurs, Canal + - qui souhaitait également co-diffuser l’affiche du dimanche soir dans la foulée du Canal Football Club - s’est confronté aux exigences de Nicolas de Tavernost, le directeur général de LFP Media, la filiale commerciale de la Ligue. Ainsi, si Canal + était prêt à mettre 100 millions d’euros de minimum garanti pour gérer le business de la chaîne de la L1, l’ancien patron de M6 espérait plutôt un montant autour de 200 millions d’euros. Outre cette prime d’exclusivité, le prix de l’abonnement a, lui aussi, un peu plus éloigné les points de vue des uns et des autres. Si Canal + imaginait un tarif à 15 euros par mois, et préférentiel à 10 euros pour ses propres abonnés, LFP Media vise de son côté une formule autour de 20 euros par mois. Un montant jugé trop élevé par Maxime Saada.

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Un désaccord essentiellement financier

«Notre plus gros désaccord ? Le prix de l’abonnement. C’est le premier sujet de désaccord profond entre nous. Le pass 100% Coupes d’Europe est à 10€ chez nous. On voit mal comment vendre une chaîne qui ne comporte pas la totalité de la L1 la première année (8 matches sur 9 par journée) autour de 20€, comme évoqué par la Ligue. C’est trop élevé. Il nous faut collectivement tirer les leçons de l’échec de DAZN avec son offre lancée entre 30 et 40€ par mois. Les téléspectateurs déçus qui ont alimenté le piratage doivent être reconquis. Par ailleurs, dans tous les scénarios, nous souhaitions proposer un tarif avantageux pour les abonnés Canal+ et beIN autour de 10€. Ce qui n’empêchait pas d’autres opérateurs d’en bénéficier aussi», a d’ailleurs rappelé en ce sens le patron de la chaîne cryptée vendredi soir.

Par ailleurs refroidi par le manque d’engagement sur le long terme de LFP Média - qui pouvait se rétracter au bout de deux ans - Saada a donc décidé d’abandonner les négociations. Un nouveau coup dur pour le football français, à l’heure où bon nombre de dirigeants espéraient un retour du diffuseur historique. Dans son édition du jour, le quotidien L’Equipe précise, à ce titre, que les clubs de Ligue 1 misaient sur une exposition retrouvée «après des années un peu obscures en termes de visibilité auprès de Mediapro, Amazon puis DAZN». Persuadés que Maxime Saada jouait la montre pour obtenir le meilleur accord possible et revenir sur le devant de la scène à moindre coût, les clubs français n’imaginaient, en revanche, pas un abandon total des négociations. Une chose est sûre, Nicolas de Tavernost va désormais devoir se retrousser les manches pour trouver la meilleure issue. Un défi immense à l’heure où les différentes écuries de notre chère L1 passent - avec plus ou moins de succès - l’étape de la DNCG…

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