La Supercoupe d'Espagne, de compétition maudite à rendez-vous phare !

Par Max Franco Sanchez
4 min.
Williams et Marcelino avec le trophée remporté par l'Athletic l'an dernier @Maxppp

Alors que la troisième édition de la nouvelle Supercoupe d'Espagne démarre demain avec un Clasico, ce tournoi très décrié au début a vite convaincu tout le monde en Espagne...

Souvenez-vous, de ces rencontres de Supercoupe d'Espagne en plein été, nous offrant souvent de jolis duels entre le Barça et le Real Madrid... Rendez-vous incontournable en guise d'apéritif pour la saison à venir, la compétition avait peu à peu perdu de l'intérêt, et ce pour plusieurs raisons. La plupart des joueurs, notamment en année de compétition internationale, n'étaient pas au point physiquement par exemple, tout comme les équipes n'étaient pas vraiment rodées. Puis le timing, en plein été avec bon nombre de gens en vacances, n'aidait pas à générer un vrai engouement autour de ces rencontres, avec un format aller-retour pas spécialement propice au suspense et aux retournements de situation pour une finale...

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La Fédération a pris les choses en main en 2019 et décidé de modifier le format, afin de le rendre plus attractif, et aussi plus rentable et rémunérateur, on ne va pas se le cacher. La preuve, la compétition a été délocalisée en Arabie Saoudite (l'an dernier elle avait eu lieu en Espagne en raison du Covid, NDLR) et rapporte au total un montant environnant les 50 millions d'euros à se répartir entre les quatre participants et la Fédération. Un nouveau format, avec deux demies et une finale, a aussi été validé, avec le vainqueur de la Liga, celui de la Copa del Rey, et les deux deuxièmes des deux tournois nationaux.

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Un changement d'opinion

En Espagne, cette décision a eu du mal à passer. Par le passé, la Supercoupe classique avait déjà été jouée loin des frontières espagnoles, puisque certaines éditions du tournoi avaient eu lieu en Chine ou au Maroc, mais ces pays ne se traînaient pas forcément la réputation de l'Arabie Saoudite, notamment concernant des problématiques liées aux droits de l'homme. De l'autre côté des Pyrénées, les supporters se sentent méprisés par les clubs et les institutions depuis des années déjà, principalement à cause des horaires de la Liga souvent difficiles et le prix des places, et cette décision était la goutte qui a fait déborder le vase. Le tout, sous fond de clash entre Luis Rubiales, président de la Fédération, et Javier Tebas, président de la Liga, alors que le premier s'était pourtant opposé à la volonté du second de délocaliser des rencontres de championnat.

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Mais maintenant, ces polémiques semblent oubliées. Les unes de la presse espagnole ce mardi vont dans ce sens : tout le monde attend la compétition, qui va nous offrir un Clasico Barça-Real lors de la première demi-finale. Il faut dire que les deux premières éditions nous ont laissé de belles confrontations, avec des équipes qui ont joué le jeu, et des scénarios fous, à l'image de la finale de l'an dernier avec une remontée de l'Athletic face au Barça en finale. D'un point de vue purement sportif, tout le monde est convaincu, et les problématiques liées au calendrier de plus en plus chargé des équipes et des joueurs semblent avoir été mises de côté.

Mais certains résistent encore

Les considérations éthiques et/ou géopolitiques elles n'ont en revanche pas forcément été oubliées. Mais le discours a un peu changé. Ce n'est plus vraiment le fait de jouer en Arabie Saoudite qui pose problème, comme si tout le monde s'était résigné face au fait que les pays du Moyen-Orient soient devenus de nouvelles places fortes incontournables du foot, mais tout simplement le fait de ne pas jouer en Espagne. Alors que les supporters ont pu revenir soutenir leur club de cœur il y a quelques mois seulement, nul doute qu'ils auraient aimé assister à cette belle fête du foot à la maison. Et les joueurs semblent aussi de cet avis, à l'image des propos de Raul Garcia (Athletic), qui reflètent bien ce courant de pensée : « ça n'a pas de sens. Il n'y a pas de logique à jouer en Arabie un match qui devrait se jouer ici. On ne pense plus aux supporters, ce qui compte c'est de signer des contrats et on oublie les bases du football ».

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Cette édition fait en tout cas saliver plus d'un au pays de Cervantes. Il faut dire qu'il n'y a pas de vrai favori, dans la mesure où le Real Madrid semble au-dessus certes, mais affiche également des difficultés qui en font une équipe prenable si elle est dans un mauvais jour. De leur côté, le FC Barcelone et l'Atlético de Madrid tenteront de remporter leur premier titre dans la compétition et prendre la relève de l'Athletic. Le tout, avec de nombreuses pépites sur le terrain un peu partout, comme Vinicius Junior, Pedri, Gavi, les débuts de Ferran Torres, mais aussi Nico Williams ou Oihan Sancet côté basque. Coup d'envoi demain dès 20h !

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