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Espagne - Pays-Bas : les notes du match

On s'attendait à un choc, on a eu droit à une fessée en bonne et due forme. Dans un soirée de gala, les Pays-Bas ont littéralement humilié l'Espagne, offrant une correction monumentale à une Roja bien pâle (5-1)...

Par La Rédaction FM
9 min.
Espagne Arjen Robben Maxppp

En 2010, Espagnols et Néerlandais s'affrontaient en finale du Mondial, avec à la clé un titre de championne du monde pour la Roja. Quatre ans plus tard, Ibères et Bataves se retrouvaient, pour un match de poules dans cette Coupe du Monde au Brésil. Un premier choc 100% européen dans ce tournoi, que la bande à van Persie démarrait parfaitement, Sneijder (8e) se présentant face à Casillas, avant de perdre son duel face au portier. Iniesta (10e) répliquait, mais sa frappe s'envolait dans les airs. Les hommes de Del Bosque avaient le cuir, et finissaient par trouver la faille dans la muraille Oranje.

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En effet, Diego Costa obtenait un pénalty, pour une faute plus que discutable de De Vrij. Xabi Alonso (28e) ne se posait pas trop de questions, et transformait le pénalty pour l'ouverture du score. 1-0, la Roja prenait les devants. Les Espagnols étaient même à deux doigts de doubler la mise, David Silva (42e) tentant un amour de piqué, que le dernier rempart batave détournait magnifiquement en corner. Un raté qui allait se payer cash car, dans la foulée, le serial buteur Robin van Persie (43e) égalisait, d'une tête lobée plongeante aussi improbable que réussie, qui crucifiait Casillas. Au retour des vestiaires, Iniesta (50e) était le premier à dégainer, mais la tentative du milieu évoluant au Barça était captée sans grand souci par Cillessen.

Et comme précédemment, ce manqué allait être sanctionné. Robben (53e), lancé par Blind, s'amusait de la défense avec une facilité déconcertante, avant de faire vibrer le public néerlandais de bonheur. 2-1 pour les Oranjes, la Roja était dans le dur. En feu et décomplexés, les hommes de van Gaal corsaient l'addition, un De Vrij (65e) monté sur coup franc trouvant le chemin des filets d'une tête au second poteau. Mieux encore, en renard des surfaces, van Persie (72e) profitait d'une erreur de Casillas pour s'offrir le doublé. L'Espagne était alors au fond du trou, et Robben humiliait littéralement l'arrière-garde de la Roja, passant tour à tour tous ses vis-à-vis, Casillas compris, pour le cinquième but. Wijnaldum et Robben (87e) étaient à deux doigts d'infliger une leçon encore plus grande aux coéquipiers de Casillas, mais l'arbitre finissait par libérer les 22 acteurs. 5-1 pour les Pays-Bas, premier véritable coup de semonce sur un Mondial qui s'annonce passionnant...

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L'homme du match : Arjen Robben (9) : le redoutable ailier du Bayern Munich a crevé l'écran ce soir. Dans tous les bons coups, il a multiplié les prouesses dans cette partie. Auteur d'une sublime ouverture pour la première occasion signée Sneijder (8e), il a ensuite endossé le costume de buteur, servi par Blind, avant de mystifier Piqué et de marquer. Ses chevauchées ont fait très mal à l'arrière-garde ibérique. Et comme si cela ne suffisait pas, il s'est fendu d'un deuxième but en forme de bijou, s'amusant de la défense adverse, avant de marquer. Tout simplement génial.

Espagne :

  • Casillas (2,5) : San Iker avait l’occasion d’écrire l’histoire ce soir en battant le record d’invincibilité en Coupe du monde. Il a finalement vécu un calvaire. Trop avancé sur le premier but de Van Persie, il est ensuite fusillé par Arjen Robben pour le 2-1 néerlandais. Pour finir, il a même touché le fond en se trouant dans sa sortie aérienne sur le troisième but avant d’offrir le quatrième à Van Persie et de se faire déposer par Robben sur le cinquième. Sa double parade en fin de rencontre n’y changera rien. Un cauchemar.

  • Azpilicueta (4) : très bon cette saison à Chelsea, l’ancien Marseillais a connu toutes les difficultés du monde pour contenir un Arjen Robben très en jambes. Une performance défensive décevante, couplée à des imprécisions sur le plan offensif.

  • Ramos (3) : héros de la fin de saison du Real Madrid, le numéro 15 ibérique a vécu une soirée compliquée, à l’image de sa sélection. Pas réellement inquiétés dans le jeu par l’attaque néerlandaise, Piqué et lui se font prendre dans leur dos sur les deux premiers buts néerlandais. Cela ne pardonne pas. Sa soirée se terminera même par une humiliation, lorsque Robben le dépose à la course sur le but du 5-1. Terrible.

  • Piqué (2) : soirée compliquée pour le Barcelonais. Une performance décevante symbolisée par l’action du deuxième but néerlandais, où Piqué a mordu la poussière sur le dribble de Robben. Trop souvent pris de vitesse par les feux-follets néerlandais.

  • Alba (5) : peut-être l’Espagnol le moins décevant ce soir. Dans l’ensemble, il a réussi à contenir Robben lorsque ce dernier venait sur son côté. La preuve, aucun des buts néerlandais ne viennent de son côté. C’est déjà ça.

  • Busquets (3) : ce soir, Busquets a fait du Busquets. Beaucoup d’activité, un brin de provocation pour tenter de faire craquer ses adversaires. Pour autant, il a trop souvent été transpercé par la vitesse des Néerlandais. Insuffisant.

  • Xavi (3) : le patron du milieu espagnol a souffert face à l’impact physique adverse. A l’image de ses compères de l’entrejeu, il a été noyé par la puissance des Néerlandais et n’a jamais existé.

  • X. Alonso (4,5) : le métronome espagnol n’a pas eu l’impact habituel dans l’entrejeu de la Roja, qui n’a jamais réussi à développer son jeu. Buteur sur pénalty (27e), il n’a pas empêché le naufrage des siens. Remplacé par Pedro (63e).

  • Iniesta (4,5) : il a été l’un des Espagnols les plus entreprenants ce soir, mais ne s’est montré réellement dangereux que sur des frappes lointaines. C’est dire que l’Espagne n’a jamais existé sur le plan offensif dans cette rencontre.

  • D. Silva (3) : préféré à Pedro sur l'aile droite, David Silva n’a pas donné raison à son sélectionneur. Le joueur de Manchester City est resté très discret et n’a jamais pesé sur cette rencontre, si ce n'est sur cette occasion en or juste avant la pause. Un brin facile, il buta sur Cillessen. Une minute plus tard, les Pays-Bas égalisaient... Remplacé par Fabregas (78e).

  • D. Costa (3,5) : forcément, l’attaquant de l’Atlético était attendu au tournant. Copieusement sifflé par le public brésilien, il a connu un match difficile. Il n’a jamais réussi à faire la différence en un contre un. A l’image de Fred hier, il a fait preuve d’expérience pour obtenir un pénalty litigieux. Mais c’est à peu près tout. Remplacé par Torres (63e).

Pays-Bas :

  • Cillessen (6) : il s'attendait certainement à faire chauffer ses gants, il n'en a rien été. Face à une Roja n'ayant que peu cadré ses tentatives, le jeune gardien Oranje a finalement eu moins de travail que prévu, faisant néanmoins le métier avec brio sur les quelques offensives espagnoles (42e, 50e).

  • Janmaat (5,5) : le latéral droit de la sélection néerlandaise a assuré dans son couloir. Rarement pris à défaut par Iniesta ou Alba, l'arrière a en revanche été plutôt discret offensivement, lui qui aurait pourtant pu se lâcher un peu plus au vu de la tournure des évènements, face à une Roja en pleine décomposition en seconde mi-temps.

  • De Vrij (6) : il aurait pu être le héros malheureux de cette partie, concédant un pénalty qui fera parler, pour une faute pas si évidente sur Diego Costa. Mais la suite des évènements sera nettement plus heureuse pour le jeune homme de 22 ans, buteur sur la troisième réalisation des siens, d'une tête pleine de détermination. Des larmes au rire, il n'y a qu'un pas ! Remplacé par Veltman (77e).

  • Vlaar (7) : à 29 ans, Vlaar est l'atout expérience de l'arrière-garde batave. En bon taulier de la défense, l'homme au centre de la défense à 5 a été brillant derrière, se comportant en patron. Solide, ses interventions ont été parfaitement réalisées, autoritaire sans pour autant tomber dans un excès d'engagement. Le cocktail idéal.

  • Martins Indi (6,5) : au diapason de Vlaar, le jeune talent de 22 ans a démontré qu'il avait tout d'un futur grand. Dominant physiquement, le défenseur central du Feyenoord Rotterdam n'a laissé aucune chance à ses adversaires directs, ne lâchant rien et imposant sa loi aux abords de la surface de réparation batave.

  • Blind (8,5) : il n'est certainement pas le plus connu des joueurs néerlandais, mais le latéral gauche s'est révélé à la face du monde ce vendredi soir. Le joueur de l'Ajax Amsterdam, du haut de ses 24 ans, a réalisé une prestation de tout premier plan. Solide défensivement, c'est surtout d'un point de vue offensif qu'il s'est distingué, avec deux amours de centres, pour les buts de van Persie (43e) et Robben (53e). S'est également offert un sauvetage magnifique devant Torres (90e+1). Du tout bon.

  • De Jong (7) : si le Milan AC a flanché cette saison, le milieu défensif a lui réalisé un exercice plutôt réussi, mouillant le maillot du début à la fin. Sur sa lancée, l'ancien joueur de Man City a été précieux à la récupération, se montrant clairement au-dessus de ses vis-à-vis espagnols.

  • De Guzmán (5,5) : le joueur de Swansea a livré un match correct dans les grandes lignes. Appliqué à la récupération comme à la construction, le natif de Scarborough a été intéressant, bien qu'éclipsé par d'autres coéquipiers en feu ce soir. Remplacé par Wijnaldum (62e).

  • Sneijder (6,5) : discret, le meneur de jeu a assuré dans son rôle de métronome, sans pour autant multiplier les exploits. Sérieux et appliqué, il a fait le métier dans l'entrejeu, avant de se muer en passeur décisif sur un maître coup franc repris victorieusement au second poteau par le défenseur central De Vrij (65e).

  • Robben (9) : voir ci-dessus.

  • van Persie (8,5) : il ne faut pas 10 occasions à un attaquant de classe mondiale pour marquer. La preuve avec Robin van Persie qui, sur ses deux seules véritables actions du match, a crucifié Casillas. D'une tête plongeante lobée du plus bel effet tout d'abord, pour une envolée exceptionnelle. En opportuniste ensuite, profitant d'une erreur de Casillas pour tacler dans le but vide. Qu'on se le dise, RVP est bien là ! Remplacé par Lens (79e).

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