Monaco-PSG : les notes du match
L’AS Monaco et le PSG se sont livrés une grosse bataille ce mercredi soir à Louis II. Ce sont les Parisiens qui en sortent gagnants, sur le score de 4-2, grâce à l’efficacité de Dembélé, la vista de Doué et l’abattage d’Hakimi notamment.

Il y avait de la Ligue 1 ce mercredi soir avec le match avancé de la 16e journée de Ligue 1 entre le PSG et l’AS Monaco. Leader, le club de la capitale avait l’occasion de prendre un peu plus le large en tête en cas de victoire sur la pelouse de Louis II. Pour l’occasion, Luis Enrique décidait d’aligner une nouvelle équipe inédite avec un trio offensif Doué, Barcola, Dembélé mais surtout João Neves dans un rôle de latéral gauche. Au milieu de terrain, Fabian Ruiz le remplaçait à ce poste. Une équipe expérimentale face à un onze classique de l’ASM avec le quatuor offensif Golovin, Akliouche, Ben Seghir et Embolo. Et le match débutait très fort avec une première occasion signée… Achraf Hakimi. L’international marocain, deuxième du dernier Ballon d’Or africain, envoyait un centre tir qui venait terminer sa course sur le poteau de Philipp Köhn qui était battu (3e). Un peu bousculé, Monaco répondait dans la foulée grâce à Eliesse Ben Seghir. Le jeune talent monégasque, après un rush solitaire, décochait une frappe flottante que Donnarumma ne pouvait que boxer (8e).
Avant ça, Barcola avait aussi eu une occasion dans un angle fermé. Mais le premier gros fait de jeu se déroulait à la 18e minute. Après un début de match compliqué marqué par des maladresses, le latéral droit Singo avait l’occasion de se racheter en se présentant seul face à Donnarumma. Mais l’Ivoirien poussait trop son ballon et manquait son piqué. Sur son geste, sa semelle venait percuter violemment le visage du gardien italien, en sang et sonné. Mais l’arbitre François Letexier décidait de ne pas sanctionner Singo, qui avait pourtant déjà un carton jaune. De quoi provoquer la colère des joueurs parisiens. Après plusieurs minutes de flottement, la rencontre reprenait et l’AS Monaco, endormi, se faisait surprendre. Achraf Hakimi, encore lui, débordait sur son couloir droit et servait Désiré Doué qui n’avait plus qu’à pousser le ballon au fond des filets (1-0, 24e). Un but qui venait aussi récompenser la domination parisienne. Hakimi ne passait pas loin du second but d’une frappe lointaine tout comme Salisu après une maladresse défensive. Mais comme face à l’OL quelques jours plus tôt, malgré sa supériorité, le PSG reculait et laissait des espaces.
Le PSG s’envole en tête de la Ligue 1
L’ASM en profitait au retour des vestiaires en revenant avec de meilleures intentions. Sur une percussion d’Akliouche, le ballon retombait sur la main de Marquinhos et l’arbitre sifflait un penalty logique. Un penalty parfaitement tiré par Eliesse Ben Seghir (1-1, 52e) malgré la bonne anticipation de Safonov. En confiance, les hommes d’Adi Hütter marquaient même un second but dans la foulée. Cette fois, c’est Embolo qui devançait légèrement Pacho et plaçait le ballon hors de portée du gardien (2-1, 60e). Mais ce but ne faisait pas vraiment douter le PSG qui égalisait dans la foulée profitant d’une nouvelle largesse défensive dans ce match. La frappe de Fabian Ruiz était mal repoussée par Köhn. Dembélé en profitait pour pousser le cuir au fond des filets (2-2, 64e). De quoi offrir une fin de match folle entre deux équipes qui se rendaient coup pour coup dans ce match.
Classement live
Malgré l’enjeu, les deux formations laissaient des espaces dans le dos des défenses. Et après avoir manqué plusieurs opportunités, Monaco se faisait punir. Sur un corner bien frappé par Kang-in Lee, c’est l’entrant Gonçalo Ramos qui plaçait un coup de casque à bout portant (3-2, 82e). Un but qui suffisait cette fois à prendre les trois points car malgré des opportunités manquées par Minamino ou Akliouche, Monaco ne parvenait pas à revenir. C’est même le PSG qui inscrivait un nouveau but dans le temps additionnel par l’intermédiaire d’Ousmane Dembélé. L’international français s’offrait un doublé d’un piqué et scellait le succès des siens (4-2, 90e+6). Son 8e but de la saison en L1. Avec ce succès, le PSG prend 10 points d’avance sur son adversaire du soir et sur l’OM, deuxième avec un match en moins. Monaco pourra avoir des regrets dans ce match et voit son concurrent au titre s’éloigner.
L’homme du match : Achraf Hakimi (7,5) : il rayonne depuis le début de saison, et a encore prouvé sa forme étincelante à Monaco. Des montées tranchantes, des retours défensifs, et une qualité technique toujours intéressante offensivement. Il est impliqué sur le premier but en se jouant de Vanderson pour servir parfaitement en retrait Doué, et sur le deuxième en trouvant Fabian Ruiz sur son centre. Il a aussi trouvé le poteau en début de match sur un centre tir. Plus dangereux offensivement que Dembélé et Barcola. Forcément, son apport offensif majeur se paye parfois sur le plan défensif, où les espaces sont nombreux dans son dos.
AS Monaco
- Kohn (4) : sauvé miraculeusement par son premier poteau sur un centre-tir d’Hakimi (3e), il permet à l’ASM de ne pas sombrer d’entrée en s’imposant devant Barcola (6e). Il s’incline ensuite face à un Doué laissé seul au point de penalty (14e). Bien attentif, il repousse la frappe lointaine d’Hakimi (41e), puis évite le contre-son-camp de Salisu (43e). Multipliant les interventions, il permet aux siens de rester dans le match avant de les enterrer après une faute de main sur une frappe de Ruiz, qui permet à Dembélé d’égaliser. Le Suisse s’incline une troisième fois sur corner en fin de rencontre (83e), avant d’être une ultime fois battu par Dembélé (90+6e). 8 arrêts au total.
- Singo (3) : averti assez tôt dans la rencontre pour une faute grossière sur Doué (14e), il reste miraculeusement sur la pelouse après avoir arraché la moitié du visage de Donnarumma avec ses crampons sans être sanctionné (18e). Une fois passé l’orage du début de match, l’Ivoirien s’est bien remis dedans avec plusieurs bonnes interventions. Il a finalement tenu son rang jusqu’au bout, mais est battu à la course par Dembélé sur le quatrième but francilien (90+7e).
- Kehrer (3) : face à son ancienne équipe, l’ex-Parisien a couté cher à l’ASM. Le capitaine monégasque est coupable sur le premier but de la rencontre, où il oublie totalement Doué qui n’a plus qu’à finir (14e). Propre à la relance (92%) de passes réussies), il s’est bien remis dans le match lorsque Monaco a repris le dessus. Pris de la tête par Gonçalo Ramos, il est à nouveau coupable sur le troisième but du PSG et sabote son retour dans la partie.
- Salisu (4) : auteur d’un bon match jusque-là, il n’est pas assez prompt devant Dembélé qui n’a plus qu’à finir après la faute de main de Kohn. Face à un PSG sans réel avant-centre, il a vécu une soirée assez tranquille jusqu’à sa sortie (un seul duel disputé). Remplacé par Eliott Matazo (89e).
- Vanderson (4,5) : positionné sur le côté gauche de la défense monégasque, le Brésilien a énormément souffert face aux montées d’Hakimi. Le Marocain se défait de lui sans aucune difficulté avant de servir Doué pour l’ouverture du score parisienne (24e). À la peine défensivement lors du premier acte, il s’est bien repris après la pause en gênant notamment énormément Ousmande Dembélé. Il a aussi réussi, par flashes, à apporter offensivement sur quelques séquences.
- Magassa (5) : en l’absence de Denis Zakaria, l’ASM a pu compter sur Sougounta Magassa. Moins brillant avec ballon que son coéquipier, le Français est parvenu à peser grâce à sa puissance dans les duels (9/12 duels remportés). Précieux à la récupération, un peu moins dans l’exercice de la passe (71% de passes réussies), il a permis à Monaco de garder de la stabilité ce soir. Pas suffisant aux côtés d’un Camara absent.
- Camara (3) : où est passé le Lamine Camara du début de saison ? Encore une fois très discret ce soir, le double meilleur jeune joueur africain de l’année n’a pas réussi à exister face au milieu parisien ce soir. Il est bien heureux de ne pas être, lui aussi, expulsé après un pied très haut à la suite d’un tacle sur Désiré Doué (72e). Remplacé par Takumi Minamino (74e), qui rate l’immanquable (85e).
- Akliouche (7) : invisible en première mi-temps, l’international espoir s’est métamorphosé après la pause. Revenu des vestiaires avec de meilleures intentions, il provoque le pénalty égalisateur après une belle course qui pousse la défense parisienne à la faute jusqu’à la main de Marquinhos (53e). Il s’illustre à nouveau quelques minutes plus tard avec son centre décisif pour Embolo (60e). Le meilleur Monégasque sur la pelouse.
- Golovin (5) : élément le plus en vue parmi les offensifs de Monaco en première période, le Russe a été à l’impulsion de toutes les situations monégasques. Omniprésent entre les lignes et propre techniquement, il a surnagé vis-à-vis de ses jeunes coéquipiers. En seconde période, ces derniers ont repris le flambeau et Golovin s’est quelque peu effacé après la pause. Remplacé par George Ilenikhena (89e).
- Ben Seghir (5,5) : un tir au but marqué, et c’est à peu près tout. A l’origine de la première situation monégasque, après un rush solitaire conclu par un tir de loin (8e), il voit sa frappe facilement repoussée par Donnarumma. Face à un nouveau gardien parisien, il ajuste parfaitement Safonov sur penalty pour permettre à Monaco d’égaliser (60e). Loin d’être étincelant, il a été efficace, mais n’a pas pu empêcher l’ASM de s’incliner.
- Embolo (7) : un vrai but d’avant-centre. Sévré de ballons dans la surface pendant une heure de jeu, le buteur de l’ASM est parvenu à scorer sur sa première vraie situation en déviant un centre d’Akliouche dans le but (60e). Précieux dos au but, le Suisse a aussi fait parler sa puissance physique à plusieurs reprises pour tenir les ballons. Un match plein pour l’ancien joueur de Schalke 04, qui aurait même pu obtenir un penalty dans le temps additionnel (90+5e).
PSG :
- Donnarumma (non noté) : le portier italien se rappellera du passage de Singo, qui lui a ouvert le visage en lui imprimant ses crampons dessus à la 17e minute. Le gardien parisien avait bien stoppé la tentative du défenseur, mais pas son pied. Il a dû céder sa place à Safonov (6), le visage ensanglanté. Le Russe s’est incliné à deux reprises. Sur le penalty, il était parti du bon côté mais cela n’a pas suffi. Par contre, il se fait surprendre trop facilement par Embolo sur le deuxième but. Il a lui aussi subi la dureté de l’adversaire sur un contact avec Embolo. Un arrêt décisif devant Minamino en fin de rencontre.
- Hakimi (7) : lire ci-dessus.
- Marquinhos (4) : une double erreur qui coûte un but au PSG. Si la main est involontaire, la relance précédant l’action d’Akliouche est bien totalement ratée, et c’est ce qui amène la séquence, et donc le penalty. Il a été mis en difficulté dans la profondeur à plusieurs reprises, comme sur le deuxième but monégasque, pas aidé il est vrai par la position très haute d’Hakimi. Impeccable dans le domaine aérien par ailleurs.
- Pacho (5) : un peu bougé par Embolo, un sacré client sur le plan physique, en début de rencontre, il a peu à peu pris le dessus sur le Suisse, avec un sens de l’anticipation aiguisé et une intensité physique indéniable. Mais l’Equatorien a parfois des sautes de concentration, qui peuvent coûter cher. Il s’est ainsi fait devancer par Embolo sur le deuxième but monégasque.
- João Neves (6) : le jeune Portugais sait visiblement tout faire. Aligné latéral gauche par Luis Enrique, il a plutôt bien géré, offrant même très vite un excellent ballon à Barcola dans la profondeur. Défensivement, il n’a pas été mis en danger, sauvant même quelques coups sur des contres adverses. Il est pourtant repassé au milieu à la demi-heure de jeu, et paradoxalement, on l’a un peu moins vu. Mais sa qualité technique est une bénédiction pour l’équipe parisienne. Remplacé par Lucas Hernandez (66e), qui a pris place au poste de latéral gauche, et qui a subi les dribbles déroutants d’Akliouche.
- Vitinha (5) : un peu trop neutre, une fois de plus cette saison. Positionné en sentinelle, il a abattu son travail habituel, mais n’a pas particulièrement brillé dans la conduite du jeu. Toujours cette petite tendance à faire la touche de trop dans l’orientation. Rien d’alarmant encore, mais on n’a pas retrouvé le Vitinha rayonnant de la saison passée.
- Zaïre-Emery (5) : il a retrouvé la forme ces dernières semaines, mais il a été plus timoré ce mercredi soir. Lui qui est souvent le milieu qui se projette le plus a eu du mal à se distinguer dans ce domaine. Pas beaucoup d’impact offensif donc, ce qui a peut-être conduit Luis Enrique à échanger les positions avec João Neves. Le Français a donc dépanné au poste d’arrière gauche jusqu’à l’entrée de Lucas Hernandez. Il s’est montré sérieux et appliqué comme à son habitude.
- Fabian Ruiz (6,5) : souvent agaçant pour sa lenteur gestuelle, le milieu espagnol n’en reste pas moins un superbe joueur d’équipe, celui qui cherche toujours à se rendre disponible pour le partenaire. L’Espagnol a donc été très utile dans ce registre, en étant un relais fiable et précieux. Il est aussi à l’origine du 2e but parisien en envoyant une frappe lourde relâchée par Köhn, et du 4e en lançant parfaitement Dembélé dans la profondeur. Un match plein.
- Barcola (3) : mais qu’arrive-t-il à Barcola ? Voilà des semaines que l’ancien meilleur buteur de L1 traîne sa peine sur les pelouses, ne faisant que très peu de différences. Contre Monaco, il avait pourtant l’occasion de bien lancer son match, avec une opportunité dès la 8e minute, où, lancé en profondeur, il a buté sur Köhn, avec un tir de près sans conviction. C’est bien le problème global qui ressort de ses prestations, un manque de tranchant, dans les dribbles, les tirs. Il n’a fait que trop peu de différences. Remplacé, logiquement, par Kang-In Lee (66e), qui a tiré le corner décisif sur la tête de Gonçalo Ramos, et qui a trouvé le poteau. Le tout sans être particulièrement brillant.
- Dembélé (7) : on l’a rarement vu aussi peu déstabiliser une défense adverse. Ses dribbles chaloupés n’ont pas eu d’effet, et il a été bien cadenassé par ses différents adversaires, que ce soit Salisu quand il prenait l’axe ou Vanderson quand il prenait le couloir. Son match est d’abord sauvé par son but de renard, presque en vrai 9, en reprenant victorieusement un ballon relâché par Köhn, puis est bonifié par son très joli but, avec un piqué sur Köhn, pour sceller la victoire. Son entente avec Hakimi a fait aussi des dégâts.
- Doué (7) : il a vraiment débloqué quelque chose en l’espace d’une semaine. Une entrée convaincante contre Salzbourg, un match réussi contre l’OL et le voilà qui pouvait enchaîner ce soir contre l’AS Monaco. L’ancien Rennais ne s’en est pas privé, avec un but, son premier en L1, sur un service parfait d’Hakimi. Au-delà de son but, il a été l’élément offensif le plus convaincant, et le plus inspiré. Sa première touche de balle a été un régal, et il a offert quelques gestes de classe, entre talonnade et transversales impeccables. Il a moins brillé après la pause et a été remplacé à la 80e par Gonçalo Ramos, qui a mis à profit ces quelques minutes pour donner la victoire au PSG en marquant de la tête, l’un de ses points forts, sur corner. De quoi donner des maux de tête à Luis Enrique pour la prochaine composition d’équipe !