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Brest, Jean-Kévin Duverne : « les responsabilités, ça ne m’effraie pas »

Par Lucas Billard
10 min.
Brest, Jean-Kévin Duverne : « les responsabilités, ça ne m’effraie pas » @Maxppp

En pleine bourre avec le Stade Brestois 29, Jean-Kévin Duverne a répondu aux questions de Foot Mercato avant un match ô combien important, à Troyes (dimanche, 15h), pour le maintien en Ligue 1. Formé et révélé au RC Lens, ce père de 5 enfants a la tête bien ancrée sur les épaules du haut de ses 25 ans. Aussi honnête qu’agréable, le polyvalent défenseur latéral arrive en fin de contrat à Brest, où il fait partie des cadres, mais n’a qu’un objectif : maintenir son club dans l’élite.

Foot Mercato : comment va le groupe après la défaite à la dernière seconde contre le PSG (1-2, samedi dernier) ?

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Jean-Kévin Duverne : l’état d’esprit est bon. Je peux vous dire qu’après le match, on était très frustrés. Prendre un but à la dernière seconde, ça met un peu de haine au collectif, parce qu’on sortait d’un très bon match. On a surtout été très très solides. C’est frustrant…

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FM : quel discours dans le vestiaire après le match ?

JKD : on était frustré dans le sens où on voulait bien faire pour aborder le match de Troyes, dimanche. On a fait quelques vidéos pour corriger nos erreurs. Mais on est vite passé à autre chose. On prend match par match pour essayer de gratter des points.

FM : l’énorme prise de risques, d’être si haut et de laisser temps d’espace derrière à Mbappé & co, ça n’arrivera donc plus…

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JKD : une erreur, je ne pense pas. Vous savez, on est footballeurs, on veut aussi gagner. On est en bas du classement, on veut remonter, donc oui forcément, on voulait gagner ce match. Ça se joue à quelques détails, où on prend… (il réfléchit). Je ne vais pas dire ce risque, mais voilà quoi. Après, quand tu as des joueurs comme Mbappé, Messi, on sait leur talent, ça fait la différence.

FM : Brest quand même mieux en L1 depuis l’arrivée d’Eric Roy début janvier (2 victoires, 4 nuls et 3 défaites). Ce qui a changé depuis son arrivée ?

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JKD : qu’est-ce qui a changé… ou qu’est-ce qui amélioré peut-être. Rien n’a changé, mais dans l’amélioration, l’état d’esprit est meilleur. On a à cœur de prendre les matchs avec beaucoup d’intensité et d’agressivité pour sortir gagnant.

« L’état d’esprit est très bon »

FM : comment expliquer cet électrochoc, ce changement d’état d’esprit ?

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JKD : on sortait d’une bonne saison. Ce n’est pas qu’on est restés sur nos acquis, mais on savait que cette année-là, ça allait être très compliqué, surtout avec les 4 descentes. Donc, peut-être qu’il y avait une petite pression, ça s’est peut-être joué là-dessus. C’était un peu compliqué, surtout quand tu es dans une spirale négative, tu essayes de t’en sortir. Là, ça fait quelques matchs où on se sent de mieux en mieux. Malgré les défaites, l’état d’esprit est très bon.

FM : comment est votre relation avec Eric Roy, quel genre de coach est-il ?

JKD : on se sent très bien avec lui. Il a mis ses règles en place dès qu’il est arrivé. On a vite switché parce que c’est important, il faut aller de l’avant. Il a parlé d’état d’esprit, on a aussi parlé football avec lui, ce qu’il voulait mettre en place. Ça a adhéré.

FM : vous allez affronter Troyes, avant-dernier de Ligue 1. Même s’il reste encore beaucoup de temps, est-ce que ça peut être un match décisif pour le maintien ? Mentalement aussi ça peut compter…

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JKD : un match décisif, je ne sais pas… peut-être que oui, parce que c’est un concurrent direct. Ça peut nous faire souffler. Comme on avait gagné à l’aller, si on gagne là, c’est comme si on avait pris 6 points d’avance sur eux. On va essayer de faire un match d’hommes, d’être dans le même état d’esprit que les derniers matchs. Il reste quelques matchs. C’est un match décisif, oui et non, on va dire que c’est un match important, car il y a encore beaucoup de points à prendre.

FM : comment abordez-vous le sprint final pour le maintien en L1 ?

JKD : on est déterminé, je suis déterminé, pour que le club reste dans l’élite. C’est important pour moi et pour l’équipe de laisser le club en Ligue 1, on a les qualités pour. On est soudés, il y a beaucoup de qualités dans cet effectif pour se maintenir.

« Je suis peut-être plus équilibré que certains latéraux »

FM : vous sortez de très belles performances individuelles contre des grosses équipes notamment (OL, Monaco, Strasbourg et PSG). Comment vous sentez-vous cette saison ?

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JKD : cette saison, je me sens bien, je suis monté en puissance, comme l’équipe. Je me sens très bien physiquement. En ce moment, mentalement, physiquement, je suis prêt, je suis à 100%, je me sens en pleine confiance.

FM : est-ce quelque chose change mentalement, peut-être dans la façon d’aborder le match, avant d’affronter des joueurs comme Kylian Mbappé et Lionel Messi ?

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JKD : je ne vais pas vous mentir, j’aborde les matchs de la même manière, que ce soit le PSG, Troyes, Lille, Lyon, Lens, Monaco… j’ai envie de faire un match plein. C’est important pour moi, déjà pour me mettre en confiance, dans le match, d’être agressif.

FM : vous êtes latéral de formation, mais vous vous êtes révélé au plus haut niveau en tant que défenseur central. Depuis de longs mois, vous, le droitier, évoluez au poste de latéral gauche. Vous aviez confié auparavant que cette position était celle dans laquelle vous vous sentiez "le plus libéré". Vous voyez-vous continuer à ce poste sur le long terme ? Avec l’âge, ça peut changer, avec la répétition des efforts, etc…

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JKD : je vois ce que vous voulez dire… j’ai été révélé en tant que défenseur central à Lens, mais ce poste de latéral n’est pas nouveau. Je suis un latéral de formation, j’ai été formé latéral droit. J’aime cette position, elle me permet d’avancer, d’aller vers l’avant, j’aime bien aussi contribuer offensivement. Mais je suis d’abord un défenseur de métier, donc, si je peux apporter un plus offensivement, je le ferai, avec plaisir.

FM : vous êtes droitier, mais vous jouez à gauche, ce qui est assez rare. Être sur votre pied faible pour centrer, ce n’est pas un problème ?

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JKD : ça ne me pose pas de problème. Je peux jouer à tous les postes défensifs. Je ne vais pas hésiter à utiliser mon pied gauche. Il y a des axes de progression, notamment pour centrer, faire les bons choix, mais ça vient petit à petit et c’est en bonne voie.

FM : en tant que latéral, vous préférez donc aller de l’avant et apporter offensivement ?

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JKD : c’est ce que j’aime bien faire, pas ce que je préfère. J’aime avoir le ballon et apporter. Même quand j’étais défenseur central, je prenais la balle de derrière et je n’hésitais pas à la remonter. Mais je pense que je suis plus équilibré que certains latéraux, comme j’ai aussi été habitué à jouer dans l’axe. Après, j’aime bien les deux postes (rires).

« C’était une fierté d’être le plus jeune capitaine de Ligue 1 »

FM : vous avez un temps été capitaine de cette équipe, le plus jeune de Ligue 1. Vous faites partie des joueurs importants. Comment évaluez-vous votre position au club ?

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JKD : je ne me sens pas comme un ancien… mais je fais partie des anciens de Brest. À part les Haris Belkebla, Brendan Chardonnet, Hugo Magnetti, on fait partie des anciens, on va dire. C’est ma 4e saison ici. J’ai tout connu : le maintien, les bonnes saisons, les moins bonnes. Oui, je fais partie des anciens. Après, au sein du groupe, on est tous de très bons potes, de très bons amis, on est tous ensemble.

FM : on parle souvent de votre grande maturité pour votre jeune âge. Ça joue forcément à votre rôle au sein du club, où vous êtes très apprécié dans le vestiaire ?

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JKD : oui, bien sûr. J’ai été capitaine. Honnêtement, ce n’est pas le rôle que je veux à tout prix, mais franchement, c’était une fierté d’être le plus jeune capitaine de Ligue 1. Ça m’a donné des responsabilités, et ça, ça ne m’effraie pas.

FM : cette maturité a forcément été acquise aussi rapidement grâce à votre rôle de père de famille. C’est peu commun d’avoir 5 enfants à votre âge…

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JKD : j’ai 5 enfants, j’ai ma femme, on est marié… que dire de plus, je suis content quand je les vois, je suis épanoui. Vous savez, quand vous êtes père de famille, surtout quand on a beaucoup d’enfants, c’est que du bonheur pour moi. C’est plaisant, quand je rentre à la maison, je vois ma femme, mes enfants. C’est un sentiment fort. De base, je suis un casanier, mais quand le match se termine, j’ai envie de m’aérer la tête. Je rentre chez moi, auprès de ma famille. La vie de famille, ça me stabilise beaucoup. Je suis peut-être devenu "vieux" plus tôt (rires). Ce n’est pas négatif. Et je fais toujours quelques blagues (rires).

FM : tout ça fait que vous avez un rôle peut-être plus important auprès des jeunes joueurs, même si vous n’êtes pas le plus vieux de l’effectif ?

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JKD : j’ai que 25 ans, c’est vrai. Je suis proche des vieux, mais je suis aussi proche des jeunes. Je suis encore un jeune et je leur parle énormément aux jeunes, que ce soit les Karamoko (Dembélé), (Taïryk) Arconte, (Félix) Lemaréchal, Bradley (Locko)… on se parle énormément. Je leur donne quelques conseils, qui viennent de mon expérience, de mon point de vue, qui peuvent les aider à s’améliorer. Après, à eux de les prendre ou pas.

FM : ils sont plutôt à l’écoute ? Récemment, Baptiste Santamaria nous disait que les jeunes ont surtout aujourd’hui un plus gros caractère…

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JKD : plus de caractère… c’est bon pour s’imposer aussi. Avoir du caractère, c’est un plus aussi pour un joueur dans sa carrière, c’est important. Tout le monde en a, forcément… ils veulent s’imposer, c’est normal, mais ils sont à l’écoute, et ça bosse, franchement, ça bosse, ça bosse vraiment. Et en plus ils talentueux, j’espère qu’ils feront une grande carrière.

« Mon avenir ? Tout est ouvert. En tant que joueur en fin de contrat, je suis forcément observé »

FM : on peut dire que vous faites parties des "papas" de Brest…

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JKD : oui, on peut dire ça (rires), c’est sûr.

FM : vous arrivez en fin de contrat à la fin de la saison. Votre polyvalence est forcément un atout de taille pour un entraîneur, ça pourrait aussi compter à l’avenir, pour un éventuel futur club ?

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JKD : c’est vrai que ça peut compter. Ma polyvalence, c’est un atout. Certains disent qu’il faut s’installer à un poste… Je sais que je peux être très bon à ces postes-là. En tant que joueur en fin de contrat, je suis forcément observé…

FM : vous avez gagné en expérience, en maturité. On peut dire que vous avez franchi un cap dans une équipe de L1 jouant le maintien chaque année. Le temps est-il arrivé pour passer à l’échelon supérieur ?

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JKD : pour être honnête, je n’ai pas trop la tête à mon avenir. Les matchs qui arrivent sont hyper importants pour nous, pour moi. Il faut que je maintienne le club en Ligue 1. On a à cœur de maintenir Brest en Ligue 1. Je suis attaché à ce club, j’ai crée des liens… Maintenir le club, c’est mon objectif principal.

FM : vous n’excluez donc pas de prolonger l’aventure en Bretagne… avez-vous déjà engagé des discussions avec votre direction pour un nouveau contrat avec le SB29 ?

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JKD : on va réfléchir à la meilleure option avec mon entourage. Tout est ouvert. Mais comme je dis, il y a un temps pour tout. Là, l’objectif premier, c’est que Brest reste dans l’élite.

FM : sans forcément parler de la saison prochaine, mais êtes-vous attiré par un club ou un championnat en particulier ?

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JKD : tout est ouvert (il sourit). Je n’ai pas de club de cœur… Je ne sais pas de quoi mon avenir sera fait. La seule chose que je sais, c’est qu’il faut gagner contre Troyes et maintenir le club. Le reste, on verra.

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