EdF : Malouda se livre, Domenech et la FFF en prennent pour leur grade !

Il a été le premier à quitter l'Afrique du Sud, ce qui lui a d'ailleurs valu d'être pris, à tort, pour le traître au sein du groupe. Depuis les sorties médiatiques des trois « cadres » que sont Henry, Evra et Abidal, il est le premier à prendre la parole. Dans un long entretien accordé à L'Équipe Magazine, Florent Malouda revient sur la débâcle de l'équipe de France en Afrique du Sud. Et charge, sans jamais le nommer, Raymond Domenech ainsi que la Fédération.

Par Jonathan Sberro
3 min.
France Florent Malouda @Maxppp

Il assure ne pas vouloir servir d'exemple dans le grand déballage que de nombreux joueurs avaient promis depuis la fin de la triste aventure des Bleus en Afrique du Sud. Mais les déclarations de Florent Malouda dans L'Équipe Magazine prennent une dimension toute particulière. Lui qui a « déjà payé pour savoir qu'il vaut mieux se taire sous peine d'en prendre plein la gueule » appelle les dirigeants du football français, et notamment Raymond Domenech dont il ne cite pas une seule fois le nom, à prendre leurs responsabilités.

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« Depuis le retour d'Afrique du Sud, comme le principal intéressé se tait, les médias guettent la réaction des joueurs en attente du grand déballage. Mais pourquoi serait-ce notre rôle ?, se demande alors le joueur de Chelsea. Nous sommes pris pour cible et nous risquons d'être instrumentalisés alors que nous n'étions pas décisionnaires. Il y a des dirigeants et un entraîneur qui doivent dévoiler leur analyse. Je refuse de me substituer au sélectionneur. Demandez-lui s'il est fier de son travail ».

Au sujet du sélectionneur et de sa gestion des joueurs, l'ancien Lyonnais n'y va pas par quatre chemins : « En équipe de France, je venais pour jouer où l'on me disait et c'est tout. (...) On n'essayait même pas d'aller voir le coach pour lui parler tactique, système de jeu, 4-3-3 ou 4-2-3-1... C'était : "Tu te mets là et tu fais pas d'histoires." On ne cherchait pas d'explications. (...) À aucun moment, ces dernières années, ma parole n'a pesé face au sélectionneur. J'ai eu l'impression de ramer à contre-courant ». Des déclarations en totale opposition avec celle de Roselyne Bachelot assurant que Domenech n'avait plus aucune prise sur son groupe.

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Plus largement, le joueur de 30 ans met en évidence « la faillite d'un système qui a mené à une débâcle. Les joueurs qui évoluent à Chelsea, Barcelone, Arsenal, Munich ou Lyon ont besoin d'un contexte de haut niveau pour s'épanouir (...) Je vivais mal la différence entre le fonctionnement de la sélection et celui d'un grand club comme Chelsea. À chaque convocation avec les Bleus, je replongeais dans les histoires négatives, les mauvaises vibrations (…) Il n'existait aucune protection, on parlait de tout sauf de football. En club, ça n'existe pas ».

Une analyse sans concession qui se situe néanmoins à des années-lumière de celle de Jean-Pierre Escalettes, qui assure que « l'équipe de France est organisée de manière plus professionnelle qu'aucun club français de Ligue 1. Peut-être nos joueurs sont-ils trop protégés, maternés, "coucounés", mais c'est ainsi. On ne peut attaquer ni le staff technique ni le staff médical ni le staff en charge de la logistique, dont le professionnalisme est irréprochable ».

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Concernant l'épisode du bus, l'international français capé à 57 reprises reconnaît que « c'était une erreur », mais refuse d'être traité de « caïds » : « On nous a fait passer à tort pour des rebelles en nous qualifiant de sportifs trop payés et d'enfants capricieux alors que c'était une réponse à l'exclusion de Nicolas Anelka par la Fédération et le coach. Le groupe a pensé, ça aurait dû, être mieux géré ».

En cas de sanction de la part des instances dirigeantes, Malouda assure qu'il l'acceptera, car il « assume tout (…), mais ce n'était pas la meilleure façon de manifester notre mécontentement ». Le futur ? Il assure ne pas pouvoir y penser pour le moment : « pour l'heure, j'ai une boule au ventre. Notre échec est encore tout chaud (…) Tout ce dont j'ai horreur dans le football s'est passé durant la Coupe du Monde ». Un sentiment partagé par 60 millions de supporters...

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