Mercato : quel bilan pour les recrues lyonnaises ?

Par Dahbia Hattabi
9 min.
L'OL en match @Maxppp

Après un premier trimestre difficile, il est temps pour les recrues estivales de l’Olympique Lyonnais de vivre leur premier conseil de classe. Peu de joueurs ont récolté de bonnes appréciations.

L’heure du conseil de classe a sonné à l’Olympique Lyonnais ! Après un peu plus de trois mois, les recrues estivales ont été convoquées dans le bureau de Foot Mercato pour tirer un premier bilan de cette saison 2023-24 décidément bien difficile. En effet, les pensionnaires du Groupama Stadium sont bons derniers de Ligue 1. Après 12 journées, les coéquipiers d’Alexandre Lacazette n’ont empoché que 7 points (un match en moins, ndlr). Dimanche, ils ont décroché leur premier succès de la saison à Rennes, eux qui restaient sur 4 nuls et 6 défaites. Une vraie bouffée d’oxygène pour un club qui vit une crise sans précédent.

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Car il n’y a pas que sur le rectangle vert que Lyon est dans le dur. L’écurie de John Textor cumule plus de problèmes que de points ces derniers mois. Un contexte difficile dans lequel les renforts arrivés lors du dernier mercato doivent s’intégrer. Cela peut expliquer les difficultés rencontrées par plusieurs d’entre eux. Mais cette situation d’urgence fait aussi que les supporters comme les observateurs sont un peu plus exigeants voire durs avec les recrues dont on attend un apport bien plus important pour sauver l’OL du naufrage. Peu d’entre elles ont récolté de bons points.

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La bonne surprise O’Brien

De très loin, Jake O’Brien est celui qui a reçu les meilleures appréciations. Pourtant, ce n’est pas sur lui qu’on aurait misé au départ pour être très honnête avec vous. Inconnu du grand public, il est arrivé durant l’été après le départ de Castello Lukeba à Leipzig. L’idée n’était pas d’en faire son successeur puisque l’OL comptait sur Duje Caleta-Car et Sinaly Diomandé pour épauler l’expérimenté Dejan Lovren. Mais ce dernier a passé un temps fou à l’infirmerie pendant que les autres défenseurs étaient à la peine. De son côté, O’Brien a tenté de convaincre Laurent Blanc de lui laisser sa chance.

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En effet, le Cévenol devait décider si l’Irlandais avait le niveau suffisant pour jouer en L1 ou si un nouveau prêt était nécessaire. Il a visiblement vu en lui des choses intéressantes. Les mêmes choses qu’a vu John Textor. On peut reprocher beaucoup de choses à l’homme d’affaires américain, mais c’est lui qui a glissé le nom du défenseur à Lyon. Un joueur qu’il connaît sur le bout des doigts puisqu’il a évolué à Crystal Palace puis à Molenbeek l’année dernière en prêt. Avec l’OL, il intègre donc un troisième club de la galaxie Eagle Football. Et pour le moment, on peut dire que c’est un pari réussi.

Mata a marqué des points

Alors bien évidemment, tout n’est pas parfait. C’est impossible quand on vit une telle saison. Mais Jake O’Brien, qui avait assuré vouloir tout donner aux Gones, tient parole. Puissant et solide, le défenseur s’est installé sans complexe dans le onze titulaire de Fabio Grosso (5 matches, 5 titularisations). Une équipe au sein de laquelle il apporte sa vitesse, ce qui est très surprenant pour un joueur de 1m97, son jeu dans les airs et une certaine sérénité pour un joueur qui découvre la Ligue 1 et la France. Une vraie bonne surprise. Comme un symbole, c’est lui a d’ailleurs offert de la tête la première victoire à son équipe hier à Rennes (1 but).

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Premier de la classe, le joueur de 22 ans, dont on attendait rien au départ et qui doit encore progresser tactiquement, n’est pas le seul à obtenir quelques bons points. C’est aussi le cas de Clinton Mata. Recruté pour compenser la perte de Malo Gusto, qui a rejoint Chelsea, le latéral droit devait être en concurrence avec Saël Kumbedi. Mais le mauvais début de saison des Gones a fait évoluer son cas. Polyvalent, l’expérimenté joueur de 31 ans a dépanné dans l’axe dans une défense à trois ou à deux. Et il ne s’en est pas si mal tiré globalement.

Nuamah, un potentiel à exploiter

Mais le joueur, auteur de 8 matches toutes compétitions confondues, a malgré tout commis quelques erreurs et approximations. De plus, il est déjà passé plusieurs fois par la case infirmerie depuis son arrivée. Mais dans l’ensemble, il s’est bien intégré, lui qui a su se faire une place de leader dans le groupe. Il est l’un des rares joueurs à assumer et à venir s’exprimer devant les médias malgré les résultats décevants. Ensuite, on retrouve des joueurs qui n’ont pas encore montré leur meilleure version à l’OL mais qui ont un potentiel et de bonnes bases pour y arriver. C’est le cas d’Ernest Nuamah.

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Courtisé par le PSG et d’autres clubs européens, le Ghanéen a choisi le projet lyonnais. Acheté par Molenbeek puis prêté dans la foulée aux Gones avec une option d’achat, il est arrivé avec l’image d’un crack. Doué techniquement, il apporte sa vitesse et sa percussion, en plus de sa créativité. Des qualités qu’on a entrevu lors des 8 apparitions qu’il a faites sous le maillot de l’OL (5 titularisations). Le temps pour lui d’inscrire un but. Mais ce n’est pas suffisant pour une telle recrue. Bien sûr, le joueur de 20 ans a certainement besoin d’un temps d’adaptation. Mais Lyon, qui vit une saison difficile, a besoin de lui plus que jamais.

La déception Caleta-Car

Malgré ses nombreuses tentatives, il a encore pas mal de déchet dans son jeu. Il ne fait pas toujours les bons choix, lui qui veut parfois un peu trop tenter sa chance en solo. Mais le potentiel est bel et bien là pour faire mieux. Dès qu’il a le ballon, on sent que quelque chose peut se passer et qu’il peut apporter du danger. Ils ne sont pas beaucoup à produire cet effet à Lyon cette saison. Comme lui, Skelly Alvero (21 ans) a un potentiel intéressant et découvre la Ligue 1, après un passage à Sochaux. Remplaçant au départ, il a eu quelques opportunités à se mettre sous la dent.

Il a d’ailleurs été titularisé à 4 reprises en 6 apparitions toutes compétitions confondues. Le temps de marquer un but très important face à Metz (1-1). Encore jeune, le milieu doit faire preuve de plus de régularité et mettre plus d’impact dans un secteur de jeu très important. Enfin, il y a plusieurs joueurs dont le bulletin de notes ne contient pas de très bonnes appréciations. Parmi eux, on retrouve Duje Caleta-Car. Sur le papier, l’idée était bonne. L’OL, qui disposait de peu de moyens, a récupéré en prêt un défenseur en manque de temps de jeu à Southampton et qui présentait l’avantage de bien connaître la Ligue 1 depuis son passage à l’OM.

Baldé attend le déclic

De plus, il connaît parfaitement Dejan Lovren, avec lequel il a évolué en sélection croate. Mais la mayonnaise n’a pas vraiment pris encore à Lyon pour DCC. On se demande si elle prendra un jour d’ailleurs. Hormis quelques interventions tranchantes, il n’a pas vraiment réussi à imposer son style. On s’attendait à ce qu’il apporte son caractère et son leadership quand le bateau tanguait. Mais il a sombré avec tout le monde, incapable de tirer ses coéquipiers vers le haut. Le joueur de 27 ans est, pour l’instant, une déception. C’est d’ailleurs peut-être la plus grosse du mercato lyonnais puisqu’il est arrivé avec un certain bagage en France.

Titulaire lors des 4 premières journées, il a eu quelques petits pépins physiques et a disparu du onze. Il n’a plus joué depuis le 3 septembre dernier. Grosso lui préfère notamment le surprenant O’Brien, qui jouait encore en D2 Belge l’an dernier, et même Mata, un latéral droit de métier. Comme le Croate, Mama Baldé est arrivé en prêt. L’attaquant devait remplacer Moussa Dembélé, parti libre en Arabie saoudite. Une idée intéressante quand on a des moyens limités. Mais l’essai n’a pas été transformé pour le moment. Le joueur, qui appartient à Troyes et qui avait marqué 12 buts et délivré 3 assists l’an dernier, est à la peine entre Rhône et Saône.

Diego Moreira, une recrue signée Jorge Mendes

L’attaquant de 28 ans essaye, ose sans trouver la faille. Il manque de justesse et d’efficacité dans la zone de vérité, comme cela a été le cas par exemple contre Metz lorsqu’il a raté son face à face avec Oukidja (il lui avait tiré dessus, ndlr). Généreux dans l’effort, il a du mal à trouver ses partenaires. Quand il est aligné avec Alexandre Lacazette, on sent que les deux hommes manquent encore d’automatismes. Un premier but pourrait l’aider à avoir un déclic et enfin lancer son aventure lyonnaise. En attendant, le maladroit Baldé porte un bonnet d’âne avec les autres cancres lyonnais.

Dernière recrue de l’OL, Diego Moreira, que Jorge Mendes n’a certainement pas réussi à caser au PSG, est arrivé sur le gong pour étoffer le secteur offensif. Peu connu, le joueur, qui appartient à Chelsea, devait faire ses preuves. Il n’y est pas encore arrivé, lui qui n’est apparu qu’à deux reprises pour le moment (65 minutes). C’est trop peu pour avoir un avis définitif à son sujet. Face au HAC, il avait fait une entrée intéressante. Puis, il a été transparent lors de sa titularisation face à Brest. Un coup tenté mais raté de la part de Grosso, qui l’avait sorti à la 51e minute de jeu. Plus à l’aise sur TikTok et Instagram que sur les terrains de Ligue 1 pour le moment, le Portugais de 19 ans va devoir revoir sa copie.

Le flop Maitland-Niles

Mais il est encore jeune et ce n’est pas le plus à blâmer puisqu’on en attendait rien. Ce n’est pas le cas d’Ainsley Maitland-Niles (26 ans). Financièrement, ce n’est pas une mauvaise opération puisque l’Anglais est arrivé libre d’Arsenal. Mais ce n’était pas le profil attendu par Blanc, qui réclamait un n°6. Malgré tout, l’ancien Gunner, qui a signé jusqu’en juin 2027, est apparu à 5 reprises (3 titularisations). Mais pour le moment, il a montré qu’il avait un talent indéniable pour occuper le rôle d’homme invisible ou celui d’un fantôme dans un remake de Ghost. En effet, avec ou sans lui, on a l’impression que c’est pareil. Il n’apporte rien ou très peu que ce soit avec ses qualités footballistiques ou son attitude, lui qui a pourtant une grande expérience.

Peu convaincu par lui, Laurent Blanc avait d’ailleurs demandé à sa direction de recruter un numéro 6 en fin de mercato. Guido Rodriguez avait les faveurs des Gones. Mais le Betis a réussi à garder l’Argentin tout en vendant Paul Akouokou (25 ans) à l’OL. Une masterclass. Peu utilisé en Andalousie, l’Ivoirien, qui était le plan D au départ, a signé jusqu’en 2027. Après une première intéressante face au HAC, il n’a pas été à son avantage par la suite (3 apparitions, 3 titularisations), montrant pas mal de déchet dans ses passes. Malgré cela, il était un peu plus à l’aise que ses partenaires dans l’entrejeu. Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas le 6 dont l’OL rêvait. On peut dire que de son côté il ne rêvait pas non plus de jouer pour éviter une descente en L2. Après un premier trimestre difficile pour quasiment tout le monde, les recrues lyonnaises doivent rapidement améliorer leurs copies.

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