Droits TV : Laurent Nicollin tire la sonnette d'alarme

Par Cédric Rablat
3 min.
Laurent Nicollin lors d'une conférence de presse du MHSC @Maxppp

Le président de Montpellier a évoqué la situation dantesque dans laquelle est plongée le football français. Tant que le problème des droits TV ne sera pas résolu, l'avenir des clubs reste clairement menacé.

Ce jeudi se joue une partie de l'avenir du football français. C'est en effet ce 17 décembre 2020 que le Tribunal de Commerce de Nanterre statue sur l'accord trouvé entre la Ligue de Football Professionnel et Mediapro. Ce dernier a finalement cédé ses droits de diffusion sur la période 2020-2024 après ne pas avoir honoré ses engagements en octobre (173 millions d'euros) puis en décembre (152 millions d'euros). Une ultime étape a d'ailleurs été franchie dans ce litige entre le groupe sino-espagnol et la LFP. En effet, Mediapro a procédé au premier versement des 100 millions d'euros de dommages et intérêts à l'instance, soit 64 millions d'euros. Désormais, le président de la Ligue Vincent Labrune et ses collaborateurs, doivent trouver un diffuseur solvable et au juste prix. Dans une interview accordée au Parisien, le président du MHSC Laurent Nicollin a évoqué les dommages collatéraux provoqués par l'affaire Mediapro.

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Ce dernier ne s'en cache pas, il attend avec une certaine impatience les prochains versements pour soulager quelque peu son club dans la tourmente. « C'est le nerf de la guerre. Si demain il n'y a pas de repreneur et pas d'argent qui entre, ça sera très, très lourd. Là on comptera les morts. J'ai la chance d'avoir onze ans de Ligue 1 derrière moi donc j'ai des fonds propres – je suis le troisième ou quatrième club en fonds propres –, mais malheureusement, ils vont disparaître en un claquement de doigts. Ça fait des années et des années de gestion sereine qui vont s'effacer d'un coup parce que du jour au lendemain on n'a plus rien… Après, je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières non plus parce qu'il y a des gens qui sont plus en difficulté et souffrent également du virus tous les jours, mais c'est une situation qui est très compliquée, » lâche ainsi l'homme fort du MHSC.

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Laurent Nicollin et le spectre d'une faillite des clubs français

Un constat accablant, mais une analyse lucide de la crise économique qui frappe les clubs de Ligue 1 et Ligue 2. Et pour le fils du regretté Louis Nicollin, l'horizon commencera à se dégager quand le Tribunal de Commerce de Nanterre validera officiellement l'accord entre Mediapro et la LFP. « Pour l'instant on ne fait que supputer. Il faut y aller étape par étape. Parce que c'était quand même quelque chose qui n'était pas gagné. Il y a quinze jours, trois semaines, quand j'en discutais avec Vincent Labrune (NDLR : le président de la Ligue), on semblait à des années-lumière d'un accord avec Mediapro. Il a réussi à le faire, donc je lui tire un grand coup de chapeau. Maintenant, j'espère que la Ligue va réussir à trouver un diffuseur qui permettra de limiter la casse. Mais, malgré tout, ça va être dramatique pour le football français, oui... » Un cri du cœur qui sonne comme un aveu d'impuissance pour le président du club héraultais.

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Le principal protagoniste n'hésite pas à se projeter vers un avenir qui s'annonce tout sauf réjouissant pour le football français. Car aujourd'hui, certains clubs redoutent le pire face à ce scénario rocambolesque. « Certains clubs peuvent faire faillite. Et, de toute façon, il va y avoir une fuite des joueurs. Ça va automatiquement affaiblir notre championnat qui, pour certains, n'était déjà pas un des meilleurs. Après, ça peut permettre aussi à certains clubs de partir sur de nouvelles bases et de baisser une masse salariale qui parfois part un peu dans tous les sens. Moi également, à mon niveau peut-être même si j'ai le 12e budget de L1 et ne me sens donc pas concerné par certains dérapages de salaires. Mais il va falloir réfléchir de nouveau à un fonctionnement, à un budget et peut-être avoir une équipe moins compétitive pour avoir des salaires plus bas, » décrypte ainsi Nicollin. Non, le microcosme du football français n'est pas tiré d'affaire avec le dénouement de l'affaire des Droits TV. L'urgence se situe désormais sur la faculté de la LFP à dénicher un nouveau diffuseur et à négocier un tarif qui permet de limiter la casse. Vincent Labrune va devoir assumer ses responsabilités jusqu'au bout...

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