TFC : la saison de tous les dangers ?

Par Noah Thouery
4 min.
Damien Comolli avec Toulouse @Maxppp

Confirmer, voilà sûrement le défi qui attend le Toulouse FC la saison prochaine. De la Ligue 2 à l’Europa League, les Violets continuent de grimper les échelons. Mais jusqu’à quand ?

En 2020, lorsque Damien Comolli prend les rênes du Téfécé après le rachat du club par RedBird Capital Partner, également propriétaire de l’AC Milan, personne n’imaginait une telle ascension. Car oui, Toulouse était en perdition, après une vingtaine d’années passée dans l’élite. Mais la Ligue 2 ne fut qu’une formalité, surtout sous les ordres de Philippe Montanier, candidat à la reprise de l’équipe de France Espoirs. Écrasant la deuxième division grâce à son attaque redoutable (82 réalisations au total) et un Branco van den Boomen historique (12 buts, 20 passes décisives), les Toulousains retrouvaient le plus haut-niveau l’an dernier. Et de quelle manière.

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En gardant ses cadres, le club de la Ville rose s’est maintenu, sans grande difficulté, et aurait même pu faire mieux qu’une 13e place déjà honnête. Pas assez visiblement pour garder Philippe Montanier, démis de ses fonctions en juin dernier. Pourtant vainqueur de la Coupe de France, la première depuis 66 ans, en étrillant le FC Nantes en finale (5-1), l’ancien entraîneur de la Real Sociedad n’a semble-t-il pas respecté toutes les attentes émises par la data, au centre de la politique toulousaine.

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Le Téf se fait piller

Le TFC est loin d’être le premier, ni le dernier club à voir ses cadres partir pour de plus grandes écuries. Mais le constat est là, et il pourrait être terrible à l’avenir. Brecht Dejaegere vers la MLS, Stijn Spierings parti au RC Lens et le meneur de jeu Branco van den Boomen rentré au pays, à l’Ajax, Toulouse a perdu l’intégralité de son milieu de terrain, qui faisait les beaux jours de la ville depuis 3 saisons maintenant. Sans oublier Maxime Dupé, nouveau gardien d’Anderlecht et Rhys Healey, désormais à Watford. Point commun entre tous ces cadres : tous ont quitté le sud-ouest librement. Un échec pour Damien Comolli, qui ne réalisera pas de plus-values. Un énorme risque surtout, pour le nouvel entraîneur, Carles Martinez Novell, bras droit du président.

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Mais le TFC n’en a pas encore terminé. Si Rafael Ratão a permis de renflouer les caisses (2.5 M€ à l’EC Bahia), Farès Chaïbi pourrait lui aussi faire ses valises, en Allemagne cette fois-ci. Annoncé avec insistance du côté de Francfort, la jeune pépite (5 buts, 5 passes décisives en Ligue 1 la saison dernière) devrait bel et bien connaître la même trajectoire que les Manu Koné, Nathan Ngoumou (Borussia Mönchengladbach) et autres Amine Adli (Bayer Leverkusen). La data va devoir faire des miracles. Face à l’avalanche de départs, les paris réalisés par Toulouse cet été devront s’avérer payant. Niklas Schmidt, Ibrahim Cissoko et Frank Magri sur un plan offensif, Cristian Cásseres Jr et César Gelabert dans l’entrejeu, mais aussi dans les cages, où le tout jeune Guillaume Restes devrait commencer en tant que titulaire. À 18 ans seulement, le portier formé au TFC aura la lourde tâche de remplacer Maxime Dupé. Excellent dans la victoire des siens face à l’AS Roma (2-1), le Pitchoun espère sans doute vivre la même ascension qu’Alban Lafont à l’époque, lancé dans l’élite avant d’être majeur, à 16 ans. Mamady Bangré, auteur d’une saison séduisante à Quevilly Rouen, a également été transcendant face aux Giallorossi. De bonne augure pour tenter de se frayer une place sur des ailes finalement peu fournies.

Une saison sous pression

L’attente n’est pas la même, plus la même. Le Toulouse FC entre dans la cour des grands, la saison prochaine du moins, avec les rencontres d’Europa League à ajouter à un calendrier déjà bien chargé. En septembre prochain, les Violets connaîtront leurs futurs adversaires dans cette compétition, remportée par Séville l’an passé. De quoi tenir en haleine tout un peuple, bien destiné à vibrer en coupe d’Europe. Attention, la Ligue 1 n’est pas à négliger non plus. Pire, cette dernière pourrait bien être d’un niveau jamais vu auparavant, avec seulement 18 clubs au sein du championnat et donc plus que 34 journées pour faire ses preuves. Moins de matchs donc, mais bien plus de niveau. Le TFC, avec toutes ses pertes et tous ses paris, aura fort à faire pour confirmer les espoirs placés sur le club de la Ville rose.

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Sous l’impulsion de leur nouveau tacticien espagnol, passé par le FC Barcelone, certains joueurs n’ont pas le choix que de se révéler, voire exploser. Thijs Dallinga (12 buts en 36 journées) et Zakaria Aboukhlal (10 buts et 5 passes décisives en Ligue 1) sont désormais seuls leaders de l’attaque toulousaine, en attendant le départ probable de Farès Chaïbi. Au milieu, Vincent Sierro, recruté l’été dernier, va devoir assurer le capitanat, mais aussi le jeu de son équipe. Derrière, Logan Costa, fraîchement intronisé titulaire après sa formidable Coupe de France l’an passé, formera une paire solide sur le papier avec Rasmus Nicolaisen, bien aidée par Gabriel Suazo couloir gauche. Le Téfécé sera plus scruté que jamais cette saison. L’équipe surprise n’est plus. Place à la confirmation, et ce malgré le recrutement parfois exotique qui est difficilement lisible en amont. Au final, la plus grande certitude n’est peut-être pas sur le terrain, mais en dehors, avec un public du Stadium toujours au rendez-vous. À suivre.

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