Comment Aston Villa est passé de la zone rouge au sommet de la Premier League

Par Aurélien Macedo
5 min.
Jack Grealish avec Aston Villa @Maxppp

Maintenu en Premier League d'un souffle la saison dernière, Aston Villa a su se baser sur une dynamique positive née après le confinement. Le club de Birmingham, après un mercato malin, a su démarrer l'exercice sur de très bonnes bases. Deuxièmes de Premier League, les Villans restent la seule équipe à avoir gagné tous leurs matches cette saison dans l'élite anglaise.

Auteur d'un mercato estival avoisinant les 150 millions d'euros à l'été 2019, Aston Villa s'offrait les moyens de ses ambitions pour son retour en Premier League. Alignant les transferts à plus de 10 millions d'euros : Trezeguet (10 M€, Kasimpasa), Marvelous Nakamba (12 M€, Club Bruges), Ezri Konsa (13,3 M€, Brentford), Matt Targett (15,5 M€, Southampton), Douglas Luiz (16,8 M€, Manchester City), Tyrone Mings (22,3 M€, Bournemouth) et Wesley (25 M€, Club Bruges), Aston Villa voulait se construire rapidement un effectif compétitif. Une grosse erreur puisque avec autant de changement on se dirigeait plutôt vers une catastrophe industrielle. Surtout que l'exemple de Fulham relégué l'année d'avant après un mercato record trottait dans les têtes.

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Quasiment tout le temps dans les six dernières places la saison dernière, Aston Villa était relégable jusqu'à la 37e journée et une victoire 1-0 contre Arsenal. Terminant 17es juste devant Watford, Bournemouth et Norwich City, les Villans ont ainsi évité la catastrophe pour seulement un point. C'était donc avec un avertissement net qu'ils abordaient cette nouvelle saison 2020/2021. Conscients qu'il fallait apporter de la qualité à l'équipe, Dean Smith et ses dirigeants ont investi intelligemment cet été. Dépensant quand même 82,35 millions d'euros, Aston Villa a su trouver un élément à chaque ligne. Dans les buts où Tom Heaton, Pepe Reina, Lovre Kalinic et Örjan Nyland n'ont pas convaincu, c'est Emiliano Martinez qui a été choisi pour être numéro un. Lassé d'être la doublure de Bernd Leno à Arsenal et auteur d'une belle fin de saison dernière, l'Argentin a tout de suite rassuré dans les cages d'Aston Villa.

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Un mercato bien plus intelligent que l'an dernier

Si la défense centrale composée de Tyrone Mings et d'Ezri Konsa est très fiable et que sur le flanc gauche Matt Targett s'est vite rendu indispensable, le flanc droit posait davantage de problèmes. Ainsi, ni Frédéric Guilbert ni Ahmed Elmohamady ont apporté suffisamment de garanties. L'arrivée de Matty Cash (23 ans), qui sortait d'une grosse saison à Nottingham Forrest, a donc apporté plus de sécurité à la ligne défensive. N'écartant pas les belles choses entrevues la saison dernière comme le double-pivot composé de John McGinn et Douglas Luiz ainsi que les présences de Jack Grealish et Trezeguet dans les couloirs, Aston Villa a juste apporté un concurrent à l'Égyptien avec Bertrand Traoré. Voulant également apporter plus de maîtrise technique au cœur du jeu, le club de Birmingham a misé sur celui qui reste encore jeune (26 ans), mais qui dispose d'une grosse expérience, Ross Barkley. Le milieu anglais se retrouve ainsi dans une position de 10 et peut se projeter beaucoup vers l'avant.

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Enfin, face aux pépins physiques du Brésilien Wesley (23 ans), Aston Villa a cassé sa tirelire pour un véritable buteur. Débauché contre 30,8 millions d'euros, Ollie Watkins est devenu le plus gros transfert de l'histoire du club. Et pour le moment c'est une réussite, puisque celui qui formait à Brentford un trio magique avec Bryan Mbeumo et Saïd Benrahma s'est distingué d'un triplé retentissant contre Liverpool (7-2). Car oui, Aston Villa a fait les choses en grand en ce début de saison. Grâce à ces retouches qui lui permet enfin d'avoir un onze fiable et compétitif, le club de Birmingham a fait carton plein avec 4 victoires en 4 matches. Seul Everton devance les vainqueurs de la Ligue des Champions 1982 pour un point, mais les Toffees comptent un match en place. Aston Villa a tout d'abord profité d'une supériorité numérique pour dominer Sheffield United (1-0), mais a ensuite élevé son niveau en foudroyant Fulham (3-0) puis en atomisant Liverpool (7-2). Battre Leicester dimanche dernier 1-0 n'avait donc rien d'anodin et confirme qu'une équipe solide s'est formée dans les Midlands de l'Ouest.

Un quatuor se dessine

Outre le buteur Ollie Watkins, deux hommes symbolisent parfaitement cette dynamique positive. Tout d'abord, Ross Barkley (2 buts en 4 matches), qui s'est mué dans l'effectif immédiatement depuis son arrivée. «C’est un joueur de haut calibre. Je suis reconnaissant envers Chelsea de nous l'avoir prêté. Je lui ai vendu le projet ici et je lui ai dit que je le ferais entrer dans l’équipe anglaise à l’Euro et qu’il essaierait de nous aider à gagner des matchs», n'a pas manqué de souligner son coach Dean Smith tout heureux de pouvoir compter sur lui. Mais c'est surtout Jack Grealish (3 buts et 3 passes décisives en 4 matches) qui retient l'attention. Celui qui arbore fièrement le numéro 10 des Villans avec les chaussettes baisées vient de prolonger jusqu'en juin 2025 malgré l'intérêt des cadors du championnat dont surtout Manchester United. Âgé de 25 ans et capitaine emblématique du club qu'il a rejoint à 6 ans en 2001, Jack Grealish est dans la forme de sa vie.

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Délivrant de nombreux caviars pour ses coéquipiers, il semble encore plus épanoui que l'an dernier avec des partenaires offensifs de meilleures qualités. Le quatuor Grealish - Barkley - Trezeguet - Watkins a tout de la bonne formule pour Dean Smith. Cependant le coach d'Aston Villa ne souhaite pas s'enflammer malgré ce début de saison canon. «Nous prenons un match à la fois. Nous ne sommes jamais trop hauts en gagnant et jamais trop bas la saison dernière en combattant pour le maintien. C'était un match très serré, parfois un match décousu. Il fallait un peu de qualité pour gagner le match et Ross (Barkley ndlr) l'a certainement montré à la fin» a-t-il lâché après la victoire 1-0 contre Leicester. Pour poursuivre sur cette dynamique et rêver d'autres ambitions que le maintien, Aston Villa devra obtenir un résultat ce vendredi contre Leeds United. Un match loin d'être évident, mais qui pourrait permettre aux Villans de passer en quelques mois de la zone rouge au fauteuil de leader de la Premier League.

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