Manchester City-Inter Milan : les notes du match

Par La Rédaction FM
14 min.
Rodri sous les couleurs de Manchester City @Maxppp

Ce samedi, Manchester City a remporté sa première Ligue des Champions à l’issue d’une rencontre qu’ils auront maîtrisés en seconde période.

C’est une soirée de prestige qui attendait les plus de 74.000 spectateurs et supporters présents dans l’Atatürk Olympic Stadium d’Istanbul : Manchester City affrontait l’Inter Milan pour la finale de la 68e édition de la Ligue des champions. Si les Skyblues ciblaient le premier sacre final de leur histoire dans cette compétition, le club lombard pouvait remporter quant à lui sa quatrième C1 après 1964, 1965 et 2010. Côté compositions, Pep Guardiola proposait un 3-2-4-1 qui avait fait ses preuves avec un double pivot Stones-Rodri et un quatuor offensif mené par Kevin De Bruyne en chef d’orchestre. Côté nerazzurro, Simone Inzaghi optait pour un traditionnel 3-5-2 où André Onana officiait comme dernier rempart, tandis que Dzeko et Lautaro étaient associés en attaque.

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La première alerte de la rencontre signée Haaland, finalement signalé pour une position de hors-jeu (3e). Bernardo Silva envoyait un enroulé dans un angle fermé, frôlant l’équerre d’Onana (5e). Les Intéristes mettaient ensuite le pied sur le ballon, sans pour autant inquiéter Ederson, parfois maladroit mais sans conséquence, comme en témoigne la frappe de Marcelo Brozovic, bien loin des buts mancuniens (20e). Il fallait un peu de temps pour permettre aux Cityzens de reprendre l’ascendant sur le match, mais ne gagnaient pas leurs duels face à un André Onana vigilant (27e, 29e). Et après une première inquiétude musculaire, Kevin De Bruyne devait rendre les armes, remplacé par Phil Foden (36e). Jusqu’à la mi-temps sifflée par M. Szymon Marciniak, les hommes en bleu ciel dominaient mais ne trouvaient pas la faille dans une défense italienne solide.

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Un triplé historique pour Manchester City !

Au retour des vestiaires, le football proposé par les deux formations était un peu plus calme qu’en première période. Ce faux rythme était bénéfique aux Nerazzurri, puisque Lautaro Martinez profitait d’une perte de balle de Manuel Akanji pour se présenter face à Ederson, présent pour contrer sa frappe dans un angle compliqué (58e). Après l’heure de jeu, les hommes de Pep Guardiola se réveillaient enfin pour mettre la pression sur leur adversaire du soir, un ascendant illustré par la tête de Ruben Dias, au-dessus des buts d’Onana (60e). Sur un joli mouvement collectif initié depuis l’entrejeu, Rodri reprenait parfaitement un ballon contré par la défense pour crucifier le gardien camerounais et enfin ouvrir le score (1-0, 68e). De quoi piquer l’orgueil des poulains de Simone Inzagui, plus tranchants dans la foulée de l’ouverture du score, avec la double occasion de Federico Dimarco (71e), qui trouvait la barre de la tête, et le tir capté en deux temps de Romelu Lukaku (73e).

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L’entrant Foden dynamitait le secteur offensif mancunien en prenant le jeu à son initiative, s’offrant notamment une occasion en or non concrétisée devant Onana (77e). En fin de rencontre, Ederson se hissait en sauveur ultime en dégageant le ballon devant sa ligne sur la tête de Big Rom (88e), qui avait déjà contré la frappe de son coéquipier dans le dernier quart d’heure. Après une première finale perdue en 2021, Manchester City s’impose sur la plus petite des marges face à l’Inter et s’offre non seulement la première Coupe aux grandes oreilles de son histoire, pour ainsi mettre fin à sa malédiction dans cette compétition, mais réalise un triplé historique (Premier League, Coupe d’Angleterre et Ligue des champions).

L’homme du match : Rodri (6) :

Garant du contrôle de la possession dans l’entrejeu cette saison, Rodri a été beaucoup gêné par l’agressivité des milieux de l’Inter en début de rencontre. Il aura été éteint pendant la première heure de la rencontre, le pressing constant de Brozovic et Barella l’ayant rendu obsolète dans l’entrejeu mancunien. C’est alors que le milieu espagnol est sorti de sa boîte. Seul à la réception d’un centre en retrait contré de Bernardo Silva, sa frappe fouettée restera dans les annales du club comme étant la réalisation du premier sacre des Skyblues en Ligue des Champions. Ce but l’a remis d’aplomb et le numéro 16 de City a fait ce qu’il sait faire de mieux : gratter des ballons et relancer proprement. Sa seconde période aura été de très bonne facture.

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Manchester City

  • Ederson (6) : il a eu énormément de mal à rentrer dans sa rencontre. Reconnu comme étant l’un des gardiens avec les meilleures aptitudes avec son jeu au pied, le Brésilien a failli dans sa mission de premier relanceur ce soir en première période. Trop peu juste dans ses relances (8e), il n’a pas su rayonner comme il sait le faire d’ordinaire dans ce domaine. Au retour des vestiaires, il a montré un visage bien plus rassurant, remportant notamment son duel devant Lautaro Martinez (59e). Sa parade sur la tête de Lukaku à bout portant puis sur le dernier corner de la rencontre (90+5e) auront été l’apothéose d’une soirée finalement réussie malgré un démarrage plus complexe.

  • Aké (4) : difficile de porter un regard clair sur sa prestation. Mis à mal par l’animation offensive de l’Inter avec Barella et Dumfries qui lui ont posé pas mal de problèmes en première période, il a été bousculé dans les duels et peu propre dans ses relances. Assez intéressant dans ses quelques projections offensives, il a été l’un des hommes de Pep Guardiola les plus trouvés ce soir. Plutôt moyen en seconde période même s’il a été plus serein, il n’aura pas réalisé une grande finale mais n’aura pas été calamiteux non plus.

  • Akanji (3,5) : souvent en couverture sur Lautaro Martinez, le défenseur suisse a livré une belle bataille à son vis-à-vis. Il a réalisé une première période assez neutre : sans être forcément . En seconde période, sa mauvaise lecture du jeu aurait pu coûter très cher aux siens si Martinez n’avait pas fait preuve d’égoïsme (59e). Il a également été trop incertain sur la grosse occasion de Dimarco (70e). En somme, le défenseur le plus en difficulté ce soir.

  • Dias (5,5) : il est le patron de la défense des Cityzens et l’a prouvé ce soir. Autoritaire dans sa surface, il a été rassurant dans une grande partie de ses interventions en réalisant une première période de belle qualité en étant celui qui a remporté le plus de duels sur le pré. Il a notamment été impérial dans les airs. Capable de mettre le ballon en touche ou de mettre le tacle qu’il faut, le Portugais a été au niveau ce soir et même si la défense cityzen a souvent été friable, il n’est pas celui à pointer du doigt.

  • Rodri (6) : voir plus haut.

  • Stones (6) : combatif à souhait, l’ancien défenseur d’Everton a réalisé un match vaillant. Ce n’est d’ailleurs pas anodin s’il a remporté une grande majorité des duels qu’il a eu à disputer. Capable d’apporter offensivement grâce à sa taille et sa bonne volonté, sa capacité à ne perdre que très peu de ballons aura été appréciable. Face à l’agressivité milanaise, il est le seul mancunien à avoir été su être "méchant". Même s’il a été moins juste au fil de la rencontre et de sa fraîcheur physique, l’Anglais a réalise une performance plus qu’honorable ce soir. Remplacé par son compatriote Kyle Walker à la 82e minute.

  • Silva (6) : il est celui qui a fait passer le premier frisson de la soirée à André Onana mais sa frappe était trop croisée pour tromper le portier nerazzurri (5e). Généreux dans les efforts comme d’habitude, il a moins été trouvé tant le jeu mancunien a souvent été orienté vers le côté gauche. Quand il a été sollicité, il a manqué de justesse technique pour vraiment mettre en danger l’arrière-garde lombarde lors du premier acte. Son abnégation aura finalement fini par payer. Profitant d’une chute de Dimarco, l’ancien Monégasque a vu son centre contré être repris par Rodri pour l’ouverture du score des Skyblues (67e). Dès lors, le Portugais a été précieux dans la conservation du ballon et dans la gestion des offensives mancuniennes. Son deuxième acte est une réussite.

  • Grealish (5) : un match paradoxal pour l’Anglais. Trouvé en première période, il a souvent été bien contenu par Darmian entre actions téléphonées et agressivité milanaise à son égard. Pris souvent dans son dos, son repli défensif aura été inefficace et aura exposé Aké qui a été mis en difficulté. Pas forcément tranchant offensivement, sa capacité à enchaîner les courses sur le côté gauche aura été appréciable dès lors que City a ouvert le score. Au final, l’ancien d’Aston Villa aura fait le strict minimum sans forcément avoir pesé offensivement.

  • Gündogan (4,5) : rayonnant la semaine passée en finale de FA Cup, le capitaine mancunien était censé insuffler le rythme offensif des siens ce soir. D’autant plus après la sortie précoce de Kevin de Bruyne. Pourtant, il n’a jamais su être à la hauteur du rendez-vous ce soir. Fantomatique, il n’a pas su exister face au milieu de l’Inter Milan qui l’a totalement muselé en première période. Même s’il a perdu beaucoup de ballons (9), il aura néanmoins su élever son niveau de jeu en seconde période en étant plus présent dans les duels et en essayant de trouver Haaland. Même s’il aura failli dans ce dernier objectif, il aura au moins eu le mérite d’avoir essayé.

  • De Bruyne (non-noté) : c’est un scénario cruel que personne ne pouvait lui souhaiter mais qui lui semble malheureusement bien familier. Lors de sa première finale de Ligue des Champions avec les Skyblues en 2021, Kevin de Bruyne était sorti sur blessure après un violent choc avec Antonio Rudiger. Le cauchemar s’est reproduit ce samedi à Istanbul, cette fois pour une gêne musculaire à la cuisse droite (30e). Il a été remplacé par Phil Foden (5) peu après la demi-heure de jeu (36e). Dès son entrée de jeu, le milieu offensif anglais a essayé de percuter mais s’est trop souvent heurté au mur milanais. Plus inspiré en seconde période, il a également été plus juste et il aurait même pu entériner le succès des siens en fin de rencontre (77e). Sa qualité de percussion l’aura notamment beaucoup exposé aux coups des Milanais.

  • Haaland (3) : il était attendu au tournant. Considéré comme étant le facteur X de cette rencontre, il n’était pas compliqué d’imaginer Simone Inzaghi concocter un plan avant le match afin de le rendre le plus inoffensif possible. La stratégie a été de ne jamais laisser l’attaquant norvégien seul. Muselé par Acerbi et Bastoni, il a peu été mis en évidence lors du premier acte. La seule fois où il a pu prendre de vitesse la défense intériste, il était trop excentré pour armer une frappe vraiment dangereuse pour Onana (27e). Pour le reste de la rencontre, impossible de dire où est passé l’attaquant de 22 ans. Incapable de se créer la moindre occasion, il n’a frappé qu’une fois et touché le ballon seulement 15 fois. Pour le premier grand rendez-vous de sa carrière, Haaland est passé à côté.

Inter Milan :

  • Onana (5) : le portier camerounais a eu un début de rencontre plutôt tranquille face à une équipe de Manchester City timide. Il rentre dans son match à la demi-heure de jeu et un très bel arrêt réflexe face à Haaland (27e). Son jeu au pied a été souvent approximatif. Il ne peut rien sur le but de Rodri, où il est masqué face à la frappe puissante de l’Espagnol. Il tient en vie les siens après une parade solide contre Foden (77e). Une prestation correcte, mais il ne sort pas l’arrêt décisif.

  • Darmian (5) : l’ancien joueur de Manchester United a d’abord vécu une première période calme. Sur le côté droit de la défense centrale de l’Inter Milan, il a été propre dans son placement et dans ses relances. Il a apporté de la personnalité sur chacune de ses interventions. Au fil des minutes, il a commencé, comme toute son équipe, à trop reculer en laissant les Anglais s’approchaient dangereusement des cages d’Onana. Remplacé par Danilo D’Ambrosio (85e), qui n’a eu aucun impact dans cette fin de match.

  • Acerbi (6) : le patron de l’arrière-garde milanaise a guidé les siens lors des 45 premières minutes en apportant de la sérénité. Grâce à son expérience, les Interistes ont très peu concédé d’occasions de but. Comme à son habitude, il a souvent dialogué avec l’arbitre. Sa science du placement a été d’une grande utilité. Il a cependant manqué de mordant sur certaine situation litigieuse dans la surface. Du solide quand même dans son ensemble.

  • Bastoni (5) : le jeune italien vivait sa première grande écheance de sa carrière. Il a répondu plutôt présent lors du premier acte en réalisant son travail correctement. Il a été très attentif lors des offensives anglaises en essayant d’avoir toujours un temps d’avance. Il a été impressionnant balle au pied en effectuant des longues relances de grandes qualités. Il est malgré tout un peu fautif sur l’ouverture du score de City , où il ressort trop naïvement sur Akanji. Remplacé par Robin Gosens (76e) qui n’a pas été en vue lors de son entrée en jeu.

  • Dumfries (4) : le piston droit hollandais a alterné le bon et le moins bon dans son couloir. Il a d’abord imposé un gros duel physique face à Grealish. Et si défensivement, il a été rarement pris à défaut, offensivement, il a souvent fait les mauvais choix. Il n’a jamais apporté le danger par ses centres ou ses débordements. On l’a ressenti fébrile physiquement au fil de la rencontre. Remplacé par Raoul Bellanova (77e)

  • Barella (6) : le maître à jouer des Nerazzurri à contrôler le jeu de son équipe lors de cette finale. Sa technique au-dessus de la moyenne lui a permis de réaliser des différences dans le cœur du jeu. Sa très bonne vision du jeu a permis aux siens de créer des situations de buts. Sa tenue du ballon a été une nouvelle fois excellente, notamment face au pressing des hommes de Guardiola. Il a souvent cassé les lignes. Un joueur de grande classe même dans les grands moments.

  • Calhanoglu (4) : le Turc a été le milieu de terrain le moins à l’aise des Italiens. Il a perdu énormément de ballons dangereux dans l’entrejeu. Il a été trop neutre dans ses choix offensifs. Du point de vue défensif, il a été utile à ses coéquipiers en étant combatif sur chaque duel. Mais il a été trop timide dans sa globalité. Remplacé par Henrikh Mkhitaryan (84e), qui n’a pas eu le temps de se mettre en évidence.

  • Brozovic (5) : le milieu croate a été très en vue lors cette finale de Ligue des champions… mais pas toujours à son avantage. Là où il a eu un impact très positif sur son équipe, cela reste défensivement où il a gratté plusieurs ballons dans l’entrejeu. Il fait preuve parfois de précipitation lors des attaques interistes. Il a perdu quelques ballons dangereux dans son camp. Il a été toutefois un élément essentiel du système d’Inzaghi.

  • Dimarco (6,5) : le latéral gauche a été l’un des plus remuants de l’Inter Milan ce samedi. Il a récupéré plusieurs ballons grâce à son sens de l’anticipation. Du point de vue offensif, il a été précieux aux siens grâce à sa débauche d’énergie. Il a effectué de nombreux débordements dangereux. Ses centres ont souvent été de bonnes factures. Doté d’un très gros volume de jeu, il était tout proche d’égaliser mais sa tête échouait sur la barre transversale. Le meilleur de son équipe ce soir.

  • Martinez (5) : souvent privé de ballon, le champion du monde argentin n’a pas vécu la meilleure des rencontres pour un numéro 9. Mais il s’est montré combatif sur chaque ballon en imposant un pressing de tous les instants aux Skyblues. Il a été très utile dans la distribution du jeu grâce à son intelligence balle aux pieds. Il rate toutefois une très belle occasion d’ouvrir le score après une erreur défensive des CItizens (58e). Pas dans les meilleures conditions.

  • Dzeko (4) : le géant bosnien a été moins influent sur le jeu des Milanais que lors des précédents tours. Sur le front de l’attaque, on l’a moins trouvé que de coutumes. Sa conversation du ballon dos au jeu a été toutefois bénéfique aux siens. Il a été irréprochable défensivement, où il a régulièrement aidé ses partenaires. Touché physiquement, il sera finalement sorti par son entraîneur. Remplacé par Romelu Lukaku (68e), qui est d’abord malheureux en contrant la tête de Dimarco. Il se montre ensuite dangereux en tentant des frappes. Il est enfin à quelques centimètres d’offrir l’égalisation à l’Inter Milan, mais Ederson stoppe sa tête sur la ligne (89e).

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