Critiqué par beaucoup de spectateurs de football en France, DAZN ne semble pas réussir à trouver son public, plus d’un mois après son lancement. De nouveaux chiffres sur les audiences de la plateforme viennent un peu plus semer le doute.
C’est presque déjà devenu l’un des plus importants feuilletons français. Arrivé comme nouveau diffuseur principal du championnat hexagonal en août dernier, DAZN ne semble toujours pas avoir trouvé son public, plus d’un mois après le début de la compétition. Au cœur des critiques des amateurs de football en France, les prix exercés par le géant britannique. Pour rappel, les potentiels clients doivent aujourd’hui débourser 14,99€/mois avec engagement (19,99€ sans engagement) pour un seul match ou 29,99€/mois avec engagement pour huit matches par journée (39,99€ mensuels sans engagement). Ces tarifs, jugés « exorbitants » et « déconnectés » de la situation économique actuelle des foyers français, n’ont finalement fait que pousser les consommateurs à se tourner vers des moyens de diffusion illégaux.
Les Français se détournent de la diffusion légale
D’après l’institut de sondage Odoxa « 2,5 millions de Français suivent le football illégalement » (streaming, IPTV…). Pour 65% des personnes sondées, les tarifs du diffuseur DAZN « justifient » de fait le piratage. Lors de la troisième journée de Ligue 1 par exemple, la quasi-totalité des rencontres du championnat était disponible sur de nombreux canaux illégaux. La rencontre de clôture entre Lille et le PSG a attiré plus de 70 000 personnes sur un seul canal Telegram illicite. Les matchs réunissent ainsi en moyenne 15 000 spectateurs, même si de nombreuses chaines sont régulièrement fermées pour « violation de droits d’auteur ». Une nouveauté est même à noter, l’application Tik-Tok a aussi servi de plateforme de diffusion détournée pour certains des matches.
Un nouveau chiffre vient confirmer le mauvais démarrage de la plateforme britannique dans l’Hexagone. D’après les informations du quotidien régional Ouest-France, « l’opérateur DAZN compterait entre 100 000 et 150 000 abonnés, plus de dix fois moins que son seuil d’équilibre ». La firme viserait 1,5 million d’abonnés en six mois, un chiffre qui parait être, à ce stade, une utopie.
Seulement 150 000 abonnés pour DAZN ?
De son côté, le PDG de DAZN France et Suisse, Brice Daumin, a défendu dans un entretien accordé au journal Le Parisien ses prix, et a fustigé le piratage illégal et sa « promotion ». « DAZN, avec une offre à 29,99 euros, même en faisant l’addition de BeIN Sports à 15 euros par mois, ce n’est pas plus cher que ce qui a existé auparavant. Tout le monde parle du prix en disant que c’est plus cher. Mais plus cher par rapport à quoi ? », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que DAZN propose, comme ses prédécesseurs, d’autres produits dans son catalogue comme la Ligue des champions féminine et des combats de boxe et de MMA.
Pas de quoi, cependant, attirer un très large public, comme Canal+ peut le faire avec ses offres cinéma, série et famille. « Le sujet du piratage, c’est une catastrophe. (…) Le piratage, c’est du vol. Il ne faut pas l’appeler autrement. Aujourd’hui, on a une promotion du piratage qui est faite dans la presse, sur l’usage illégal d’accès au contenu, et c’est un scandale. (…) Aujourd’hui, quand vous lisez que Telegram est « une alternative à DAZN »… C’est faux et archi-faux. (…) C’est le seul pays dans lequel DAZN arrive où on vit une telle situation. On n’a jamais vu ça ailleurs » a-t-il également expliqué. Pas de quoi pour autant détourner les spectateurs de ces fameux canaux illicites…
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