Botafogo : la semaine totalement folle de John Textor
Vainqueur de la Copa Libertadores et de la Série A avec Botafogo, John Textor a réussi son pari. L’homme d’affaires américain a amené le club de Rio de Janeiro sur le toit du Brésil et de l’Amérique du Sud.
Actuellement la situation de l’Olympique Lyonnais n’est pas parfaite. Cinquièmes de Ligue 1 et dans le top 8 de la Ligue Europa, les Gones sont en réussite sportivement, mais sa situation économique inquiète. Club détenu par la Holding Eagle Football Group, l’Olympique Lyonnais est en quelque sorte une formation fraternelle de Botafogo, une autre formation qui appartient au groupe de John Textor. Et si son image en France est assez mitigée, le dirigeant américain est devenu une véritable idole du côté du Brésil. Amené à la tête du Glorioso en 2020, John Textor a su relever un club qui était en Serie B pour vite le remettre sur le devant de la scène au Brésil.
Cinquième de Série A l’an dernier après avoir été longtemps leader, le club de Rio de Janeiro a mis les moyens pour faire mieux lors de cette saison 2024. Recrutant Artur Jorge qui avait fait du bon travail à Braga, l’Estrela Solitária a recruté de manière ambitieuse avec plus de 20 millions d’euros déboursés en début de saison pour Luiz Henrique (Real Betis), Gregore (Inter Miami), Jeferson Savarino (Salt Lake) ou encore Lucas Halter (Atlético Paranaense). Cet été, c’est encore 37,5 millions d’euros qui ont été mis sur la table pour Thiago Almada (Atlanta), Matheus Martins (Udinese) et Vitinho (Burnley) alors que les internationaux brésiliens Alex Telles (ex-Porto et Manchester United), Allan (ex-Napoli et Everton) et Igor Jesus sont arrivés.
Un doublé historique
Le travail réalisé par Botafogo et les moyens employés ont permis au Glorioso de réaliser une saison 2024 de haute volée. Après une longue lutte avec Palmeiras, Botafogo avait gagné le match qui fallait lors de la 36e journée pour s’imposer 3-1 fin novembre et reprendre la tête du championnat. Rivé sur la finale de la Copa Libertadores le samedi 30 novembre contre l’Atlético Mineiro, Botafogo s’est imposé avec la manière 3-1 afin de remporter ce titre pour la première fois de son histoire. John Textor formulera d’ailleurs une phrase assez limite envers son autre club l’Olympique Lyonnais : «pour moi, c’est tellement plus important que tout ce qui se passe en Europe.»* Ce sacre historique a aussi offert au club brésilien une sacrée récompense avec sa participation pour la Coupe du monde des Clubs 2025 cet été.
Et le tirage au sort n’a pas été clément ce jeudi puisque Botafogo et dans un groupe relevé avec le Paris Saint-Germain, l’Atlético de Madrid et les Sounders de Seattle. Un beau programme en perspective pour John Textor et ses ouailles qui en avaient profité pour envoyer un message fort au Paris Saint-Germain : «oui, nous voulions jouer contre le PSG. Nous les connaissons, nous avons une fraternité entre nos clubs (d’Eagle), dans notre famille du football, et probablement que certains de nos joueurs au Brésil pourraient jouer pour Lyon à un moment ou à un autre. C’est une grande opportunité, un grand club, ils ont été champions ces dernières années. C’était un excellent tirage au sort […] Nous n’allons pas participer au tournoi si nous ne voulons pas botter le cul de quelqu’un. Nous allons essayer.»
De Madrid aux Bahamas
Le soir même, Botafogo avait battu le SC Internacional (1-0) pour conserver ses trois points d’avance sur Palmeiras avant la dernière journée. Ce dimanche soir contre Sao Paulo, Botafogo a finalement transformé l’essai grâce à une victoire 2-1 même si la défaite dans le même temps de Palmeiras contre Fluminense (1-0) a donné plus de relief au titre du Glorioso. Sacré champion du Brésil pour la troisième fois de son histoire et la première fois depuis 1995, Botafogo vient de vivre des derniers jours exceptionnels avec ce doublé historique. Et la fin d’année peut être encore plus belle. En effet, Botafogo affronte mercredi Pachuca en demi-finale de la Coupe du monde des clubs. En cas de victoire, le club brésilien sera en finale contre le Real Madrid et pour John Textor, l’appétit vient en mangeant : «je sais que nous avons un match contre Pachuca et je ne sais pas ce qui va suivre. Il y a peut-être cette petite équipe de Madrid qui attend, mais nous devons d’abord gagner notre place là-bas.»
L’homme d’affaires américain va en tout cas devoir récompenser ses joueurs puisqu’il leur avait promis qu’il les emmènerait sur son île privée aux Bahamas en cas de sacre en Copa Libertadores. Et comme avec l’OL vis-à-vis de la DNCG, il va devoir payer la note. Je n’ai que 40 lits sur l’île, donc je devrais peut-être installer des tentes sur la plage. Mais tout le monde est invité a-t-il annoncé avec humour suite au sacre de Botafogo. Il a aussi fait les remerciements suite à l’accomplissement de son projet brésilien : «merci aux fans de m’avoir fait confiance. Je vais essayer de ne plus pleurer. Merci au président Monténégro (l’ancien président ndlr), à Durcésio (le nouveau président ndlr) et à tous ceux qui ont cru au projet […] Je pense que nous avons une grande marque ici au Brésil, et pour les fans de Botafogo, nous nous battrons pour être parmi les trois ou quatre premiers pour le reste de notre vie. Si nous pouvons nous battre en tête du championnat, nous pouvons remporter d’autres titres.» John Textor vit actuellement une période dorée grâce à Botafogo.
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