Pourquoi l’arbitre VAR de PSG-Newcastle a été suspendu par l’UEFA ?

Par Jordan Pardon
3 min.
Siège de l'UEFA @Maxppp

Au lendemain du match entre le PSG et Newcastle, qui aura plus fait parler de lui pour les erreurs et incohérences liées à l’arbitrage, que pour son spectacle, l’UEFA a décidé de mettre à l’écart l’arbitre VAR de la rencontre, Tomasz Kwiatkowski. Une décision qui s’explique par plusieurs motifs.

Le sentiment d’injustice prédomine sur le continent. Au lendemain de son match nul décroché face à Newcastle (1-1), le PSG fait les gros titres de la presse européenne. En Angleterre par exemple, une large majorité des tabloïds s’est accordée à qualifier de «honteux», «écoeurant» voire même «dégoutant», le penalty accordé aux Franciliens dans les tous derniers instants du match. Les joueurs de Luis Enrique, eux, ne récrimineront pas l’arbitre Szymon Marciniak d’avoir consulté VAR et d’être revenu sur sa décision. Car grâce à ce penalty transformé par Kylian Mbappé à la 90+8e minute, les Parisiens sont deuxièmes de leur groupe ce mercredi. Une aubaine, compte-tenu de ce qui semblait se dessiner (Paris serait troisième en cas de défaite). Pour autant, ce fait de match n’est pas sans conséquence, notamment pour le corps arbitral en charge de la rencontre.

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Désigné pour officier de nouveau lors du match entre la Real Sociedad et le RB Salzburg ce mercredi en Ligue des Champions, l’arbitre VAR de PSG-Newcastle, Tomasz Kwiatkowski, va finalement devoir renoncer à ses fonctions et céder sa place à l’Allemand Marco Fritz. En effet, l’UEFA l’a suspendu comme s’en est fait l’écho Mundo Deportivo dans la matinée, bien que l’instance européenne n’ait pas communiqué à ce sujet. Une sentence pour le moins radicale, source d’interrogations, mais qui s’explique par plusieurs raisons. Forcément, le noeud du problème réside en cette décision d’avoir fait appel à Marciniak à la 90+8e minute, alors que ses sollicitations préalables auprès de l’arbitre principal (notamment pour le possible penalty sur Hakimi (69e), avant qu’il ne notifie son homologue d’aucun geste illicite), avaient déjà retardé la rencontre et entraîné ces 8 minutes de temps additionnel. Des minutes supplémentaires qui n’auraient jamais dû être accordées en temps normal, du moins pas dans ces proportions.

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L’action de Lewis Miley le met dans l’embarras

Autre élément qui a mis en porte-à-faux l’arbitre polonais Tomasz Kwiatkowski avec l’UEFA : son choix de ne pas solliciter son homologue quelques instants plus tôt (à la 71e minute) pour une situation pourtant quasi similaire. Par mégarde, le jeune Lewis Miley avait en effet vu le ballon ricocher sur son bras, après avoir touché son genou dans un premier temps. Mais comme le souligne le texte de l’IFAB, instance qui détermine et fait évoluer les règles du jeu du football, le penalty n’est pas nécessairement sifflable, à condition que le ballon ait touché une autre surface du corps du joueur en amont. Le choix de ne pas faire appel à Marciniak sur cette action était donc judicieux, mais dans la mesure où la situation était presque un copier-coller de celle menant au penalty accordé, son jugement a perdu en crédibilité.

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Le caractère décisif de cette ultime décision a également pesé. Sans ce fait de match, Newcastle serait deuxième et aurait son destin entre les mains. Tout l’inverse du PSG qui était dans une position inconfortable (3e du groupe à une journée de la fin) et qui se retrouve finalement 2e ce mercredi. Par ailleurs, l’UEFA a également dû tenir compte du contexte avant de prendre la décision d’écarter Tomasz Kwiatkowski pour le match entre la Real Sociedad et Salzburg ce mercredi. L’aspect psychologique est une donnée à prendre en considération et la pression subie par l’arbitre depuis hier dans les médias européens, notamment chez d’anciens confrères qui n’ont pas hésité à pointer du doigt son erreur à l’image de l’ancien arbitre Mark Clattenburg, ne le mettent pas dans les meilleures conditions. D’autant que l’instance du football européen s’évertue depuis des années à défendre ses hommes en jaune. Car oui, l’arbitrage est une activité physique et mentale.

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