Quand le surprenant Nottingham Forest de Brian Clough se dressait sur le toit de l’Europe

Par Maxime Barbaud
16 min.
Nottingham Forest a soulevé la Coupe des Clubs Champions en 1979 et 1980 @Maxppp

Proche de la relégation en 3e division, Nottingham Forest parviendra quatre ans et demi plus tard en 1979 à remporter la Coupe d'Europe des Clubs Champions, à la grande surprise des favoris de l'époque. Un an plus tard, l’exploit sera même réédité grâce à l’emblématique Brian Clough, entraîneur surdoué mais alcoolique, incontrôlable et provocateur, et son fidèle bras droit, le placide Peter Taylor. À une époque où les clubs anglais archidominent les compétitions européennes, le duo écrira la plus belle page de l’histoire des Reds, que le temps a sublimé en légende.

Cette histoire pourrait appartenir à une énième partie de Football Manager ou de FIFA. Qui n’a jamais essayé, et même réussi, à bousculer le destin d’un petit club en l’envoyant au firmament du football ? Les amateurs de jeux vidéo n’ont rien inventé en réalité. Ils n’ont fait que s’inspirer du Nottingham Forest de Brian Clough et de son acolyte Peter Taylor. En quelques années seulement, le coach et son adjoint ont fait passer les Tricky Trees d’une équipe moribonde à celle de monstre continental. Robin des Bois n’est plus la seule célébrité locale. Désormais à Nottingham, il y a le football et Brian Clough. Surtout Brian Clough. Personnage clivant aussi charismatique que détestable, complètement mégalo et sans pitié sous un visage qui se bouffit avec l’âge, l’alcool et la cigarette, mais dont le génie est unanimement reconnu. « Je ne dirais pas que j'étais le meilleur entraîneur dans le métier. Mais j'étais dans le Top one. » Cette histoire, jamais le temps ne pourra la pâlir. Les méthodes thatchéristes de ce travailliste revendiqué et ses nombreux excès n’ont fait que renforcer sa légende. Ancien attaquant de Middlesbrough et de Sunderland « aux 251 buts en 274 titularisations », forcé de se reconvertir prématurément en manager dès 30 ans après une vilaine blessure au genou, il connaîtra dans cette terre du milieu une ascension fulgurante. La chute sera à la fois lente et rapide mais c’est la postérité qui l’emporté, pour ce qui reste comme le plus grand chapitre footballistique de sa vie et de tous ceux qui y ont participé.

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Quand Clough débarque à Nottingham à l’âge de 40 ans, il est à la croisée des chemins de sa carrière. Alors qu’il est considéré comme l’entraîneur le plus brillant de sa génération, son échec retentissant chez un Leeds United qu’il adorait détester est encore dans toutes les mémoires. Tenir « 44 putains de jours » seulement sur le banc, c’est tout simplement un record chez les Peacocks. Opposant déclaré à l’historique Don Revie, son prédécesseur à succès qu’il a accusé de dirty football, il payera ses petites phrases assassines à l’encontre de Johnny Giles, Billy Bremmer et leur bande. « La première chose que vous pouvez faire pour moi, c’est de jeter vos médailles à la poubelle parce que vous n'avez jamais rien gagné équitablement. Vous l'avez fait en trichant », leur gueule-t-il en message de bienvenue, mettant un point d’honneur à ‘se faire’ Eddie Gray le buteur de l’équipe. « Si t'avais été un putain de cheval de course, ça fait longtemps que je t'aurais mis une balle dans la tête. » Évidemment l’aventure tourne au fiasco. Pour cet adepte du beau jeu, cela commence à faire beaucoup d’échecs après cette curieuse expérience en 3e division avec Brighton & Hove Albion. Les réussites passées à Hartlepool United et surtout Derby County sont proches d’être oubliées. En janvier 1975, il accepte de reprendre un Nottingham Forest en décomposition avancée. Abonné à la 2e division depuis deux ans, le club vit une saison très délicate. 13e à son arrivée, Clough amène avec lui un duo d’Ecossais, John McGovern et John O'Hare qu’il avait déjà eu sous ses ordres lors du titre gagné avec Derby trois ans plus tôt. Les débuts sont difficiles, les Reds terminent 16es et se maintiennent tout juste. 

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«Je suis la vitrine du magasin : Peter est tout ce qu’il y a à l’intérieur»

L’exercice suivant se conclut à une rassurante 8e place mais l’équipe façonnée par Cloughie prend forme. McGovern hérite du brassard de capitaine, le jeune Viv Anderson (premier joueur noir à porter les couleurs de l’Angleterre en 1978) s’installe en défense, l’ailier gauche John Robertson et le milieu Martin O'Neill sont relancés alors qu’ils semblaient être en bout de course. Les bases sont jetées et le ciment prend définitivement avec le retour aux affaires de Peter Taylor à l’aube de la saison 1976. A 48 ans, il abdique face aux supplications de son ami. Les deux hommes sont brouillés depuis Brighton, que Taylor a continué de diriger comme numéro un après le départ de son éternel compère. Ils sont si différents l’un de l’autre qu’ils forment un duo unique. À l’ambitieux Clough le bagou, la lumière des médias et les causeries bien senties, au discret et gentil Taylor la préparation tactique et le sens du scouting. Car en plus d’humaniser le vestiaire, l’ancien gardien a également ces qualités, celles d’observateur hors pair et de posséder un carnet d’adresses lui permettant de tout savoir dans le milieu. « Je suis la vitrine du magasin : Peter est tout ce qu’il y a à l’intérieur », concédait Clough. Si on voulait résumer de manière manichéenne, il y a le méchant et le gentil.

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Les résultats sont immédiats. En décembre, les Reds remportent l’éphémère coupe Anglo-Ecossaise avant de terminer 3e du championnat, pour s’assurer la promotion en première division. Bien que venant de l’étage inférieur, cette équipe intrigue. Il faut dire que Brian Clough a déjà une réputation en Angleterre. Personne ne le sait encore, à part lui-même assurément, mais l’ancien international anglais (2 sélections) n’est qu’au début de sa légende. Sur les conseils de Taylor, le coach parvient à faire signer le sulfureux Kenny Burns, attaquant de profession, pour le titulariser… en défense centrale. Il sera élu joueur de la saison 1977/1978. Autre pari risqué mais réussi, le grand Peter Shilton, titulaire dans les buts des Three Lions depuis 7 ans, est recruté à Leicester pour la somme folle à l’époque de 325 000 £. La mayonnaise prend. Et pas qu’un peu. Face à Liverpool, l’immense favori, champion d’Europe et double champion d’Angleterre en titre, Nottingham Forest entame la saison tambour battant, connaît une très légère baisse de régime mais cette défaite à Leeds en novembre sera sa troisième et dernière de la saison. Le titre est acquis avec 7 points d’avance sur les troupes de Bob Paisley, qui pour se consoler soulèvent une seconde Coupe des Clubs Champions consécutive. C’est dire l’exploit réalisé par Forest, dernière équipe encore à ce jour en Angleterre à avoir remporté le titre dans la peau d'un promu. La consécration est même totale avec une League Cup dans l’escarcelle en battant en finale... Liverpool. Une rivalité est née entre les deux clubs.

Retour au premier plan

Après quelques années de disgrâce, Brian Clough le séditieux remonte sur un piédestal qu’il estime être sien. L’inconditionnel du jeu de possession et de construction prend sa revanche sur le kick and rush encore en vigueur. « Si Dieu avait voulu qu'on joue dans les nuages, il aurait mis de la pelouse là-haut. » Élu manager de l’année, il devient le troisième technicien de l’histoire à être sacré champion avec deux équipes différentes. De quoi flatter un ego déjà surdimensionné et de fêter ça avec une bonne bouteille. Comme s’il avait besoin d’un prétexte pour se jeter un verre. Il est d’ores et déjà temps de se lancer dans la prochaine saison car cette année, c’est la coupe d’Europe qui se présente, la même qui lui avait laissé un goût amer avec Derby face à la Juventus. La compétition se jouait dans un format différent d’aujourd’hui avec dès le début des confrontations en aller-retour. Hasard du tirage au sort et parce que le principe de têtes de série n’existe pas encore, Nottingham Forest affronte… Liverpool. Le tenant du titre fait figure de favori mais passe à la trappe dès son entrée en lice. Le nul 0-0 à Anfield au retour ne rattrape pas la défaite 0-2 concédée au City Ground. La faute à un certain Garry Birtles, acheté 2000 £ un an plus tôt aux amateurs de Long Eaton United, et auteur d’un but et d’une passe décisive ce jour-là. L’œil et le flair de Taylor toujours.

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Les affrontements suivants face à AEK Athènes et au Grasshopper Zurich sont des formalités mais c’est un tout autre morceau qui se présente en demi-finale: Cologne. L’affaire tourne même au vinaigre quand après vingt minutes de jeu, les Anglais sont déjà menés d’un break sur leur pelouse. Ils parviennent finalement à recoller, puis à prendre l’avantage à l’heure de jeu, avant de voir les Allemands égaliser à 3-3 dans les ultimes secondes. La finale s’éloigne, à moins d’un miracle. C’est mal connaître Brian « I believe in miracles » Clough. Au retour, Forest est dominé mais tient bon et marque sur sa seule occasion du match. La sensation n’est plus anglaise, elle devient européenne. «Qui est ce McGovern?, s’interroge le champion du monde allemand Günter Netzer au terme des 90 minutes. Je n'ai jamais entendu parler de lui mais il a dirigé le match». C’est une équipe inconnue qui vient de se qualifier pour la finale de la Coupe des Clubs Champions. Même les futurs adversaires suédois de Malmö sont plus réputés. « De toute votre équipe, votre nom est le seul que je connaisse », ose un journaliste néerlandais du Telegraaf à un Shilton ironique. « Et bien, vous nous connaissez tous maintenant. »

Un transfert du siècle pour une victoire en Coupe d'Europe

Nottingham Forest n’a pas que le terrain pour centrer les attentions sur lui. Quelques semaines avant le grand rendez-vous de l'Olympiastadion de Munich, le club s’est offert à prix d’or les services de Trevor Francis. Recruté à Birmingham City, l’international anglais devient le premier joueur anglais de l’histoire à être recruté pour plus d’un million de livres. « 999 999 £ », s’amusera à écrire Clough plus tard dans son autobiographie. En plus de la marque symbolique, et des débats médiatiques qui en découlent, le pari est osé. Francis peut jouer en championnat mais le règlement de l’UEFA est sévère. Il stipule alors qu’un joueur transféré en cours de saison doit attendre plusieurs semaines l’accord de l’instance pour disputer une compétition continentale. Résultat, le joueur le plus cher ne jouera que la finale. Ça vaudra le coup d’attendre. Le transfert est très rapidement rentabilisé car Forest l’emporte 1-0 grâce à une tête plongeante de l’ailier droit juste avant la pause. Le match est mauvais mais qu’importe, l’équipe constituée à 100 % de Britanniques réalise l’un des plus grands exploits de ce sport. « C'était une équipe ennuyeuse, Malmö. En fait, les Suédois constituent une nation assez ennuyeuse. Mais nous avons quand même gagné, alors qui s'en soucie? » Du Clough tout craché, extrait de son autobiographie.

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Perdu au beau milieu de l’Angleterre, méconnu de tous, excepté de ses propres supporters, le club est au sommet en ce mois de mai 1979. Les Viv Anderson, Martin O’Neill, Ian Bowyer, Tony Woodcock et John Robertson sont tous de l’aventure depuis les profondeurs de la 2e division. Même dans les rêves les plus fous, personne n’aurait pu imaginer un tel destin et pourtant, l’histoire est encore loin de son épitaphe. Sur la scène nationale, Clough et ses hommes terminent 2e du championnat, lâchant le titre à… Liverpool. Invaincus en championnat depuis cette défaite à Leeds à l’automne 1977, les Reds voient leur série se stopper à… Liverpool en décembre de l’année suivante. Ils auront tenu 42 matchs, un record qui sera battu par les Invincibles d’Arsenal en 2004, un mois seulement avant le décès de Brian Clough. Le destin de Nottingham Forest est aussi inattendu que merveilleux mais les lendemains de victoire européenne sont moins chantants. Dans le vestiaire, la colère commence à gronder. Plus despotique que diplomate, Clough a écarté sans explication certains cadres de la finale de Munich. Martin O’Neil et Archie Gemmill sont les victimes. Le second claquera la porte dans la foulée, alors que Forest réalise tout de même un nouveau doublé avec la League Cup.

La lente agonie de Nottingham Forest et de Brian Clough

À l’aube de la saison 1979/1980, tout ne va pas si bien que ça. Les Tricky Trees ajoutent une ligne supplémentaire à leur palmarès avec la Supercoupe d’Europe face au Barça mais en championnat les performances ne sont plus régulières. D’ores et déjà éliminés de la course au titre, ils offrent en plus la finale de la League Cup à Wolverhampton. Refusant leur participation à la Coupe Intercontinentale, pour briller ils n’ont plus que la Coupe d’Europe des clubs Champions, dont ils sont tenants du titre et donc qualifiés. Les premiers tours contre les Suédois d’Östers et les Roumains d’Argeș Pitești sont passés sans trop de problèmes. Les quarts de finale face au Dynamo Berlin sont une tout autre histoire. Au printemps, l’équipe va mal. Elle perd 1-0 au City Ground face aux Allemands de l’est. L’homme qui valait un million de pounds se réveille au retour, plante un doublé et Nottingham parvient à renverser la vapeur en allant gagner 3-1 de l’autre côté du Rideau de fer. L’Ajax est ensuite écarté non sans mal (2-0 en Angleterre, 0-1 aux Pays-Bas) et c’est le terrible Hambourg de Kevin Keegan, Felix Magath, Manfred Kaltz et Horst Hrubesch qui se dresse en finale au Santiago Bernabéu. L’affaire semble entendue d’autant que Trevor Francis est blessé. Il en faut plus pour Clough dont la foi aux miracles est toujours intacte. Grâce à un tir en bout de course de Robertson dès la 19e et un ange gardien nommé Shilton, la Providence a de nouveau lieu. Nottingham Forest devient l’unique club de l’histoire à remporter plus de Ligues des Champions que son championnat domestique.

Ce nouveau succès marque le début des ennuis et la fin d’une ère. Après un exercice conclu à la 5e place, le club est battu en finale de Supercoupe d’Europe puis en finale de Coupe Intercontinentale. Il est surtout éliminé dès le premier tour en Coupe d’Europe des Clubs Champions par les Bulgares du CSKA Sofia. Nottingham Forest ne reverra plus jamais cette compétition. L’été 1982 marque un tournant important. McGovern, l’homme qui suit son coach depuis Hartlepool dans les années 60, et Shilton quittent le club, tandis que Peter Taylor, inquiet pour sa santé fragile et épuisé par l’exigence et les méthodes de Clough, prend sa retraite. L’égocentrique entraîneur ne s’en remettra jamais. Sans sa boussole, il restera encore 11 ans chez les Reds. Malgré une demi-finale de Coupe UEFA en 1984 et deux nouvelles League Cup accrochées en 1989 et 1990, il ne parvient pas à endiguer cette lente dégringolade. Pire encore, il se brouille pour l’éternité avec Taylor. Il ne lui pardonnera jamais la sortie de son autobiographie With Clough by Taylor, qui parlait davantage de Clough que de lui-même. Un autre affront a lieu durant l’été 1983. Sorti de sa retraite pour prendre en main Derby County, ici même où les deux compères avaient façonné leurs premiers grands succès, Taylor parvient à chiper John Robertson, le meilleur joueur de l’histoire de Nottingham Forest, le « Picasso du foot anglais » dixit Clough, pendant que ce dernier est en vacances aux Baléares.

«Si nous nous croisons, je lui roulerais dessus»

L’amitié est plus que brisée. Elle s’est transformée en haine, Clough se sentant attaqué par surprise, humilié. « Si nous nous croisons sur l’A52 (l’autoroute qui sépare Nottingham de Derby) et que je le vois avec sa voiture en panne, je ne l’aiderais pas. Je lui roulerais dessus. » Les deux hommes ne s’adresseront plus la parole, et ne se serreront même pas la main dans leurs confrontations. Pire encore, ils s’enverront des piques par tabloïds interposés, Taylor allant même jusqu’à suggérer à Clough de prendre sa retraite. Le temps ne pansera pas les plaies. De quoi nourrir de profonds regrets à Brian Clough qui pleure à chaudes larmes la mort de son ami un soir d’octobre 1990. Il lui dédiera son autobiographie quatre ans plus tard « À Peter. Tu me manques terriblement. Un jour tu as dit : ‘quand je ne serai plus là pour être ton souffre-douleur, tu ne rigoleras plus autant.’ Tu avais raison». « Je n'ai qu'un seul regret aujourd'hui, concède le manager lors de son discours d’adieu à Nottingham Forest. C'est que mon compagnon n'est pas ici avec moi ». Même si Clough prenait toute la lumière, ses succès sont indissociables de Peter Taylor, l'homme qui parvenait à mettre de l'ordre dans la tête de l'icône. « Vous devriez offrir une bouteille supplémentaire, nous sommes deux », suggère-t-il quand on lui remet la récompense de manager du mois. À 59 ans, voilà que Cloughie prend sa retraite en 1993, après 18 années dans un club qu’il relègue en 2e division. Il faudra attendre Sir Alex Ferguson à Manchester United et Arsène Wenger à Arsenal pour battre un tel record de longévité.

Cette saison de trop n’ébranlera pas sa légende, ni à Nottingham, ni même en Angleterre. Il laisse une histoire unique même si sa fin de vie est plus sinistre. Toujours aussi sensationnaliste, il se permettra quelques sorties acides, notamment dans son autobiographie. Témoin de la catastrophe de Hillsborough en 1989 (juste avant le coup d’envoi de cette demi-finale de Cup opposant Liverpool à Forest, des mouvements de foule dans des tribunes trop denses provoquent la mort de 96 supporters des Reds écrasés et asphyxiés), Clough s’autorise un écart révisionniste du drame. «Je resterai toujours convaincu que les fans de Liverpool qui sont morts ont été tués par des fans de Liverpool.» Sous la pression de son éditeur, il mettra plusieurs années à s’excuser. Parallèlement, il écrit quelques chroniques dans la presse mais perd peu à peu son combat contre l’alcoolisme. Buveur excessif depuis plus de 30 ans, il se présente parfois saoul et agressif sur les plateaux de télévision. C’est d’ailleurs sa mauvaise santé qui le sauvera d’une condamnation du tribunal pour des histoires de commissions non déclarées sur des transferts. Une greffe de foie en janvier 2003 lui offre un rab de vie de quelques mois. Il décède finalement à 69 ans le 20 septembre 2004 d’un cancer de l’estomac.

Un très riche héritage malgré les controverses

Le souvenir du plus grand manager anglais n’ayant jamais dirigé l’équipe nationale est toujours bien vivant, surtout là où il est passé. L’héritage dépasse même le strict cadre du foot. Le morceau d’A52 entre Derby et Nottingham a été renommé Brian Clough Way, tandis qu’un tronçon du Nottingham Express Transit a pris son nom. Trois statues en son honneur ont été dressées à Middlesbrough sa ville natale, à Nottingham et une dernière à Derby qu’il partage avec Peter Taylor. On lui accordera la paternité d'un certain style, dont le meilleur représentant actuel n'est autre que José Mourinho, lui aussi provoquant avec son palmarès hors norme. Et puis, il y a le fils naturel Nigel Clough. Joueur de Nottingham dans les années 80-90 et international anglais, il s’est reconverti comme son père au métier d’entraîneur (il dirige actuellement l’équipe de Burton Albion en League One), sans le même succès. La littérature s’emparera également de cette histoire avec l’excellent 44 jours de David Peace, dont le film The Damned United s’est inspiré. Dans ce récit, comment ne pas mentionner ce passage mythique et surréaliste où Clough, viré de Leeds quelques heures auparavant, et Don Revie s’écharpent en direct sur Yorkshire Television; un véritable morceau de culture populaire en Angleterre. Enfin, il y a ce documentaire en 2015 de Jonny Owen, I believe in miracles dans lequel nous empruntons cette formule de John McGovern en guise de conclusion sur cette période dorée de Nottingham Forest. « Nous étions comme une de ces comètes dans le ciel étoilé. Nous avons brillé mais c’était trop bref. Mais les gars, nous avons brillé tout de même. »

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