L’Italie a fait un choix invraisemblable pour remplacer Luciano Spalletti !
Gennaro Gattuso est désormais en pole position pour devenir le nouveau sélectionneur de la Nazionale. À un an du Mondial 2026, la FIGC semble faire le pari d’un homme de caractère, plus par nécessité que par conviction. Un choix qui divise, et qui reflète surtout l’état de confusion d’un football italien en quête de repères.

L’Italie traverse une crise institutionnelle et sportive à un an de la Coupe du Monde 2026. L’éviction brutale de Luciano Spalletti, consécutive à des résultats décevants en qualifications – dont une victoire anecdotique face à la Moldavie et une défaite inquiétante en Norvège – a provoqué un séisme au sein de la Nazionale. Officiellement, la FIGC évoque des désaccords sur la gestion de l’équipe et l’évolution du projet à long terme, mais plusieurs sources pointent du doigt une rupture de confiance avec les cadres du vestiaire et une tension croissante autour de ses choix tactiques. Dans l’urgence, la Fédération a tenté de réagir en sondant plusieurs noms connus. Claudio Ranieri, désormais conseiller stratégique à l’AS Roma, a poliment refusé de sortir de sa nouvelle retraite technique. Stefano Pioli, libre depuis son départ de l’Al-Nassr, a quant à lui surpris tout le monde en s’engageant avec la Fiorentina, fermant ainsi la porte à un poste pourtant taillé pour lui. Résultat : l’Italie est sans sélectionneur, sans cap, et l’opinion publique commence à douter sérieusement de la capacité de la FIGC à bâtir un projet cohérent à l’approche du Mondial nord-américain.
Gennaro Gattuso s’est désormais hissé en grand favori pour succéder à Spalletti à la tête de la Nazionale. Les premiers contacts officieux entre l’ex-milieu de terrain champion du monde 2006 et la FIGC sous la présidence de Gravina ont bel et bien eu lieu, comme le rapporte Corriere dello Sport : l’ancien entraîneur du Milan, Naples, Valence, Marseille et plus récemment de l’Hajduk Split serait en pole position et jouit d’un consensus large, y compris de la part de figures influentes comme Gianluigi Buffon. Les discussions continuent en coulisses, avec un accord imminent entre la fédération et Ringhio. Le Corriere dello Sport indique que la rencontre, organisée dans «un lieu secret», pourrait sceller très rapidement l’arrivée de Gattuso sur le banc de la Nazionale. Le deal est «quasi acté» pour remplacer Luciano Spalletti, alors que de nouvelles informations en ce sens devraient tomber dans les 24 à 48 heures.
Les tifosi italiens sont sous le choc !
Le choix imminent de Gattuso enterre de fait le « casting nostalgique » mis en place par la FIGC ces derniers jours, composé exclusivement d’anciens champions du monde 2006 — Cannavaro, Pirlo et De Rossi — tous sans club et à la réputation encore vacillante sur un banc. Cette short-list, fondée davantage sur la symbolique que sur les garanties sportives, révélait surtout le désarroi d’une fédération à court d’idées et de solutions crédibles. Aucun des trois n’a su, jusqu’ici, s’imposer durablement dans un projet technique ambitieux : Cannavaro est resté cantonné à des expériences peu concluantes en Asie, Pirlo n’a convaincu ni à la Juventus ni lors de ses dernières aventures, tandis que De Rossi ne dispose que d’un CV embryonnaire. Dans ce contexte, le choix de Gattuso, certes discutable sur le plan des résultats récents, s’impose presque par défaut comme le seul profil à la fois disponible, expérimenté et suffisamment charismatique pour incarner une réponse rapide — sinon durable — à la crise de direction de la Nazionale.
Les réactions des tifosi ne se sont pas fait attendre, et elles sont à la hauteur de la déception qui plane sur le football italien. Sur les réseaux sociaux, dans les émissions télévisées et jusque dans les colonnes des journaux, c’est un mélange de colère froide et de résignation amère qui s’exprime. Beaucoup voient dans cette nomination imminente de Gattuso un nouveau symptôme d’une gestion erratique, déconnectée de la réalité du haut niveau international. À un an tout juste de la Coupe du monde 2026, la Nazionale semble naviguer à vue, sans projet clair, ni vision d’ensemble, enchaînant les solutions de fortune dans l’espoir d’un miracle. Les supporters, déjà échaudés par les dernières campagnes en demi-teinte, n’y croient plus vraiment. Ce qui domine aujourd’hui, ce n’est plus l’indignation mais une forme de fatalisme : l’idée que l’Italie ne sait plus ce qu’elle est, ni ce qu’elle veut devenir. Un an pour tout reconstruire, avec un sélectionneur par défaut et une fédération en perte de repères… Cela ressemble moins à un compte à rebours vers un rêve qu’à une lente marche vers l’abîme.
Et le paradoxe est aussi criant qu’inquiétant : alors que les sélections italiennes de jeunes brillent régulièrement sur la scène internationale — accumulant les demi-finales et finales en Euro U17, U19, ou Coupe du monde U20 —, ces talents prometteurs peinent à franchir le seuil du football professionnel en Serie A. L’Italie regorge d’une nouvelle génération talentueuse, bien formée, compétitive et techniquement solide, mais qui reste systématiquement bloquée aux portes des équipes premières. Les clubs de Serie A, frileux ou focalisés sur des résultats immédiats, privilégient des profils étrangers ou plus expérimentés, reléguant les jeunes italiens à des rôles secondaires, voire à l’anonymat en prêt dans les divisions inférieures. Ce décalage entre la vitalité du vivier et son absence de traduction concrète au plus haut niveau entretient un cercle vicieux : une sélection A vieillissante, privée de sang neuf, et une jeunesse dorée abandonnée à son sort. L’Italie, riche de talents mais incapable de les intégrer, est en train de gaspiller son avenir sous les yeux d’un système qui refuse obstinément de se réformer.
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