Interview

Cameroun, Fabrice Ondoa : « le linge sale se lave en famille et nous allons le faire »

Par Chemssdine Belgacem
18 min.
Fabrice Ondoa avec le Cameroun @Maxppp

Pilier du Cameroun depuis la CAN 2017 où ses talents lui ont permis d’être élu gardien du tournoi, Fabrice Ondoa a une carrière assez atypique pour le moment. Formé au FC Barcelone, celui qui est surnommé "l’araignée noire" n’a jamais réussi à s’imposer dans un grand club européen, à la différence de son cousin André Onana. Très attaché au fait de porter le maillot des Lions Indomptables, chose qu’il a faite à 53 reprises, le gardien du Nîmes Olympique a été de retour dans les buts camerounais lors de la dernière CAN suite à l’imbroglio autour de son cousin. Ses confidences franches sur la situation, la vision de sa carrière du Barça à la N1, ses grandes ambitions avec le Cameroun et ses plans pour le futur, Fabrice Ondoa n’a éludé aucun sujet.

Foot Mercato : dès vos 11 ans, vous faites le tour du monde avec Fundesport (une fondation crééé par Samuel Eto’o au Cameroun, ndlr). Que retenez-vous de cette expérience à travers laquelle vous vous forgez une solide réputation ?

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Fabrice Ondoa : pour moi, c’était une très belle expérience. C’était une grande opportunité pour moi et pour énormément de jeunes. Beaucoup ont pu lancer leur carrière dans le foot à travers cette école. Ça m’a fait du bien car j’ai pu faire des tournois et j’ai ainsi été détecté par le FC Barcelone.

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FM : cela doit être incroyable pour un jeune Camerounais de rejoindre un tel cador européen…

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FO : c’est vraiment le mot, incroyable. Même pas seulement pour ce club, mais rien que de pouvoir intégrer une institution alors que l’on part de rien au Cameroun… Pour moi, intégrer l’un des meilleurs centres de formation du monde n’était qu’un rêve.

FM : en quoi le FC Barcelone est un centre de formation différent des autres ?

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Tu étudies le football et tu vis d’une certaine manière. Tout cela te donne envie de devenir footballeur professionnel. Ça m’a donné une motivation supplémentaire.

«L’ancien directeur m’a dit que j’étais le Martin Luther King de la Masia»

FM : vous arrivez un an avant votre cousin Andre Onana en Catalogne. Quels souvenirs gardez-vous de cette cohabitation ?

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FO : pour nous, ça a toujours été quelque chose d’extraordinaire de pouvoir être deux gardiens de haut niveau en provenance du Cameroun. A la Masia, André et moi n’étions pas dans la même catégorie mais nous vivions toujours ensemble. J’ai pu m’entraîner avec l’équipe première avant lui et j’ai pu lui expliquer les ficelles, comment ça fonctionnait plus haut. Quand ça lui est arrivé, il était déjà prêt.

FM : pensiez-vous pouvoir devenir le numéro un du Barça dans un avenir proche ?

FO : je pense que j’aurais pu avoir ma chance. J’ai une anecdote à ce sujet. Quand j’ai signé mon premier contrat professionnel avec le Barca, l’ancien directeur de la Masia m’a dit que j’étais le Martin Luther King de la Masia. Il m’a expliqué que j’étais le premier gardien africain à avoir signé un contrat pro avec le FC Barcelone. C’est quelque chose d’extraordinaire et ça montrait les attentes placées en moi.

FM : malgré cet engouement autour de vous, vous ne jouez jamais avec le Barça. Comment expliquez-vous cela ?

FO : des décisions ont été prises après et qui m’ont fait sortir de la Masia. J’ai fait des choix concernant l’équipe nationale du Cameroun. Je l’avais érigé en priorité et je voulais participer à la CAN 2015. C’est ça qui a chamboulé le système et on me l’avait fait comprendre.

FM : qu’est qu’on vous avait dit vraiment ?

On m’a gentiment rappelé que j’avais été formé dans l’optique d’intégrer à terme l’équipe première. On m’a dit que c’était un peu tôt pour rejoindre le Cameroun. J’étais professionnel car je jouais avec la réserve du Barça qui évolue en deuxième division à l’époque. Il faut savoir que ce championnat ne respecte pas le calendrier FIFA donc quand tu vas en équipe nationale, le championnat continue. Ça a été mon grand handicap. Je ne vais pas citer son nom mais quand je commence avec le Cameroun en 2014, je suis en deuxième division avec l’équipe B. Le coach de la réserve me dit : « tu viens de gagner la Youth League, tu as signé un contrat professionnel. Tu dois jouer. Mais si tu vas au Cameroun, je ne peux pas te garantir que tu joueras car nous allons faire jouer ton concurrent.» Je suis allé en sélection et je n’ai plus vraiment joué avec Barcelone.

FM : peu de personnes auraient tourné le dos au FC Barcelone pour le Cameroun…

FO : (il coupe) Pour moi, ce n’était pas négociable.

FM : cela doit quand même être un sacrifice douloureux. Quel était votre sentiment à ce moment-là ?

FO : deux ans plus tard, ça a payé (il remporte la CAN avec le Cameroun en étant élu meilleur gardien, voir plus bas). Mais à ce moment là, ça m’a fait du mal car je sentais vraiment que les dirigeants du Barça comptaient sur moi. J’aurais espéré qu’il y ait des sacrifices moins pénibles pour moi. Je n’ai pas de regrets. Je n’ai jamais été dans l’optique de négocier. Je comprends la position du club mais la mienne était inflexible. C’était le Cameroun avant tout.

FM : par la suite, vous faites Seville B, Ostende, Alaves, Istra, Auda, Nîmes. Comment qualifieriez-vous votre carrière ?

FO : j’ai pris beaucoup d’expérience. Je dirais qu’elle est un peu tumultueuse. Ce n’était peut-être pas ce que j’aurais choisi, mais je l’ai voulu. J’assume mes choix. J’ai toujours fait mes choix par rapport au Cameroun. Quand je choisissais un club, je voulais savoir leur position sur les Lions Indomptables. J’ai eu l’opportunité de discuter avec plusieurs bons clubs mais le fait de savoir que leur gardien titulaire pouvait partir plusieurs mois pour la CAN les effrayait. C’était inconcevable pour moi de ne pas pouvoir y aller. D’où le choix de mes clubs.

«La CAN 2017 ? Il y avait un vrai sacrifice derrière ce tournoi»

FM : vous l’avez dit plus haut : votre sacrifice pour le Cameroun a payé avec une CAN 2017 époustouflante à l’issue de laquelle le Cameroun remporte la CAN et vous êtes élu meilleur gardien du tournoi. Que retenez-vous de cette CAN personnellement ?

FO : c’est le meilleur moment de ma carrière car j’avais tout mis dans cette compétition. Il y avait un vrai sacrifice derrière ce tournoi. Je venais de signer à Séville et les dirigeants m’ont fait jouer en équipe B car il savait que cette CAN arrivait et que je ne pouvais pas être un titulaire. J’ai compris que si je débutais, je n’irais pas à la CAN donc j’ai préféré aller sur le banc. En arrivant au tournoi, je m’étais dit que j’avais sacrifié ma saison pour cette CAN. Je venais en plus de perdre une CAN 2015 où le Cameroun était favori. On avait une top équipe mais nous nous étions ratés malgré de belles qualifications. Ça nous a servis pour 2017 et c’était un double challenge pour moi. Collectif et personnel.

FM : et après la joie de ce tournoi, vous ratez la CAN 2021 à domicile. Est-ce que cela vous trotte encore dans la tête ?

FO : la CAN 2021 est un crève-cœur. Je remercie le Cameroun néanmoins car j’ai décidé personnellement de ne pas y aller malgré la proposition du Cameroun.

FM : ne pas disputer ce tournoi était votre choix ?

FO : pour moi, il est inadmissible que Fabrice Ondoa soit à la CAN 2021 alors qu’il est sans club. J’ai eu plusieurs personnes et cadres qui ont essayé de me dissuader. Ma décision était prise : je n’y irais pas. J’ai été au premier rang auparavant car pour moi un joueur sans club n’a rien à faire en sélection nationale. Je ne pouvais pas transgresser les règles que je défendais. Je me devais de montrer l’exemple.

FM : il est rare de voir une telle éthique de nos jours dans le football. Pour un tournoi si unique, vous n’avez pas voulu faire une entorse ?

FO : c’était quelque chose d’inimaginable. C’était très difficile mais le règlement de l’équipe nationale est strict. Je ne pouvais pas revenir sur ma parole.

FM : finalement, vous êtes appelé pour la CAN en Côte d’Ivoire et vous êtes titularisé lors des dernières rencontres. Cela doit être une belle revanche personnelle.

FO : un peu. Je pense que je n’ai plus rien à prouver avec le Cameroun. Pour autant, je porte ce maillot à 2000%. Nous, qui avons grandi au Cameroun, savons que porter ce maillot représente quelque chose. C’est une fierté mais beaucoup ont l’impression que nous, joueurs, n’en sommes pas conscients. Pour un peuple, c’est un réconfort, une mission. Je cherche à le transmettre à tout le vestiaire même ceux qui n’ont pas eu la chance de grandir au Cameroun. Petit à petit, ils commencent à avoir cet amour.

«Il y a eu beaucoup trop d’extrasportif»

FM : le Cameroun sort dès les huitièmes. Quel est votre regard sur le tournoi des Lions Indomptables alors que cela ressemble à une déception pour une si grande nation ?

FO : je pense que le Cameroun a gagné quelque chose. Malgré l’élimination, le groupe a créé un état d’esprit et une vraie cohésion d’équipe. C’est un groupe jeune et beaucoup ont pris part à leur première CAN. Il y a eu pas mal d’extrasportif qui ont entaché la cohésion. Nous, les leaders, nous aurons le temps d’en discuter en interne. Il y a eu beaucoup trop d’extrasportif.

FM : quels problèmes voulez-vous pointer du doigt ?

FO : c’est au niveau des pressions externes et des choix qui ont étés imposés au coach contre sa volonté. Avec la Fédération, tout est au top. Néanmoins, il faut savoir qu’il y a des pressions externes qui sont mises sur le président de la Fédération. Cela fait 11 ans que je suis avec le Cameroun et il y a des choses qu’il ne faut plus accepter. Cela touche le président, le coach et cela déstabilise un groupe. Nous espérons ne plus être dans ce genre de situation.

FM : c’est une pression émise par les médias ou par le peuple camerounais ?

FO : non, ce n’est ni le peuple, ni les médias. Ce sont des pressions qui viennent de certains membres du gouvernement. Ce n’est pas opportun d’en parler en externe. Nous allons en discuter tous ensemble car nous avons un groupe extraordinaire et il faut que tout soit sain autour de cette équipe. Il faut que tout le monde puisse travailler tranquillement et sans pression. Le linge sale se lave en famille et nous allons le faire.

FM : si ces pressions persistent, vous avez peur que le Cameroun n’exploite pas tout son potentiel ?

FO : c’est un bon groupe, qui a un excellent état d’esprit. Pour faire des choses extraordinaires, il faut que tout soit propre autour. Des performances à la hauteur de ce groupe. Cela fait longtemps que je n’ai pas vu un vivier à ce niveau-là. Avec tout ça, on a créé quelque chose à cette CAN et c’est très prometteur pour la suite.

FM : vous avez l’air sacrément optimiste pour le futur des Lions Indomptables.

FO : quand vous accompagnez des jeunes aussi talentueux et qui ont cet amour du Cameroun, ça ne peut qu’être bon pour la suite. En 2019, nous avions perdu et c’était presque normal. Durant cette CAN, j’ai vu des jeunes au bord des larmes. Il a fallu que j’aille en motiver et en réconforter. Des Christopher Wooh, des Franck Magri abattus. Sur le moment, ça fait mal. Mais avec l’expérience, je sais que c’est très très bon pour la suite. Ça leur servira pour la prochaine CAN. En 2015, on perd contre la Côte d’Ivoire et on a pu gagner en 2017 grâce à cette souffrance. J’espère que cela sera le cas pour ce groupe fantastique. Je sais que c’est ce qui va se passer.

«André Onana ? Qui lui a donné la permission ?»

FM : vous parliez d’extrasportif et il faut forcément parler de l’affaire André Onana durant cette CAN. Comment cela a-t-il été perçu par le groupe et considérez-vous que cela ait pu perturber votre préparation au tournoi ?

FO : il faut se poser les bonnes questions. Qui lui a donné la permission ? Qui a permis à un joueur d’arriver au petit matin avant une compétition pour jouer ? Avec beaucoup de recul, je me le demande. Mais pendant la compétition, on était obligés d’être concentrés sur notre tournoi. Mais maintenant, on n’a pas encore eu le temps de décortiquer ce genre de sujets. Il faut que le groupe sache vraiment ce qu’il s’est passé avec André Onana. Un joueur n’arrive pas à ce moment-là s’il n’a pas eu des permissions d’un tel ou d’un tel.

FM : beaucoup ont pointé André Onana du doigt pour son retard en sélection. Quel est votre regard sur la situation ?

FO : ce sont des choses à éradiquer par la suite car c’est totalement impensable et ce sont des choses à résoudre sur le long terme. On va en discuter. Il faudra creuser l’abcès car comme vous, nous ne savons toujours pas les tenants et les aboutissants de cette histoire.

FM : personne n’a demandé d’explications sur la situation au début de la compétition ?

FO : sur le moment, non, car on est focus. Mais maintenant, nous devons résoudre ce problème. Car nous avons des grandes échéances qui approchent à grand pas notamment les qualifications à la Coupe du monde au mois de juin. Nous avons besoin d’éviter les scandales extrasportifs.

FM : la situation est spéciale pour vous. André Onana est votre cousin et vous l’avez remplacé dans les buts durant cette compétition. Quelle a été votre relation avec lui durant ce mois ?

FO : rien a changé avec André. Notre relation est toujours aussi bonne. Comme on dit, 27 joueurs viennent à la CAN et il faut que tous soient prêts à jouer si besoin est. Ça part du plus jeune, Nathan Douala, à Aboubakar Vincent.

FM : comment Rigobert Song vous a annoncé la nouvelle ?

FO : le coach m’a rappelé l’importance du match capital et qu’il a juste besoin que je sois moi, tel que j’ai toujours été lorsque que je porte ce maillot. Surtout depuis que je suis revenu que ce soit face au Mexique, la Russie ou encore la Lybie, les performances sont au top et il n’a aucun doute que tout va bien se passer.

FM : Samuel Eto’o ne s’est pas exprimé sur la situation avec André Onana auprès du groupe ?

FO : non, il ne s’est pas exprimé sur ce sujet. Encore une fois, on ne sait pas qui a donné cet autorisation à André. Je pense que le président n’a pas parlé car nous étions déjà en pleine compétition et qu’il fallait tout faire pour rester focus. C’était le plus important.

FM : avez-vous discuté de la polémique avec André Onana entre cousins ?

FO : non on n’a pas vraiment eu le temps d’en discuter on était en pleine compétition. Et ça reste un joueur de la sélection. Vous savez, quand il s’agit de la nation, même en ce qui me concerne comme à la CAN 2021, je ne fais pas entorse aux règles. Alors que tu sois mon cousin, mon meilleur ami, ou qui que se soit s’il y a des choses qui ne vont pas avec l’équipe, ça ne passe pas. La nation est au-dessus de tout et de tous. Encore une fois, on en discutera en temps voulu car chacun va vaquer à ses affaires à son retour en club. Il faut essayer de regrouper tous les éléments pour avoir cette discussion et voir quelles décisions seront prises. Nous sommes des grands garçons. Mais s’il y a une chose compliquée durant le tournoi, on fait abstraction car il faut rester le maximum possible concentré sur la compétition pour essayer de gagner. Le plus important, c’est la nation.

FM : quelle est votre pressentiment dans le cadre de cette chasse à l’extrasportif ?

FO : je pense que cela va bien se passer. Tout va revenir à l’ordre. Il y a des choses à régler mais je pense que cela va se faire. Que cela soit au niveau du gouvernement, de la fédération ou du staff technique. Il faudra avoir la tête froide pour en discuter une fois que l’élimination sera pleinement digérée.

FM : hormis ses déboires avec la sélection, que pensez-vous de la carrière de votre cousin ?

FO : il a une très belle carrière. Je suis content. Cela valorise le travail du continent africain et cela prouve que c’est possible pour un gardien africain de performer au très haut niveau. On le sait que c’est compliqué. Regardez, j’ai été élu meilleur gardien de la CAN 2017 pourtant je n’avais joué que trois matches en club…

FM : où le mettriez-vous dans la hiérarchie des gardiens actuels ?

FO : je n’ai pas beaucoup regardé de football dernièrement (rires). Je me suis concentré sur le National. Depuis la Lettonie, j’ai perdu le fil des choses (rires). Je ne regarde même plus le FC Barcelone, mon club de coeur. Là, je vais regarder plus mais j’avais besoin de me reconcentrer sur moi.

FM : est-ce que l’on peut dire que vous avez sacrifié votre carrière en club pour la sélection là ou votre cousin a plutôt fait le contraire ?

FO : On peut dire ça (rires). Je suis fier de sa carrière. Le rêve africain est possible et je souhaite ça à tous les jeunes africains.

FM : vous avez parlé tout à l’heure du calendrier qui ne vous a pas aidé. Regrettez-vous que les choses ne soient pas différentes là-dessus pour vous permettre de concilier les deux ?

FO : il faut se mettre de l’autre côté. J’essaye d’être compréhensif. Je ne peux pas porter de jugements sur ses clubs. J’ai échangé avec beaucoup d’équipes et des directeurs sportifs. Prenons un exemple. Des clubs de milieu de tableau de Ligue 1 viennent me voir et disent qu’ils n’ont pas le budget pour recruter deux gardiens titulaires. Ils me disent alors : « on connaît ton talent, on connaît tes qualités. Mais le fait qu’on se passe de toi pendant un mois et demi, on va se retrouver avec un gardien moins bon. On fait quoi ?» C’est une période délicate pour les clubs en janvier. Je me suis senti bien en 2019 car j’ai pu faire une saison à 25-30 matches avec Ostende tout en jouant la CAN 2019 car c’était l’été. C’était top et ça sera tout aussi parfait pour la prochaine CAN. Ce n’est pas la faute du calendrier. De la CAN ? Non. Des clubs qui ne veulent pas me prendre ? Non. J’assume mes choix mais cette difficulté de calendrier est certaine. C’est peut être le seul regret de ma carrière.

«J’ai reçu beaucoup de coups de fil pour la suite !»

FM : à Nîmes, vous êtes remplaçant derrière Tao Paradowski. C’est aussi à cause de la CAN ?

FO : dès le départ, c’était compliqué. Je suis arrivé sans préparation et j’ai dû me préparer cinq semaines seul ou avec l’entraîneur des gardiens. La CAN est arrivée. D’où je venais, en Lettonie, le championnat se jouait pendant les vacances d’été. Quand je suis revenu en France, je n’ai pas pu jouer avec le club. En revenant de la CAN, le club a fait de bons résultats donc pourquoi changer ? Pour la saison prochaine, je commencerais avec tout le monde et la CAN ne sera pas là donc je pourrais faire une saison complète.

FM : vous comptez donc vous installer dans les buts de Nîmes la saison prochaine ?

FO : pour l’instant, la mission est de maintenir le club. Nîmes traverse des moments compliqués. Pour mon avenir, certaines portes qui s’étaient fermées par le passé s’ouvrent à nouveau grâce à la CAN. J’ai reçu beaucoup de coups de fil. Une fois que le maintien sera acquis avec Nimes, on pourra en discuter !

FM : cette CAN a l’air de vous avoir donné un second souffle !

FO : ça me fait du bien de revenir à ce niveau dans un groupe aussi excellent, ça me motive encore plus. Attention au Cameroun en 2025. Je vous le dis aujourd’hui ! Sans les blessures qu’on a eu, Mbeumo, Aboubakar, Njie…on peut faire de très belles choses !

FM : comment voyez-vous la suite de votre carrière ?

FO : quelque chose de grand se prépare, je l’espère. J’ai seulement 28 ans. Je suis un gardien donc je peux jouer jusqu’à 38 ans, cela veut dire qu’il me reste dix ans de carrière. Au vu de la situation, je pense que j’ai tout à gagner. Pour l’avenir, cela présage de bonnes choses et tout est entre mes mains.

FM : imaginez-vous parfois votre carrière sans avoir fait le choix de privilégier le Cameroun ?

FO : mon sacrifice pour le pays a payé mais ça aurait sûrement été différent. Ce que j’ai vécu au Barça, personne ne peut me l’enlever. M’entraîner à 16 ans avec le groupe professionnel, être le premier gardien africain à avoir un contrat professionnel. C’est unique. Je sais que j’ai fait de grandes choses et que j’ai encore de belles choses à vivre.

*l’interview a été faite quelques jours avant le départ de Rigobert Song sur le banc du Cameroun.

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