Du maintien à la finale de la Coupe d’Allemagne, la saison aux deux visages du FC Kaiserslautern

Par Victor Garlan
4 min.
Kaiserslautern Bayer Leverkusen @Maxppp

Ce samedi, le FC Kaiserslautern croisera le fer avec le Bayer Leverkusen en finale de la Coupe d’Allemagne. Après avoir échappé de justesse à la relégation en troisième division, la formation du Palatinat se retrouve à un match d’une participation en Coupe d’Europe la saison prochaine. À l’Olympiastadion de Berlin, les Roten Teufel ont l’intention d’écrire une nouvelle belle page de leur histoire.

Exploits, surprises, folles épopées, la Coupe d’Allemagne regorge d’histoires fabuleuses. Cette cuvée 2023-2024 n’a pas dérogé à la règle. Il n’y a qu’à se référer au parcours époustouflant du FC Sarrebruck, pensionnaire de troisième division qui a tracé son petit bonhomme de chemin dans la compétition en terrassant le Bayern Munich, champion d’Allemagne 2023, dès les seizièmes de finale avant de s’offrir tour à tour l’Eintracht Francfort puis le Borussia Mönchengladbach. Véritable épouvantail, le club de la Sarre a vu sa folle aventure prendre fin aux portes de la finale, battu par le dernier rescapé de l’antichambre de la Bundesliga, le FC Kaiserslautern (2-0), le 2 avril dernier. Ainsi, l’ancien mastodonte du football allemand, qui a connu sa période faste au début des années 1990, va redécouvrir les joies de disputer une finale de Coupe d’Allemagne, 21 ans après avoir échoué contre le Bayern Munich à Berlin (3-1). Dans son cas, rien ne présageait que Kaiserslautern parvienne à se hisser jusqu’à ce stade de la compétition, d’autant lorsque l’on se fie à ses performances en championnat.

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David contre Goliath

13e de Bundesliga 2, l’équipe dirigée par Friedhelm Funkel a longtemps fleurté avec la zone de relégation. Ce n’est que dans la dernière ligne droite que les Roten Teufel ("Diables rouges") ont jeté leurs dernières forces dans la lutte pour le maintien en enregistrant trois victoires sur leurs quatre dernières rencontres dont une retentissante contre le Holstein Kiel, dauphin du FC St. Pauli et futur pensionnaire de première division allemande. Malgré ses déboires en championnat, Kaiserslautern a réussi à se tailler une place jusqu’en finale en éliminant le FC Cologne, Nuremberg puis Sarrebruck comme cité précédemment. Désormais, le petit poucet caresse le doux rêve de faire tomber la sensation de la saison en Bundesliga, le Bayer Leverkusen, et s’ouvrir les portes de l’Europe. Excepté "Lautern" au cours de l’édition 1996-1997, seules trois équipes d’un rang inférieur à la Bundesliga ont réalisé cet exploit : Hanovre (1992-1993), l’Union Berlin (2001-2002) et l’Alemania Aachen (2004-2005).

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Un défi insurmontable pour Kaiserslautern ? Sur le papier, évidemment. Cette saison, le Bayer Leverkusen a survolé le championnat d’Allemagne avec pas moins de 34 matchs à son actif sans le moindre revers. Une performance historique outre-Rhin qui lui a permis d’accrocher son premier Schale - trophée remis au vainqueur de la Bundesliga - en 120 d’existence et de mettre un terme à onze saisons d’hégémonie du Bayern Munich sur la scène nationale. De surcroît, les hommes de Xabi Alonso ont aligné 51 rencontres sans concéder la moindre défaite toutes compétitions confondues. Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, la folle série d’invincibilité des Pillendreher a volé en éclats à Dublin, théâtre de la finale de la Ligue Europa où le club rhénan a été surclassé par son homologue italien de l’Atalanta Bergame. Blessé dans son orgueil, c’est donc un champion d’Allemagne 2024 revanchard qui tentera de se consoler avec un doublé à l’Olympiastadion. Conscients de la montagne qui se dresse devant eux, les Diables Rouges espèrent, quant à eux, que les dieux du football se rangent de leur côté.

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"Lautern" croît en sa bonne étoile !

Ex-sociétaire de Kaiserslautern entre 2013 et 2016 (81 apparitions, 10 buts), Ruben Yttergård Jenssen estime que la pression n’est pas sur les épaules de son ancienne formation mais bien sur celles de son adversaire, archi favori. «Nous avons montré comment cela se faisait à l’époque et je ne peux que recommander à l’équipe actuelle : faites-le exactement de la même manière ! N’ayez pas peur, profitez-en, vous n’avez rien à perdre. Un match comme celui-ci est tout simplement amusant. Pour gagner, vous devez tout faire correctement, bien sûr, surtout en défense. Plus le clean sheet est long, plus la pression sur Leverkusen est grande. De minute en minute. C’est la beauté du football, que même le plus petit outsider a toujours une chance», a souligné le milieu de terrain norvégien lors d’un entretien accordé à Kicker, aux bons souvenirs d’un quart de finale remporté par Kaiserslautern contre le Bayer Leverkusen lors de l’édition 2013-2014.

Dans la lignée des propos de l’ex-pensionnaire du Fritz-Walter-Stadion, désormais capitaine du Tromso IL (D1 norvégienne), son héritier Marlon Ritter a, à son tour, annoncé la couleur devant la presse. «Nous n’allons pas là-bas pour être massacrés, c’est une finale de coupe après tout. En coupe, il y a des matchs auxquels personne ne s’attend. C’est pourquoi nos chances sont minimes, parce que Leverkusen cette année, comment on pourrait les décrire… Ils sont juste à cent pour cent à chaque match de la première à la dernière seconde. Ils croient toujours en eux-mêmes, jouent toujours leur truc jusqu’à la fin, mais nous y allons quand même pour gagner ce match», a exprimé le milieu de terrain allemand, deuxième meilleur buteur de son équipe derrière Ragnar Ache, l’atout majeur de l’attaque des Roten Teufel (17 réalisations toutes compétitions confondues). De toute évidence, Kaiserslautern s’apprête à disputer la rencontre la plus importante de ses 21 dernières années et rêve de succéder au RB Leipzig, lauréat en 2023.

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