Le fiasco de l'Argentine au Mondial, la victoire de la France, le cas Lionel Messi : les vérités de Jorge Sampaoli

Par Alexis Pereira
3 min.
Argentine Jorge Luis Sampaoli Moya @Maxppp

Au cours d'une longue interview accordée à Marca, Jorge Sampaoli est revenu en détail sur son expérience, désormais terminée, à la tête de la sélection d'Argentine, notamment le Mondial raté en Russie. Morceaux choisis.

«J'ai pris du temps pour analyser mon passage en sélection, pour analyser le Mondial. J'avais besoin de ce moment pour tirer les choses au clair et pour mon avenir». Dans les colonnes de Marca, Jorge Sampaoli est sorti du silence après la fin de son aventure à la tête de l'Argentine. Une expérience enrichissante qui l'a profondément marqué. Le technicien de l'Albiceleste n'a pas fui ses responsabilités. «Une année à un poste, sélectionneur, très compliqué, très exigeant, qui demande des résultats immédiats. Même si tout le monde était concerné, c'était difficile de rendre tout cela fluide. Le passé de ce groupe était trop lourd, nous étions obligés et, dans ces conditions, il était difficile de faire resurgir le talent. Chaque match était une souffrance», a-t-il confié avant de poursuivre.

La suite après cette publicité

«Nous avions un besoin immédiat de résultats. Des joueurs présents au Brésil (en 2014), finalistes du Mondial, étaient là. J'ai misé sur le court terme avec eux. Mais nous surveillions 100 joueurs, à court, moyen et long terme. (...) J'ai mis beaucoup de cœur et j'ai été honnête, mais nous n'avons pas réussi. Je n'ai pas grand-chose à me reprocher. J'ai beaucoup appris pour l'avenir dans l'adversité. Les critiques ont été à la hauteur des attentes qu'il y avait. (...) Mais je n'en veux à personne », a-t-il expliqué en toute sérénité, regrettant de ne pas avoir sur mettre Lionel Messi dans les meilleures conditions pour briller. «Avoir le meilleur du Monde dans ton équipe t'oblige à une exigence maximale. Et nous autres devions être à sa hauteur. Mais quelques fois, on y arrive, et d'autres, on n'y parvient pas. Nous avons lutté tous les jours pour cela. Avoir Leo t'oblige à ne pas avoir de marge d'erreur à l'heure de gagner», a-t-il indiqué avant d'ajouter.

À lire Carlos Tevez admis dans un état inquiétant à l’hôpital

«La France a fini par gagner le Mondial presque exclusivement en contres»

«Entraîner Messi a été incroyable, surtout qu'il était très impliqué et souffrait beaucoup quand nous ne gagnions pas. Le meilleur joueur de l'histoire était très impliqué. Leo a souffert comme personne de cette impossibilité à faire la différence. Ne pas réussir à transcender le groupe l'a pesé plus que tout autre», a-t-il glissé, livrant son sentiment sur le recul pris par la Pulga avec l'Albiceleste. «Son retrait ? Ce sont des décisions personnelles. Seul lui sait ce dont il a besoin, il faut le respecter. Il arrive d'une autre réalité, dans son club en Espagne, où il maîtrise le temps. Il revient en Argentine et, là, il doit gagner, coûte que coûte, avec le poids de l'histoire collective. Ce n'est pas possible comme ça. Et s'il ne gagne pas, il sait qu'il va être massacré par la critique. Tu ne peux pas jouer ou prendre de plaisir comme ça», a-t-il lancé, comme un message à destination des institutions et du public au pays.

La suite après cette publicité

Le coach sud-américain, passé par le Chili et Séville notamment, a ensuite avoué son plus grand regret lors de son passage à la tête de la sélection. «Je suis responsable de ne pas avoir pu donner mon style à l'équipe, ce que je ressens footballistiquement. Cela me servira pour l'avenir, parce que je veux profiter du jeu», a-t-il lâché, prenant l'exemple des Bleus champions du Monde, après avoir battu l'Albiceleste en huitième de finale (4-3), pour son argumentaire. «Regardez ce qui s'est passé pendant le Mondial. Un pays (la France) a fini par le gagner presque exclusivement en contres. Et un de mes favoris, l'Espagne, est sorti rapidement. Le champion a gagné à base de récupérations et de longues courses. Pour cela, nous qui aimons le jeu, nous sommes un pas en retrait en compétition. Aujourd'hui, il est beaucoup plus facile de ne pas laisser jouer l'adversaire et de profiter d'une opportunité plutôt que de proposer du jeu», a-t-il conclu, visiblement encore un peu amer, comme ont pu l'être les Belges.

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité