Il aurait pu jouer sous les couleurs du trèfle, sa grand-mère étant née en Irlande, c’est finalement pour les Three Lions que le cœur de Wayne Ronney bat au quotidien. Rooney c’est avant tout ce talent précoce qui, un soir de février 2003, entrait déjà dans l’histoire de la sélection anglaise en devenant le plus jeune joueur à porter la tunique floquée des trois lions. Si son record est tombée depuis le temps, qu’importe, hier face à la Slovénie (3-1), «Wazza» s’est encore fait remarquer en enrobant, d'un but, sa centième sélection avec l’équipe d’Angleterre.

Rooney proche d'entrer un peu plus dans la légende

Un pas de plus pour l’attaquant de Manchester United dans le tableau d’honneur des joueurs anglais les plus appelés à représenter leur nation. À l'occasion de sa centième sélection, Wayne Rooney a réalisé, hier, son entrée dans le top 10 des joueurs les plus capés, il est désormais à 25 sélections de Peter Shilton (125 caps, ndlr). Outre cette présence honorifique parmi le cercle très fermés des grands joueurs nationaux, Wayne Rooney pourrait faire tomber un autre record : celui du nombre de buts marqués (49) détenu par Sir Bobby Charlton. «Roo» n’en est pas loin, avec 43 réalisations, il talonne celui qui est considéré comme l’un des plus grands joueurs que l’Angleterre ait jamais connu.

Et si l’influence de Rooney sur les Three Lions ces dernières années n’est plus à démontrer, le natif de Croxteth, en banlieue de Liverpool, ne compte pas raccrocher la tunique de son pays de sitôt, comme il le confiait pour BTSports : «J’ai vu beaucoup de joueurs prendre leur retraite ces dix dernières années : Steven (Gerrard), Frank (Lampard), Ashley (Cole), Rio (Ferdinand) se sont tous retirés de la scène internationale. J’en ai parlé à ma femme, je lui ai confié que je trouvais ça fou. Quand tu arrives à un certain âge, tu as l’impression que tu es obligé d’arrêter la sélection pour privilégier le club. Mais elle a eu les mots justes, elle m’a dit que j’allais le regretter. Je lui ai promis de continuer. J’aime le football. J’aime jouer pour mon pays. Je le regretterais si je l’abandonnais, je ne pense pas que m’en éloignerai.»

Un attaquant contesté par les siens

Pourtant, Wayne Rooney ne fait pas l’unanimité en Angleterre. Si ses statistiques sont louables et remarquables, beaucoup reprochent au joueur formé par Everton de n’être qu’un bon joueur, et pas l’un des meilleurs joueurs du monde comme on l’attendait lors de ses premiers pas en Premier League. Son ancien sélectionneur, Sven Goran Eriksson, l’a accusé il y a quelque temps d’avoir ruiné la meilleure chance de gagner la Coupe du Monde pour l’Angleterre. C’était en 2006, Wayne Rooney avait été expulsé face au Portugal, en quart de finale de la compétition.

Car en Angleterre, on reproche souvent à Wazza de ne pas répondre présent lors des grands rendez-vous. Pourtant, avec quatre buts lors de l’Euro 2004, tout avait bien commencé. Mais lors des compétitions suivantes, ce fut bien plus compliqué. Muet lors du fiasco des Three Lions en Afrique du Sud, auteur d’un seul but lors de l’Euro 2012 comme lors de la dernière Coupe du Monde au Brésil, Wayne Rooney n’est pas la machine à scorer qu’il a pu être chez les Red Devils. Toujours est-il que l’attaquant ne veut pas s’arrêter là et semble bien décidé à faire taire les critiques en devenant le sujet de sa majesté le plus redoutable devant les cages. Avant, peut-être, d'être anobli comme le furent les plus grands représentants de son pays ?