Info FM : à la découverte de Ghislain Guessan, meilleur buteur du championnat d’Algérie

Une seconde chance. À 23 ans, Ghislain Guessan a envie de prendre un nouveau départ. Il faut dire que le jeune homme a connu des débuts tumultueux. «J'ai été formé au FC Nantes. J'ai fait quatre ans là-bas, nous explique-t-il. Au début, ça s'est bien passé. J'étais le chouchou du centre de formation. Après, ça s'est détérioré. J'ai eu des problèmes avec le directeur et j'ai été renvoyé du centre de formation». Un coup dur forcément pour ce talent qui rêvait de briller. Mais avec le recul et le poids des années, Guessan est conscient d'avoir fait certaines erreurs. «À l'époque, je n'avais pas une bonne mentalité. J'ai fait des erreurs de jeunesse. Je n'arrivais pas beaucoup à me maîtriser, à me canaliser. Mais j'ai mûri. Peut-être tardivement, mais j'ai évolué. Maintenant, j'ai une revanche à prendre par rapport à ce qui s'est passé». La page est bel et bien tournée. En effet, malgré la déception, l'Ivoirien a fait preuve de caractère et a réussi à avancer : «Après Nantes, j'ai signé mon premier contrat professionnel à Padova en Italie. J'y suis resté un an comme le club est tombé en faillite. Je suis donc revenu en France pour jouer à Tours en Ligue 2. Je n'ai pas beaucoup joué avec les pros. Je n'ai fait qu'une seule saison. De là, je suis parti en Algérie».

Un choix qui a pu surprendre à l'époque. «Arrivé un moment, je n'avais plus aucune proposition en Europe. J'en avais, mais c'était plus pour faire des essais, ce que je ne voulais pas. Mon agent à l'époque a eu un contact au RC Arba en Algérie. J'y suis allé et franchement, je ne suis pas déçu». En tant que joueur étranger, il a très vite été séduit : «C'est un championnat qui est très dur. La pression des supporters n'est pas comme en Europe. Ici, ils ne rigolent pas. Mais je suis l'un des chouchous du public. Je n'ai pas de problème. Je me sens très bien en Algérie. On essaye de me mettre à l'aise dans mon club. Les supporters sont derrière moi. Le groupe est bien. Les dirigeants aussi. J'essaye de travailler». Il faut souligner que les conditions de travail ne sont pas tout à fait les mêmes qu'en Europe dans un club comme le RC Arba : «Je ne suis pas dans un club comme la JSK ou le Mouloudia. Les structures du club sont équivalentes à celles de la CFA à Paris. Il n'y a pas de salles de musculation. Il y a peu de terrains en herbe. On en a deux ou trois. Aux entraînements, on ne travaille pas beaucoup le physique contrairement à l'Europe. Je m'adapte et j'essaye de travailler de mon côté après les entraînements. J'essaye de courir, faire 20 minutes de foncier. C'est une autre manière d'appréhender le football».

Un buteur courtisé

Ce qui ne l'empêche pas de s'illustrer une fois sur le rectangle vert. Après une première saison avec un seul but en 12 matches (2014-2015), le joueur né en 1992 a trouvé son rythme de croisière cette année. En 8 matches de championnat, il a claqué 7 buts. Ce qui en fait le meilleur buteur de la ligue algérienne à égalité avec Mohammad Zubya (MC Oran). Paradoxalement, si tout roule individuellement pour Guessan, le RC Arba galère au niveau comptable. Après 12 journées, le club est lanterne rouge du championnat avec 8 points (1 victoire, 5 nuls et 6 défaites). «On est en zone de relégation. Je veux sortir mon équipe de cette zone-là. Mes objectifs sont collectifs. Après individuellement, c'est d'essayer de terminer meilleur buteur du championnat. C'est bien parti pour. Mais je suis d'abord déterminé à aider l'équipe à se maintenir». Une mission qui tient à cœur au jeune homme qui a rejoint le club en 2014. Pour cela, il compte bien continuer à marquer des buts et à mettre ses qualités au service du collectif : «Je suis un joueur qui aime décroché, provoqué, demandé le ballon en profondeur et éliminé. Je tente beaucoup. Ça me réussit en ce moment».

Tant et si bien que Ghislain Guessan affole les clubs à l'approche du mercato. Selon nos informations, le RC Arba a eu des contacts concrets avec les meilleurs clubs maghrébins, dont l'Espérance Tunis et l'USM Alger. Mais ce n'est pas tout puisque la cote de Guessan est au plus haut sur le Vieux Continent. Des écuries de Championship (D2 anglaise), de Jupiler League (Belgique) et un club de D1 Suisse sont intéressés. Au Portugal, Braga a un œil sur lui. Enfin en France, plusieurs clubs Ligue 2, dont un qui joue la montée, sont intéressés. Cela tombe bien puisque la priorité du jeune homme est de revenir dans l'Hexagone : «J'en ai parlé avec mes agents (Jean-Charles Parot et son conseiller Baptiste Drouet). L'Angleterre et l'Italie me plaisent. Mais j'aimerais bien revenir en Ligue 1 pour démontrer mon potentiel et prouver aussi qu'on a eu tort de me virer. Je veux avoir une deuxième chance. Mais je dois continuer à marquer des buts et travailler». À ce niveau-là, l'ancien Nantais est plutôt bon. En fin de contrat en 2017, il pourrait être libre en juin 2016 en cas de descente du club en D2 algérienne. En effet, les joueurs étrangers ne peuvent pas être enregistrés à ce niveau-là. Quoi qu'il en soit, en cas de bonne offre, le président du RC Arba a affirmé qu'il ne s'opposerait pas à un départ de Guessan. Une affaire à saisir au plus vite pour les clubs en quête d'un renfort à moindre coût. En tout cas, Ghislain Guessan est motivé : «Sans prétention, je suis un joueur qui a des qualités et je peux surprendre du monde. J'ose, je ne me pose pas de questions. Je suis jeune, j'ai 23 ans. J'ai encore l'avenir devant moi !». Revanchard, Ghislain Guessan est prêt à faire un retour fracassant en France. Il reste seulement à savoir où. Réponse dans quelques semaines....