Le Mexique se déchire autour du cas André-Pierre Gignac

Par Alexis Pereira
4 min.
Club Tigres UANL André-Pierre Gignac @Maxppp

Le statut et le comportement d'André-Pierre Gignac commencent à déranger au Mexique. Le buteur de Tigres, star de la Liga MX, est sans cesse au cœur de la polémique.

Le revers de la médaille. Superstar de Liga MX, André-Pierre Gignac (31 ans) connaît une réussite sportive indéniable depuis son arrivée chez les Tigres en juillet 2015. L'attaquant a déjà remporté deux titres nationaux, enfilant pour ce faire les buts comme les perles (30 réalisations en 52 matches de championnat, 35 toutes compétitions confondues), n'échouant qu'en finales de la Copa Libertadores (face à River Plate, en août 2015) et de la Ligue des Champions de la CONCACAF (contre l'América de Mexico, en avril 2016). Mieux, ses performances avec l'écurie de Monterrey lui avaient même permis de revenir en grâce aux yeux de Didier Deschamps, qui l'avait convoqué pour l'Euro 2016, tournoi durant lequel il aurait pu devenir un héros national si le poteau de Rui Patricio n'avait pas repoussé son tir en finale contre le Portugal (0-1, a. p.).

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Si son début d'année 2017 s'avère un peu plus compliqué (il a dû attendre la 7e journée de Liga MX pour ouvrir son compteur), APG reste une référence de l'autre côté de l'Atlantique. Et comme souvent avec les icônes, il y a autant de détracteurs que d'admirateurs. Le moindre de ses faits et gestes est interprété et sujet à débat au Mexique. Ainsi, ce week-end, après son but contre Veracruz (0-3), il a été célébrer face à la tribune des supporters locaux. Un comportement qui a provoqué des échauffourées entre les publics des deux camps. Une polémique malheureuse puisque l'intéressé s'est défendu via Twitter d'avoir voulu provoquer, arguant que sa famille était tout simplement installée dans cette zone du stade. Son coach Ricardo Ferretti est même venu à son secours en conférence de presse.

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«André-Pierre n'a rien fait de mal, il a fêté son but avec ses enfants et sa femme qui étaient à cet endroit du stade. Les gens peuvent l'interpréter différemment, mais ce n'est pas vrai. Combien de joueurs ont fait cela sans qu'il ne se passe rien ? La seule chose qu'il a voulu faire, c'est aller fêter la fin de sa disette avec sa famille pour faire retomber la pression», a-t-il confié. Tout le monde ne pense pas comme lui, à commencer par le propriétaire de Veracruz Fidel Kuri. «Oui, il a provoqué. Et ce n'est pas la première fois qu'il le fait, pas avec Veracruz, mais avec d'autres équipes», a-t-il regretté au micro d'ESPN, relayé par Récord. Le son de cloche est plus ou moins le même pour Marco Antonio Rodríguez, ancien arbitre international mexicain aujourd'hui consultant TV.

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Les critiques pleuvent, ses réponses aussi

Ce dernier n'a ainsi pas hésité à le tacler publiquement lors de ses commentaires et via une lettre ouverte sur son compte Twitter après que l'ancien Marseillais lui ait pourtant expliqué le pourquoi de sa célébration. «Plus d'une fois, ton statut de crack international a eu un impact sur les arbitres, qui n'appliquent pas le règlement. Tu n'en es pas responsable. Je pense que tu aurais dû être sanctionné pour avoir célébré ton but face aux supporters adverses, et ce, même si ta famille étaient installée avec eux. Vu le cours du match et la tension à ce moment-là, le public de Veracruz a pensé à une provocation, il ne pouvait pas comprendre que tu allais fêter ton but avec ta famille», a-t-il posté, relayé par Medio Tiempo.

Les critiques, l'international tricolore (36 sélections, 7 buts) commence à en avoir l'habitude. Que ce soit pour son comportement avec la presse (un journaliste chilien, Cristian Rivas, s'est récemment ému sur les réseaux sociaux de voir le Français interrompre sans aucune raison son interview en zone mixte avec son compatriote Eduardo Vargas), ses prestations ou même son niveau intrinsèque, le natif de Martigues a déjà pris pour son grade ces dernières semaines. À chaque fois, il a répondu, avec fermeté et, parfois, une bonne dose d'ironie. Hugo Sanchez, ancienne légende du football mexicain, et Daniel Brailovsky, commentateur pour Fox Sports, peuvent en témoigner. La Aficion, quotidien national, le présente même ce mardi comme un collectionneur de «petits affrontements en Liga MX».

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La publication parle même «d'un tempérament et d'un rendement de géant sur le terrain - il est même actuellement, selon certains, le meilleur étranger de Liga MX- mais d'un comportement qui laisse grandement à désirer en dehors». Ange pour les uns, démon pour les autres, André-Pierre Gignac, sous contrat jusqu'en juin 2018, divise. Son coach brésilien espère que son goleador restera concentré sur le plus important : le terrain. «André-Pierre a fait ce qu'il doit toujours faire : essayer de bien jouer. En jouant bien, il aura davantage de possibilités de marquer. S'il entre sur le terrain en voulant marquer avant de bien jouer, l'équation est erronée», a-t-il lâché. Jamais aussi fort que sous la pression, Bomborro répondra sûrement aux attentes de son coach. N'en déplaise à certains...

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