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France-Honduras : les notes du match

Par La Rédaction FM
12 min.
France @Maxppp

L'équipe de France a idéalement lancé sa Coupe du Monde en s'imposant 3-0 face au Honduras. Karim Benzema a inscrit deux buts.

« L’objectif, c’est le 15 juin », n’a cessé de marteler Didier Deschamps depuis le début de la préparation de l’équipe de France. Le 15 juin est arrivé et les Bleus ont pu lancer leur Coupe du Monde, face à l’adversaire le plus faible de son groupe le Honduras, présenté comme une équipe particulièrement rugueuse. Effectivement, les premières minutes confirmaient cette impression. Bien regroupés et prompts à jaillir virilement sur l’homme, les Honduriens montraient qu’ils n’étaient pas impressionnés par les Tricolores. Après 5 minutes de mise en jambes, les Bleus pouvaient enfin répondre avec leurs qualités techniques supérieures, incarnés par le duo Valbuena-Griezmann. Valbuena, affûté, impulsait les premières offensives françaises (7e, centre dangereux, 16e frappe contrée), aidé par la bonne lecture du jeu et les belles déviations et remises de Griezmann (6e, frappe contrée dans la surface). Les Bleus s’installaient dans le camp adverse et intensifiaient leur domination. A la retombée d’un corner, Matuidi, dans la surface, contrôlait et frappait, le portier Valladares effleurait le ballon qui achevait sa course sur la transversale (15e). L’équipe de France était dans un temps fort. Cabaye s’essayait de loin (22e), avant que Griezmann trouve lui aussi la barre de la tête, après une détente phénoménale et un centre de Patrice Evra (23e). Benzema, lui, terminait une action à trois avec Griezmann et Valbuena d’une tête contrée

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Deux barres, une domination intense, les Bleus étaient dans leur match. Mais un début d’échauffourée a failli changer la donne. Palacios mettait Pogba à terre, et l’achevait d’une semelle volontaire sur le genou. Pogba avait le tort de répondre en le faisant trébucher, de quoi craindre le carton rouge. L’arbitre brésilien M. Ricci avertissait les deux hommes (28e). Derrière, les Français peinaient à retrouver le rythme. Mais les deux nouveaux ennemis Pogba-Palacios allaient encore se distinguer et cette fois-ci Pogba n’avait rien à se reprocher. A la réception d’un bon ballon de Cabaye qu’il contrôlait de la poitrine, il était bousculé dans la surface par Palacios. Penalty, deuxième jaune et donc carton rouge pour le milieu hondurien. Benzema ne tremblait pas et inscrivait son premier but en Coupe du Monde (45e, 1-0). Derrière, Valbuena était tout proche de tromper Valladares d’un coup-franc direct (45+3e). Après avoir joué de malchance, les Bleus rentraient donc aux vestiaires avec un but de plus et un adversaire de moins.

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Et preuve que le match avait définitivement tourné en faveur des Bleus, Karim Benzema a doublé la mise juste après le retour sur le pré. Un but historique en quelque sorte, puisqu’il a permis à la FIFA d’inaugurer la fameuse technologie sur la ligne de but ! Malheureusement pour le Français, cela a démontré que l’auteur du but n’était autre que le gardien hondurien, malheureux et maladroit sur le coup (2-0, 48e). Définitivement libérés, les Français pouvaient se faire plaisir, et Benzema se régalait désormais entre les lignes plus élargies du Honduras. Suite à un joli mouvement collectif avec Matuidi, Griezmann et Evra, l’attaquant était servi idéalement mais son tir était repoussé par Valladares. Griezmann s’essayait de loin (56e), Matuidi plongeait toujours dans le dos des défenseurs mais ratait le cadre d’un cheveu (64e). Malgré des Honduriens trop agressifs et aux gestes dangereux, les Bleus déroulaient leur jeu. Benzema achevait le spectacle d’une frappe en force, dans un angle fermé, qui transperçait Valladares (3-0, 72e). Le but du presque-triplé pour l’attaquant français, qui a idéalement lancé sa Coupe du Monde et celle des Bleus au passage. Avec ce large succès, les Bleus prennent la tête du groupe E et peuvent envisager sereinement le choc face à la Suisse.

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L'homme du match : Karim Benzema (8,5) : quelle première ! Absent en 2010, muet en 2012 à l’Euro, Karim Benzema est rentré de la meilleure des manières dans la Coupe du Monde 2014, avec un doublé qui ressemble très fort à un triplé. D’abord discret et bien tenu par la rugueuse charnière centrale adverse, il a su se défaire de l’étreinte pour se montrer disponible dans le jeu. Ses déplacements se sont avérés très intéressants (24e, tête à la réception d’un centre de Valbuena, 41e contrôle poitrine, centre contré). Mais c’est bien le penalty inscrit à la 45e qui l’a définitivement libéré. Benzema a livré une splendide deuxième période, à l’image de sa reprise sur le poteau qui s’est transformé en but grâce à Valladares (48e). Il s’est procuré une nouvelle grosse occasion (55e) avant de s’offrir le doublé d’une puissante frappe en angle fermé. Tous les doutes sont balayés, Benzema est parfaitement lancé dans son Mondial.

France :

  • Lloris (5) : un match très tranquille pour le portier français, qui n’a eu quasiment aucun arrêt à faire. Vigilant et sérieux.

  • Evra (6) : une prestation convaincante. D’abord timoré offensivement, il a peu à peu lâché les chevaux et a donné un précieux coup de main sur l’aile gauche. Quelques bons débordements et une belle qualité de centre (pour Griezmann 23e, Matuidi 64e). On en redemande !

  • Sakho (5) : il faudra attendre un autre adversaire pour tester la solidité de la charnière qu’il compose avec Varane. Face à un adversaire retranché dans son camp et deux attaquants très reculés, il n’a pas eu de véritable duel à livrer.

  • Varane (5) : même commentaire que pour Sakho. Il a peut-être cherché des relances un peu plus compliquées que son partenaire, à l’image d’une remontée de balle délicate (75e). Face à la Suisse, il devrait avoir plus de travail.

  • Debuchy (7) : en balance avec Sagna, il a marqué des points avec ce match. Très tranchant dans son couloir, il n’a cessé de déborder, de proposer des appels, et de livrer des centres intéressants. Il avait à faire en plus au joueur hondurien le plus intéressant balle au pied, Espinoza, qu’il a bien contrôlé. Ajoutez à cela une frappe puissante qui aboutit au but de Benzema (72e) et vous obtenez une prestation très convaincante.

  • Cabaye (7) : parfois neutre à ce poste de sentinelle, le joueur du PSG a livré un excellent match ce soir, incisif à la récupération (mettant aussi quelques coups pour répondre aux Honduriens) et précieux dans la relance. Mais c’est surtout son jeu long qui a fait merveille. C’est lui qui a trouvé Pogba dans la surface sur l’action du penalty. Et c’est encore lui qui a trouvé Benzema, après une belle récupération, pour le second but français.

  • Matuidi (7) : discret au début de rencontre, le Parisien est peu à peu monté en puissance, en enchainant les appels sur le côté gauche et en multipliant les combinaisons avec Evra et Griezmann. Il touche la barre (15e) et tire juste à côté après un bon centre d’Evra (64e). Une débauche d’énergie toujours aussi grande et un apport offensif très intéressant. Indispensable.

  • Pogba (6) : 55 minutes de jeu, une expulsion évitée de peu, un penalty obtenu, la première de Pogba en Coupe du Monde aura été bien remplie ! Le milieu de la Juventus a été précieux pour son impact physique face à des Honduriens très agressifs sur l’homme. On a par contre moins vu sa technique soyeuse. Il a été tout proche du drame lorsqu’il a fait tomber Palacios, dans un geste de colère, alors que ce dernier lui avait marché sur le genou. Une mauvaise réaction qui aurait pu valoir rouge. L’arbitre a sorti le jaune et 15 minutes plus tard, il poussait le même Palacios à la faute dans la surface, obtenant le penalty et l’expulsion. Remplacé par Sissoko dès la 55e minute, Deschamps voulant visiblement éviter le risque de voir Pogba être expulsé, face aux nombreuses fautes adverses.

  • Griezmann (7) : titularisé par Deschamps au détriment de Giroud, le joueur de la Real Sociedad n’a pas déçu. Et la responsabilité d’occuper le poste laissé vacant par Ribéry ne lui a pas pesé. Serein et appliqué, il a offert un festival de remises et de déviations plus intelligentes les unes que les autres, montrant une vraie complicité technique avec Valbuena et Benzema. Son repli défensif, certes pas très utile ce soir, était présent. Il a eu également des occasions (une frappe contrée dans la surface 6e, et surtout une tête sur la barre 23e après une détente impressionnante). Doté d’une très bonne lecture du jeu, il a toujours cherché la solution collective. Altruiste, volontaire, il a parfaitement lancé sa Coupe du Monde.

  • Valbuena (7,5) : le « Petit » est aujourd’hui un atout majeur de l’équipe de France. Pour ceux qui en doutent, ce match sera un argument supplémentaire à contrer. Car le milieu offensif a été le principal déclencheur des actions françaises. Le début de match timoré des Bleus s’est éteint avec les premières inspirations de Valbuena, qui a dynamisé le secteur offensif en combinant avec Griezmann. Sa qualité technique a fait merveille. Si lui n’a pas eu d’occasion franche, hormis un très beau coup-franc direct (45+3e), il a régalé ses partenaires et écoeuré les Honduriens par ses mouvements constants. Il a en effet navigué sur tout le front de l’attaque, mais a réussi à ne jamais trop délaisser le couloir droit. Impeccable. Remplacé par Giroud (77e), qui a pu constater de visu l’agressivité des Honduriens !

  • **Benzema (8,5) :**lire ci-dessus.

Honduras :

  • Valladares (3) : s’il avait mal entamé sa rencontre, étant notamment en difficulté sur le centre tendu de Valbuena (6e), le gardien de 37 ans s’est bien repris par la suite. Auteur d’une belle sortie sur le coup-franc du Marseillais, il a sauvé les siens sur le tir de Matuidi, qu’il a détourné sur la barre (14e). Il n’a pas pu grand-chose sur le penalty, mais est resté vigilant jusqu’au bout, en boxant le coup-franc cadré du numéro 8 des Bleus. En revanche, il s’est troué sur le tir du Benzema, où il aurait pu stopper le cuir. Il a finalement marqué contre-son-camp (48e). Décisif sur le tir à bout-portant de l’attaquant du Real (54e).

  • Beckeles (3,5) : il a souvent été pris à défaut par les nombreuses montées d’Evra et les appels de Griezmann. De bonnes interceptions çà et là (30e), mais globalement trop léger pour pouvoir contrarier les plans offensifs de la France. Beaucoup d’attaques sont passées de son côté, et il a trop souvent paru impuissant.

  • Bernardez (3) : le défenseur central a passé une sale soirée. Souvent dépassé dans les duels, il n’a pas été assez incisif et tranchant. En plus de ne pas pouvoir suivre les mouvements offensifs adverses, il a été l’auteur de mauvaises relances (5e, 12e). Il a toutefois tenté de proposer un impact physique face aux offensifs français. Touché, finalement remplacé par O. Chavez (45e).

  • Figueroa (4,5) : il a alterné le bon et le moins bon. L’homme aux 102 sélections avec le Honduras a essayé de s’appliquer sur ses relances, étant souvent à l’origine du jeu des siens. À plusieurs reprises, il a gagné ses combats face à Benzema (36e, 38e). Il n’a jamais rechigné à aller aux duels face aux attaquants français. Malgré tout, son équipe encaisse trois buts.

  • Izaguirre (4) : il était bien entré dans sa partie, en prenant son couloir gauche et en offrant des solutions à ses coéquipiers. Toutefois, en milieu de première période, de trop nombreux coup-francs ont été concédés sur son périmètre. Son équipe étant regroupée derrière, le latéral s’est contenté de se concentrer sur les tâches défensives.

  • Najar (2) : le milieu droit de 21 ans, titularisé à la dernière minute, a été inexistant. Avec 10 ballons touchés, il n’a pas du tout pesé sur le jeu du Honduras. Il a donné tort à son sélectionneur de l’avoir aligné d’entrée. Par ailleurs, il n’a pas réussi à bonifier les rares ballons qu’il a eus à négocier. Remplacé par Claros (57e).

  • W. Palacios (non noté) : il avait été bien présent dans les duels au milieu, étant le symbole de cette sélection dur sur l’homme. Après un mauvais geste sur Pogba suivi d’un premier carton jaune (26e), il s’est fait exclure pour une faute dans la surface sur le joueur de la Juventus (42e).

  • Garrido (4) : à partir de la 42e minute de jeu, le Hondurien s’est retrouvé sans son partenaire du milieu Palacios, exclu. Il n’a pas forcément eu de gros soucis sur le plan défensif mais il n’a pas pu peser sur le jeu. Rien à redire sur les tâches défensives. Il aurait toutefois pu essayer de se projeter davantage vers l’avant lors des rares fois où son équipe avait le ballon.

  • Espinoza (2) : le joueur de Wigan, aligné sur le côté gauche du milieu hondurien, n’a pas eu les bons ballons pour se mettre en évidence. Comme son penchant côté droit, il n’a disposé du cuir qu’à peu de reprises. Pas assez pour faire la différence dans une rencontre de Coupe du Monde face à l’Équipe de France. N’étant pas tranchant, il aurait pu tâcher d’être propre dans son jeu de passes, choses qu’il n’a pas réussi à faire.

  • Costly (3) : difficile de lui en vouloir. L’avant-centre hondurien n’a rien pu faire ce soir face à l’Équipe de France. Trop peu de ballons touchés, Costly n’a rien eu à se mettre sous la dent. En seconde période, il s’est en plus retrouvé seul sur le front de l’attaque après la sortie de son partenaire, Bengtson. Il va d’ores et déjà penser au prochain match pour se montrer davantage.

  • Bengston (3) : du haut de ses 187 centimètres, il n’a pas réussi à gagner ses duels et à prendre un ballon de la tête, que cela soit devant Sakho ou devant Varane. Une prestation à oublier pour le joueur aux 19 buts en 43 sélections. Malgré ses neuf buts en éliminatoires, il n’a rien montré. Suite à l’exclusion de Palacios, il a été contraint de sortir pour que Luis Fernando Suarez densifie le milieu de terrain. Remplacé parO. Garcia (45e).

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