France-Argentine : les Bleus racontent les coulisses du scénario fou

Par Matthieu Margueritte - Dahbia Hattabi
4 min.
France @Maxppp

Samedi soir, l'équipe de France s'est offert le scalp de l'Argentine de Lionel Messi (4-3). Un match où les hommes de Didier Deschamps ont été beaucoup mieux que ce soit au niveau du jeu ou de l'état d'esprit.

« C’est vraiment des beaux matches, on a envie de jouer ces matches, de profiter de chaque instant. Parce que c’est soit tu gagnes, soit tu sors. Donc oui c’est un kiff de les jouer », a avoué Antoine Griezmann après la victoire des Bleus face à l'Argentine sur le score de 4 à 3. On peut aussi répondre au joueur de l'Atlético de Madrid que c'était un réel plaisir de suivre cette rencontre riche, très riche même, en émotion. Il y a eu tout d'abord le coup franc sur la barre transversale de Grizou. Puis ensuite Kylian Mbappé est entré en scène pour aller déposer la défense argentine, contrainte de le stopper dans la surface. Un penalty transformé par Griezmann. Mais le match allait encore être très long avec deux buts inscrits par l'Argentine (1-2). «La première période n'est pas cher payée parce qu'on a mené au score et on a eu les occasions pour mettre ce deuxième but, a expliqué Deschamps. Ça aurait été autre chose à 2-0. L'Argentine marque (égalise, Ndlr), mais ce n'est pas une action. On laisse Di Maria qui a une très bonne frappe, on met un peu de temps à sortir, et il met une frappe fabuleuse. Ça nous a mis un coup sur la tête. On en a repris un autre en deuxième période. À peine on reprend... Mais on n'a pas renoncé pour autant. S'il avait fallu aller chercher plus haut, on l'aurait fait. On aurait pu se mettre à l'abri. On a eu les occasions».

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Les Tricolores, dont on disait justement qu'ils manquaient de caractère avant la rencontre, allaient prouver tout le contraire alors qu'ils étaient menés. C’était un gros match, un match décisif, a avoué Lucas Hernandez. «On savait que quand ils nous marquent ce deuxième but, on est menés au score et si on ne réagissait pas, on allait rentrer en France. Et on savait que tous les Français étaient derrière nous et il fallait aller chercher le match. On avait tous un gros caractère et on est partis le chercher, et on a pu l’avoir. (...) On savait que si on ne jouait pas avec ce caractère, cette agressivité, on allait se faire manger, et ça s’est vu. On a joué avec un gros caractère, on avait de la personnalité sur le terrain. Quand on était menés, ça s’est vu qu’on voulait tous aller chercher ce match nul et remporter ce match. Et c’est ce qui va nous faire grandir, cette personnalité sur le terrain et ce caractère que tous les joueurs ont». Du caractère et de la personnalité, Benjamin Pavard en a. Le déclic des Bleus est d'ailleurs venu en partie de son incroyable but. Un but qui a relancé son équipe.

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Paul Pogba ne veut pas s'enflammer

«Ben (Benjamin Pavard, Ndlr) qui égalise, ça nous a fait énormément de bien et après on a vu qu’on avait du caractère», a confié Antoine Griezmann. Même son de cloche du côté de Lucas Hernandez. «Être menés 2-1 et revenir à 4-2, et à la fin gagner 4-3, c’est un scénario exceptionnel. Maintenant, on est en quarts et il faut en profiter parce que ce n'est pas tous les jours». Ce n'est pas Didier Deschamps qui dira le contraire, lui qui a avoué en conférence de presse qu'il n'avait pas eu peur durant la rencontre. «Je n'ai pas de sentiment de peur, de crainte. Je vis le match, je suis sur le banc. Je vis le match comme dans ma première vie (de joueur, Ndlr). À partir du moment où l'arbitre n'a pas sifflé, tout peut se passer. Il restait beaucoup de temps, mais les joueurs ont réagi. On prend un coup sur la tête dès le début de la deuxième période, mais on a fait ce qu'il fallait ensuite. Non, il n'y a pas eu de peur. Ce n'était pas la meilleure des situations, je vous le concède, mais tant qu'il reste du temps... Même s'il y a une équipe très expérimentée en face, je sais que mon équipe est prête pour ça aussi.»

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La joie dominait donc après une rencontre marquée par une performance exceptionnelle de Kylian Mbappé. Le joueur du PSG a savouré ce moment après la rencontre. «On est contents, je me sentais bien, comme mes coéquipiers, et on s’est dit qu’ensemble, on pouvait faire de belles choses. On a eu une phase de groupes compliquée et voilà, contre une grande équipe, des grands joueurs, on a réussi à faire un match plein». Mais si l'euphorie domine, il ne faut pas encore s'enflammer à écouter Paul Pogba. «Les gars, doucement. Ce n'est pas fini. On a fait un grand match comme vous l'avez vu, de la part de tous les joueurs. On était tous soudés, tous ensemble. C'est tout ce qu'on voulait. Les gens n'attendaient pas ça de nous par rapport aux matches de poule. On s'est qualifiés et les gens voulaient qu'on se qualifie avec plus de buts en gagnant 10 à 0. Nous, on ne voulait pas ça. Notre objectif était juste de passer. Aujourd'hui, on a joué contre une grande équipe qui a laissé des espaces aussi. On a été dangereux sur ça aussi.» Si la victoire est belle, le chemin est encore long pour les Tricolores durant ce Mondial.

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