Suède-Suisse : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
Suède @Maxppp

La Suède a battu la Suisse (1-0) et se qualifie ainsi pour les quarts de finale de la Coupe du Monde, grâce à un but, heureux, de Forsberg. La Suisse s'est réveillée bien trop tard et est passée à côté de son huitième de finale.

Huitième de finale le plus improbable du plateau, Suède-Suisse était aussi le plus ouvert. Première de son groupe devant le Mexique, la Suède n’était pas favorite si l’on en croit le classement FIFA (la Suisse est 6e, la Suède 24e), mais c’est bien elle qui se créait les meilleures occasions en début de rencontre, en profitant à plein de la bonne relation technique entre Toivonen et Berg. Parfaitement lancé par le premier, le second vendangeait l’action en envoyant sa frappe dans les tribunes (8e). Dans la foulée, Sommer ratait sa relance mais Berg était contré in extremis par un défenseur tandis qu’Ekdal achevait ce moment fort par une frappe puissante mais non cadrée (9e). La Nati peinait à entrer dans son match, à l’image de Shaqiri, qui cherchait systématiquement le centre. Il trouvait enfin une tête à la 24e minute, celle de Zuber, qui ne cadrait pas.

La suite après cette publicité

Sans développer un jeu léché, les Blagult parvenaient à se montrer dangereux en contre, en se servant notamment du jeu dos au but d’un Toivonen plutôt inspiré, tandis que Berg mettait à contribution Sommer sur une nouvelle frappe, cadrée celle-ci (28e) qui forçait le portier à un arrêt spectaculaire. La Suisse allait réagir avec une occasion bien construite entre Zuber et Dzemaili, un double une-deux, qui aboutissait à une frappe du second, trop enlevée (38e). Il y avait beaucoup d’efforts fournis par les hommes de Petkovic pour avancer collectivement sur le terrain, mais moins d’occasions au final que pour ceux d’Andersson, qui étaient à nouveau proches d’ouvrir la marque. Sur un centre idéal de Lustig au second poteau, Ekdal se loupait, choisissant la reprise de volée plutôt que la tête plongeante, alors qu’il était seul face au but (42e). 0-0 à la pause donc, mais un match animé.

À lire Barça : le frère de Pedri enrage !

Forsberg débloque la rencontre

Au retour des vestiaires, la Suède repartait sur le même rythme, en allant vite vers l’avant. Suite un numéro de Forsberg, Augustinsson adressait un bon centre qui méritait mieux (49e). La Nati répliquait avec une bonne séquence de possession mais peinait encore à amener le danger au plus près du gardien adverse, Olsen. Les minutes défilaient, donc ,et forcément, chaque geste devenait de plus en plus important. Est-ce pour cela qu’on voyait moins de vraies prises de risque ? Probablement. Mais la Suède allait enfin trouver l’ouverture, avec le soupçon de chance souvent nécessaire dans ce genre de situation. Forsberg, de retour des vestiaires avec de meilleures dispositions, était trouvé par Toivonen. Feinte de frappe pour se mettre dans de bonnes conditions et tir… raté, plein axe, finalement dévié par le pied du malheureux Akanji, ce qui trompait Sommer, cloué sur place (1-0, 66e).

La suite après cette publicité

Les supporters suédois pouvaient exulter dans les tribunes et commencer à réclamer le coup de sifflet final. Dans la foulée, Ekdal s’offrait un bel enchaînement et une frappe, au-dessus (68e). Et les Suisses me direz-vous ? Eh bien étrangement pas grand-chose. La Nati passait à côté de son rendez-vous, ne parvenant pas vraiment à accentuer la pression. Seul Rodriguez semblait mettre la hargne nécessaire et multipliait les montées et les centres. Les changements de Petkovic (entrées d’Embolo et Seferovic) n’y changeaient rien. La défense suédoise repoussait tout sans trembler (hormis sur une tête de Seferovic sortie par Olsen). On passait même près du 2-0 lorsque l’arbitre désignait le point de penalty pour une faute de Lang, en dernier défenseur (et donc exclu), sur Olsson (entré en jeu), avant de se raviser avec l’aide de la VAR. Le 1-0 suffisait amplement pour Janne Andersson et ses hommes, qui valident leur ticket pour les quarts de finale, où ils rencontreront le vainqueur du match Colombie-Angleterre.

L'homme du match : Emil Forsberg (7,5) : deux mi-temps distinctes. Lors de la première, il a été à l'image de sa Coupe du Monde jusqu'à présent : peu en vue, avec un certain déchet et beaucoup de lenteur dans les transmissions. Il a dû se faire bouger à la pause car il est revenu avec beaucoup plus d'envie et de gnaque. Des dribbles, des accélérations au coeur du jeu, et un vrai relais pour ses partenaires. Finalement, c'est lui qui a débloqué la situation, avec un brin de chance puisque sa frappe, trop centrée, était déviée par Akanji pour tromper Sommer. En bonus défensif, un sauvetage quasiment sur sa ligne (80e). Sa meilleure prestation depuis le début de la Coupe du Monde au final. Remplacé par Olsson à la 82e minute.

La suite après cette publicité

Suède :

  • Olsen (6) : peu de travail à effectuer en première période puisque la Suisse ne s'est pas procurée beaucoup d'occasions. Lorsque ce fut le cas, ce n'était pas cadrée. À peine plus sollicité en seconde période et parfaitement aidé par son impériale défense. Une grosse parade quand même dans le temps additionnel (90e +2).

  • Lustig (6) : moins offensif que son pendant à gauche, Augustinsson, le latéral droit a abattu sa part de travail sur le plan défensif. Certes, les meilleures situations de la Suisse sont venues de son côté, où Rodriguez a souvent dédoublé avec Zuber, mais il a réussi à limiter les dégâts, montant en puissance au fil de la rencontre. Remplacé par Krafth à la 82e minute.

  • Lindelöf (6,5) : depuis le début du Mondial, c'est son compère Granqvist qui avait jusque-là impressionné. Mais pas cette fois-ci. Le joueur de Manchester United était en grande forme, coupant de très nombreuses trajectoires sur les centres de Shaqiri et Rodriguez. Beaucoup de sang-froid et des relances parfois intéressantes pour casser les lignes adverses. Une très bonne performance.

  • Granqvist (5,5) : impérial en phase de poules, avec deux buts en bonus inscrits sur penalty, le défenseur de 33 ans a été relativement tranquille pendant plus d'une heure, avant d'efficacement diriger sa défense dans le dernier quart d'heure, lorsque la Nati a enfin poussé.

  • Augustinsson (6,5) : intéressant dans ses montées, il a occupé pleinement le flanc gauche que Forsberg aime délaisser pour se recentrer. Il a donc beaucoup couru, proposé quelques centres intéressants (notamment sur l'occasion de la 28e minute). Il n'a pas eu de difficultés à gérer Shaqiri qui a souvent privilégié le centre aux dribbles. Une deuxième mi-temps très intense, avec encore un apport offensif intéressant agrémenté d'une belle présence défensive.

  • Ekdal (7) : quelle débauche d'énergie ! Le milieu de 28 ans était au four et au moulin à Saint-Pétersbourg. Bien aidé par Svensson dans les tâches défensives, il a apporté sa présence dans la surface quand il le fallait. Une grosse occasion ratée, faute de lucidité sûrement (42e), mais difficile de lui en vouloir vu son impact permanent dans l'entrejeu.

  • Svensson (6) : le plus défensif des deux milieux de terrain. Il a fait l'essuie-glace devant sa défense pour empêcher les bons tireurs suisses, comme Xhaka notamment, de se retrouver en position idéale à l'entrée de la surface. Un gros travail de l'ombre donc. Beaucoup moins en vie avec le ballon dans les pieds, il a laissé Ekdal diriger la manoeuvre. Il a terminé au milieu de ses défenseurs en fin de rencontre, contrant là aussi plusieurs frappes adverses.

  • Forsberg (7,5) : plus d'infos ici.

  • Claesson (5) : le milieu droit des Blagult a de l'énergie à revendre, c'est une certitude, mais il s'est montré bien trop brouillon dans l'utilisation du ballon pour avoir un réel impact sur le jeu des siens. Peu de centres de son pied droit, mais une belle disponibilité. Il a beaucoup dézoné pour apporter son aide dans la surface. Mais encore une fois, cela manquait de précision avec le cuir.

  • Berg (4) : l'attaquant d'Al-Ain est apparu extrêmement motivé, avec un gros impact physique. Malheureusement pour lui, il a trop vendangé en 1ère période pour que son implication paye au tableau d'affichage. Trois actions gâchées durant les 45 premières minutes (avec une seule frappe cadrée sur les trois), c'est trop à ce stade de la compétition. Il n'a pas vraiment existé en seconde période. Remplacé par Kiese Thelin (90e).

  • Toivonen (6,5) : le joueur toulousain a réalisé un excellent début de rencontre, avec beaucoup de justesse dans ses remises et orientations. C'est lui qui lance Berg sur la première grosse occasion de la rencontre. Dans le rôle du 9 et demi qui dézone pour mieux lancer ses partenaires, il a offert un bon point d'appui. Mais il a peu à peu disparu de la circulation au fil des minutes, peinant parfois à poser le jeu des siens. Il s'est de nouveau réveillé en seconde période. C'est ainsi lui qui a servi Forsberg pour l'ouverture du score. Un match plein.

La suite après cette publicité

Suisse :

  • Sommer (6) : le gardien de Mönchengladbach a mal commencé son match en effectuant une mauvaise relance (9e). Il s'est vite repris et a effectué un arrêt impeccable sur la frappe de Berg (28e). Sur la trajectoire de la frappe de Forsberg, il est trompé par la déviation de son défenseur Akanji sur la droite de ses cages et ne peut pas se déployer pour sortir le ballon. Un bel arrêt sur le coup-franc puissant de Toivonen en fin de rencontre.

  • Lang (2,5) : titulaire à droite en défense, il n'a pas été très inspiré sur ces centres qui n'ont jamais trouvé un coéquipier. À la 41e minute, il oublie Ekdal dans son dos, sur un centre de Lustig, qui a failli coûter l'ouverture du score à son équipe. En deuxième période, il a laissé beaucoup d'espace à son adversaire direct. Toutes les offensives suédoises ont été menées de son côté, ce qui a amené le but à la 66e minute. En toute fin de match, il commet une faute sur Olsson en tant que dernier défenseur et est exclu (90e +4).

  • Akanji (3,5) : associé à Djourou en défense centrale, le jeune joueur de 22 ans a réalisé une première période moyenne, coupable d'une mauvaise relance (27e). En deuxième période, c'est lui qui détourne du pied la frappe écrasée de Forsberg et qui trompe Sommer pour l'ouverture du score de la Suède (66e). Une fin malheureuse pour l'une des révélations de ce Mondial.

  • Djourou (4) : première titularisation pour l'ancien joueur d'Arsenal qui remplaçait Fabian Schär, suspendu pour ce match. Choisi pour son expérience, le joueur d'Antalyaspor a été mis quelques fois en difficulté et a effectué quelques mauvaises relances (28e, 51e). Il a tout de même fait preuve d'intelligence dans ses interventions en coupant bien les trajectoires de passe (16e, 41e).

  • Rodriguez (5,5) : le numéro 13 suisse a profité de l'espace laissé par Zuber sur le couloir gauche pour effectuer des centres, qui n'ont pas été décisifs. Défensivement, il est coupable de couvrir Berg sur la première occasion suédoise (9e). Après l'ouverture du score, il se montre plus offensif et tente même sa chance à la 69e, une frappe qui finit dans les bras d'Olsen. Des efforts qui ont été vains.

  • Behrami (5) : capitaine du jour en l'absence de Lichtsteiner, il a lui aussi fait parler son expérience, notamment en défense, malgré quelques fautes évitables en deuxième période, qui ont donné des opportunités aux suédois (63e). Premier fer de lance de la Nati, il est celui qui a essayé d'initier les offensives suisses. À l'image de son équipe, il a déjoué en deuxième période et n'a pas su se montrer décisif.

  • Xhaka (4) : une première période banale pour le milieu de terrain d'Arsenal, qui n'a pas commis d'erreur, mais qui ne s'est pas montré tranchant offensivement, malgré une belle frappe lointaine qui finit au-dessus de la barre transversale ( 34e). Une deuxième période plus terne pour lui qui n'a pas su faire parler sa qualité de passe pour servir ses coéquipiers.

  • Shaqiri (4) : joueur clé de la Nati, il n'a pas réussi à se montrer décisif et a joué trop latéralement. Il est pourtant actif sur son côté droit, multipliant les centres que ses coéquipiers n'arrivent pas à négocier (12e, 14e, 44e). En deuxième période, il continue de s'activer depuis son couloir, sans jamais réussir à passer son défenseur. Il a eu du mal à peser sur la défense suédoise et ses innombrables centres n'ont jamais trouvé preneur.

  • Džemaili (4) : le joueur de Bologne, placé en soutient de l'attaquant, n'a pas réussi à marquer, malgré quelques tentatives, notamment un double une-deux effectué avec Zuber et conclu par une frappe qui se termine dans les tribunes. Introuvable en deuxième période, il est logiquement remplacé par Seferovic à la 73e minute. L'attaquant du Benfica Lisbonne n'a pas apporté de valeur ajoutée à son équipe malgré sa tête en fin de match, capté par Olsen (90e +2).

  • Zuber (4) : pendant de Shaqiri sur le côté gauche, il a délaissé son couloir pour laisser de l'espace à Rodriguez. Auteur de la première frappe du match (7e), il s'est montré actif dans la surface, mais n'a pas réussi à trouver la faille. En deuxième période, il ne s'est pas montré et a cédé sa place à Embolo à la 73e. L'attaquant de Schalke 04 n'a pas réussi à égaliser malgré sa tentative à la 80e.

  • Drmic (3) : titulaire en lieu et place de Seferovic, peu en vue lors de ce Mondial, l'avant-centre suisse a été invisible lors de la première période. Ses coéquipiers n'ont pas réussi à le trouver et il n'a pas joué son rôle de relais avec le milieu de terrain. La deuxième période est à l'image de la première. Il est resté introuvable jusqu'à la fin, malgré le siège subi par la défense suédoise.

Plus d'infos sur...

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité