Radamel Falcao, Hulk, Lisandro Lopez… La liste est longue quand il s’agit d’évoquer les plus-values record réalisées par le FC Porto sur des joueurs originaires d’Amérique latine. Devenu un véritable spécialiste pour dénicher des perles au meilleur prix outre-Atlantique le club portista s’est mis à l’heure mexicaine ces derniers mois, depuis l’arrivée d’un certain Jackson Martinez en provenance des Jaguares de Chiapas, contre 9 M€ en 2012. Les espoirs aztèques Hector Herrera et Diego Reyes ont suivi. Et selon toute vraisemblance, le club lusitanien serait bien décidé à retenter le coup avec un jeune buteur promis à un avenir doré : Raúl Jiménez.

Oubliez Chicharito, oubliez l’efficace mais trentenaire Peralta. Du haut de ses 23 ans, l’attaquant du Club América représenter l’avenir d’El Tri et doit former avec les Herrera et Reyes, la colonne vertébrale du Mexique lors de la prochaine Coupe du Monde, en 2018. Il faut dire que sous les couleurs de son club formateur, le Club América, il a déjà démontré bien plus que des promesses. Avec 85 matches de Liga MX dans les jambes, il a déjà scoré à 36 reprises, dont 4 en trois rencontres depuis le début de saison 2014-2015. Son sens du but inné et son jeu de tête hors du commun font un malheur. International aux 26 sélections, il a joué un rôle prépondérant dans la route vers la Coupe du Monde 2014, en évitant l’élimination d’El Tri avec un but aussi décisif qu’incroyable, à savoir une bicyclette acribatique dans les derniers instants face au Panama.

Un CV déjà bien rempli*

Rien d’étonnant donc à voir le FC Porto se pencher sur son cas, surtout après s’être offert un autre espoir du Club América, Diego Reyes, il y a quelques mois. Seulement, les négociations pour l’attaquant de 23 ans s’annoncent bien plus compliquées que pour son ancien coéquipier, parti contre un chèque de 6 M€. Il faut dire que moins de trois ans après ses débuts en pro, Jiménez peut déjà se targuer d’une carte de visite à en faire pâlir plus d'un. Mondialiste, champion du Mexique, mais aussi champion olympique en 2012 et vainqueur du tournoi de Toulon, l’Americanista a vu sa cote grimper sensiblement ces derniers mois. Et son club compte bien en profiter.

« Il faudrait une bonne offre pour les trois parties, mais pour le moment ce n’est pas le cas. Nous n’allons pas offrir notre mondialiste, avant-centre et champion olympique, » lâchait ce week-end Ricardo Peláez, directeur sportif du Club América, quelques heures après le triplé de son poulain face à Puebla. Porto est donc invité à revoir ses plans, après une offre jugée trop basse par le club mexicain. Pour autant, la porte reste grande ouverte pour les Drãgoes : « Je suis convaincu que si ce n’est pas pour aujourd’hui, ce sera pour demain. S’il ne part pas aujourd’hui, il partira en décembre, ou en juin car c’est un très bon joueur. »

Habitué à recruter des joueurs méconnus du grand public pour une bouchée de pain avant de les revendre une fortune quelques années plus tard, le FC Porto se heurte aujourd’hui à un client bien plus exigeant. La grande question reste aujourd’hui de savoir si le club portista va se résoudre à augmenter son offre ou abandonner le dossier, quitte à passer à côté de l’un des potentiels futurs grands buteurs de la planète football. Une hypothèse difficile à envisager, quand on connaît la soif de nouveaux talents du champion du Portugal 2013.