Bodmer revient sur son mercato et juge l'évolution du PSG

Mathieu Bodmer a fait partie des soldes parisiennes l’été dernier. Mais il a dû attendre la clôture du mercato pour que son cas se débloque. Finalement, il a résilié son contrat avec le club de la capitale pour s’engager librement avec l’OGC Nice début septembre. Sans aucun regret. « Parce que je n’aurais pas joué, surtout. Il fallait que je quitte Paris », se confie-t-il dans les colonnes de France Football.

« Laurent Blanc nous a montré assez rapidement qu’on n’était pas dans le groupe, Clément Chantôme, Diego Lugano et d’autres. Il ne nous a pas pris lors des premières journées, on a compris qu’il ne nous utiliserait pas. J’ai un certain âge, j’ai envie de jouer, je ne peux pas me permettre de rester sur le côté », a-t-il poursuivi. Après avoir résisté deux saisons et même à obtenir les louanges de Carlo Ancelotti, Bodmer n’a pas voulu vivre une année supplémentaire en tant qu’éternel remplaçant. « A Paris, j’étais un numéro, on ne va pas se mentir. Si vous jouez tant mieux, sinon personne ne s’apitoie sur votre sort. C’est la loi des grands clubs. En trois ans, le chemin parcouru a été immense, c’est très bien pour les supporters parisiens, mais pour des joueurs comme moi, on n’est pas à notre place », glisse-t-il.

Pourtant, il était arrivé à Paris auréolé d’un statut flatteur. Bodmer a été accueilli avec joie par les supporters parisiens, qui avaient le souvenir d’un formidable milieu offensif frustré dans sa progression par Claude Puel à l’OL, qui l’avait repositionné au poste de défenseur central. Pour sa première saison, le PSG a accroché la 4e place, avant que QSI déboule avec ses millions à foison. Le changement qui s’est opéré l’a alors largué.

« Quand j’ai signé à Paris (juin 2010), le club ne savait pas où il allait, il venait de terminer 13e. Et puis les Qataris sont arrivés, le PSG est devenu un club super médiatisé, je ne me reconnaissais plus là-dedans. Les valeurs pour lesquelles j’étais venu à Paris n’étaient plus les mêmes. La première fois où j’ai parlé avec Kombouaré, j’ai senti qu’il avait un projet de jeu et un projet humain. L’arrivée de nouveaux actionnaires, d’un nouveau coach, a changé la donne, le club est devenu hyper médiatique. (…) Je ne dis pas que c’est invivable, mais il y a trop de monde à l’entraînement, beaucoup de caméras, de questions, de sollicitations. Ce n’est pas mon style de vie », avoue-t-il. Alors qu’il aurait pu rester jusqu’en juin 2014 et toucher son beau chèque tous les mois, il a décidé de retrouver goût aux joies du football à Nice, qui lui rappelle son temps à Lille. Histoire de boucler la boucle.