Les anciennes gloires de l’OL font leurs émouvants adieux à Gerland

Par Khaled Karouri
5 min.
Olympique Lyonnais Patrick Müller @Maxppp

Ce samedi 5 décembre est à marquer d'une pierre blanche pour tout supporter de l'Olympique Lyonnais qui se respecte, puisque le club rhodanien disputera son dernier match de championnat dans son Stade de Gerland face à Angers (17h00). Une ultime affiche placée sous le signe de la nostalgie.

Il est des pages bien plus difficiles à tourner que d'autres, celles dont le poids des années et de l'histoire ne donne pas envie de passer à autre chose. Et pourtant, sur les coups de 19h00 ce samedi, les supporters de l'Olympique Lyonnais feront leurs adieux au Stade de Gerland, puisque les Gones y disputeront deux heures plus tôt leur dernier match de championnat, face à Angers. Et si un dernier rendez-vous aura lieu en Coupe de la Ligue face à Tours le mercredi 16 décembre prochain, c'est bien cette partie contre le SCO qui fait office de grande dernière pour tous les amoureux du club septuple champion de France. Club résident depuis 1950, l'OL aura tout connu dans une enceinte classée au titre des monuments historiques dès 1967.

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Des âpres bagarres de la Division 2, aux joutes endiablées de la scène européenne : l'histoire fut belle pour tous les fans présents en tribunes Jean Bouin, Jean Jaurès, et en Virages Nord comme Sud. Mais le moment est venu de tirer un trait sur le stade situé dans le 7ème arrondissement, et c'est donc un petit flashback que nous offrent d'anciennes vedettes de l'écurie rhodanienne. Et forcément, au moment d'évoquer leur plus beau souvenir de Gerland, un match retient tout particulièrement l'attention : « Je crois que le match du premier titre, contre Lens, c'est l'un des grands souvenirs marquants. C'est le premier titre, on aura été les premiers à ramener un titre à l'Olympique Lyonnais. Et puis, cette configuration, cette finale à domicile. On avait grappillé notre retard, on y a cru, et jouer un titre sur un match, c'est très fort. Il y avait une attente particulière, les gens croyaient en nous, c'était une atmosphère positive, et on a été porté par notre public », se souvient ainsi Grégory Coupet.

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Un souvenir que partage Patrick Müller : « Si je ne devais garder qu'un seul souvenir, ce serait le match Lyon-Lens en 2002, où Lyon décroche son premier titre, dans ce qui constituait une finale du championnat. C'était juste exceptionnel, les gens envahissaient la pelouse, venaient sur le terrain pour faire la fête avec nous. C'était incroyable, une saison qui se terminait en apothéose. Encore aujourd'hui, c'est difficile à expliquer, tellement c'était beau et magique », se remémore-t-il, visiblement encore un brin nostalgique quand les images de ce sacre historique remontent à la surface. Cris, pour sa part, a un souvenir nettement plus cocasse : « Mon premier titre, pour ma première année à l'OL. Je suis allé partager ce moment merveilleux avec les supporters, j'ai pris le micro pour chanter alors que je ne parlais pas du tout français. C'était la folie ! J'ai tout jeté, je me suis retrouvé sans short, sans maillot, sans chaussures, je me revois à poil (rires), avec juste un slip et une banderole avec mon image dessus. J'étais content de partager ça ». Mais, comme nous le disions plus haut, la légende de Gerland s'est également écrite sur la scène continentale, où la Ligue des Champions aura rythmé la vie des supporters rhodaniens, notamment au cours des années 2000.

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La Ligue des Champions transcendait l'OL

Et pour Sidney Govou, au niveau européen, c'est un soir de 6 mars 2001 qui restera à jamais gravé en lui. Alors opposé à l'ogre Bayern Munich, l'OL se découvre un héros nommé Govou, qui crucifiera Oliver Kahn par deux fois pour terrasser l'écurie allemande (3-0) : « Footballistiquement, si je devais en retenir un, ce serait le match contre le Bayern Munich », nous lance-t-il, avant d'évoquer une autre affiche de prestige : « Même si après, les rendez-vous contre Madrid étaient extraordinaires. Taper les Galactiques du Real 3-0, c'est extraordinaire ! En Ligue des Champions, l'atmosphère étaient différente, nous-mêmes on abordait ces matches différemment ». Ce 3-0 contre les Merengues de Beckham, Raul, et Casillas avait en effet marqué les esprits, faisant entrer définitivement Lyon dans la cour des grands : « Gagner la Ligue des Champions était utopique, mais c'était un rêve, et battre le Real Madrid, ça a forcément un goût particulier. Ça nous a fait prendre conscience qu'on pouvait battre les plus grandes équipes ».

Des affiches de rêve qui ont enflammé Gerland soir après soir, sans pour autant verser dans une ambiance agressive et hostile au possible à l'adversaire : « Si on compare, je pense que ce qui était bien à notre époque, c'est que les supporters étaient plus enclins à nous encourager plutôt qu'à déstabiliser l'adversaire, c'est une marque de fabrique lyonnaise si on compare avec d'autres stades en France et en Europe », note ainsi Coupet, suivi dans ce raisonnement par Govou : « C'est un stade sans aucune agressivité, seulement de belles ambiances ». Des atmosphères qui ont pourtant toujours été plus virulentes à l'approche d'une rencontre en particulier. Vous suivez évidemment mon raisonnement, et comprenez que l'on en arrive au fameux derby face à l'AS Saint-Etienne.

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Le derby, un match à part pour l'OL

« Ce n'est pas forcément les ambiances que je préfère, il y a de la haine dans toute cette atmosphère et je n'en suis pas fan, mais ce sont des matches avec une tension énorme où il faut absolument gagner. C'est encore différent au niveau de l'ambiance, c'est à connaître », poursuit Coupet. Un derby que l'OL a d'ailleurs mis un point d'honneur à remporter une dernière fois à Gerland puisque, souvenez-vous, les Gones ont infligé un cinglant 3-0 aux Verts le 8 novembre dernier, sous l'impulsion d'un Alexandre Lacazette en feu et auteur d'un triplé. Aux Rhodaniens d'en faire de même une dernière fois face à Angers, pour clore l'aventure de Gerland en beauté.

Une soirée unique prévue ce samedi, au cours de laquelle près de 150 anciens joueurs de l'OL seront réunis, avant une cérémonie à l'Hôtel de Ville de Lyon. Un dernier tour d'honneur plein d'émotions, puis viendra le temps d'écrire une nouvelle histoire au Stade des Lumières de Décines : « Je serai présent samedi, pour le dernier match de championnat à Gerland. C'est une page qui se tourne. Mais il va y avoir un nouveau stade, de près de 60 000 places, entièrement fermé, plus grand, plus moderne, avec des tribunes plus à la verticale : ça va amener une ambiance encore plus forte. Ce déménagement dans ce nouveau stade va permettre d'ouvrir un nouveau livre », conclut Patrick Müller. Le début d'une nouvelle aventure.

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