Gervais Martel tente un dernier coup pour éviter le pire au RC Lens

Par Alexis Pereira
4 min.
Lens @Maxppp

Rien ne va plus au RC Lens, qui semble condamné à la relégation en Ligue 2 à l'issue de la saison, voire pire. Mais Gervais Martel ne semble toujours pas résigné et compte bien tenter un dernier coup pour sauver le club artésien.

Une véritable claque. Ce week-end, à Caen, le RC Lens a été balayé (4-1, 26e journée de L1). Un revers lourd qui, s'il n'hypothèque pas les chances de maintien du club artésien, rend les choses un peu plus compliquées. Déçus, les supporters lensois ont demandé la démission de leur président Gervais Martel et le départ de l'actionnaire majoritaire Hafiz Mammadov, coupables selon eux des maux actuels du club. Pour La Voix du Nord, le premier a tenu à répondre. « C’est normal qu’ils ciblent Mammadov, qu’ils demandent ma démission… S’il suffisait que je démissionne pour régler les problèmes, je dormirais mieux, ma vie serait plus sereine», a-t-il lâché avant de poursuivre. «Sauf que demain si je démissionne, il n’y a plus de son et plus d’image. C’est-à-dire qu’il n’y a plus de référent entre les administrations azéries, la DNCG, la Ligue… Le problème de mon départ, il se posera un jour, je ne m’accroche pas, je suis revenu pour réussir quelque chose avec mon club, et on a réussi parce qu’on est remontés tout de suite. Même si, depuis, la situation est très difficile… Les supporteurs font un amalgame Mammadov - Martel, puisque c’est moi qui l’ai fait venir et que, depuis, il a disparu des radars. Mais un actionnaire qui a 99,99 % du club, qui met 24 millions d’euros tant bien que mal et qui, d’un coup est aux abonnés absents… Je fais le maximum de ce que je peux faire. L’actionnaire a 99,99 %, qu’est-ce que, moi, je peux faire d’autre ?», s'est-il défendu.

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L'emblématique président du Racing ne peut donc que regretter les difficultés de Mammadov. « On n’a pas visé haut ! On a monté un budget avec l’actionnaire, et c’est encore nous qui l’avons freiné ! Au mois d’avril dernier, il voulait mettre 10 millions de plus en transferts, on l’a calmé par peur que ce soit difficile de payer. Le budget a été basé sur la 10e place, en masse salariale cela voulait dire 12,5 millions d’euros, un budget logique, avalisé par l’actionnaire, ce qui en L1 permet de viser entre la 10e et la 14e place. S’il avait amené l’argent promis, on ne serait pas 19e du championnat», a-t-il expliqué, semblant vouloir encore croire à une issue heureuse à sa collaboration avec l'homme d'affaires azéri. « Aujourd’hui, ce qu’il nous a dit, c’est qu’il est quelqu’un d’honnête, et que si vraiment il voyait qu’il ne pouvait toujours pas (payer) à la mi-mars, il rendrait ses parts. Parce que s’il ne verse rien, et qu’il ne rend pas les parts, on est morts. C’est pour ça qu’on est allé lui présenter ça. Notre proposition ne l’a pas fait sauter de joie», a-t-il confié avant de lâcher un indice positif. « Elle (la situation de Mammadov) est compliquée puisqu’il n’a pas payé la première tranche de janvier. Mais on nous a dit que ça allait mieux, qu’il y avait une évolution. Et ça ne venait pas de lui», a-t-il lâché, justifiant de son action en Azerbaïjan. « On est allé voir Hafiz Mammadov, mais pas seulement. Vous vous doutez bien… L’ambassadeur de France à Bakou est un allié important. Tous les éléments sont appuyés par un certain nombre de personnes. On l’a incité à prendre cette position. On est le 22 février, ça ne peut pas durer, on doit pouvoir bâtir le Racing de demain», a-t-il rappelé.

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Pour autant, malgré tous ses efforts, la situation des Sang-et-Or est particulièrement critique. L’Équipe imagine qu'au vu de l'état actuel des finances du club, la DNCG ne l'épargnera pas, même s'il descend en Ligue 2. Le quotidien sportif indique même que le redressement judiciaire pourrait être une solution, à l'image de ce qui s'est passé pour Valenciennes l'été dernier. Une option qui permettrait de repartir sur des bases saines mais dont les conséquences sportives, financières et sociales seraient évidemment terribles. Martel veut lui encore croire au miracle. « Il ne faut pas tout mélanger. On est dans une situation compliquée, on n’est pas encore morts. Le club a beaucoup d’atouts : le nouveau stade, le centre de formation qui fonctionne, les dettes qui restent extrêmement faibles, et on a aussi un potentiel supporteurs, il n’y a qu’à voir l’attente. On est malades mais loin d’être morts. Il y aura des époques meilleures pour le Racing, je parle de l’entité », a-t-il conclu. Cette ultime tentative de sauvetage de Gervais Martel aura-t-elle rassuré ses supporters du RC Lens ? Rien n'est moins sûr...

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