Le rapport édifiant sur le chiffre d'affaires des clubs français

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
Quatre joueurs du PSG dans notre onze @Maxppp

L’UCPF a publié aujourd’hui son Baromètre du Foot Professionnel, qui conclut que le chiffre d’affaires des clubs pro de l’Hexagone a augmenté de 20,8% entre 2011 et 2013. Une progression impulsée par celui du PSG, qui masque en réalité une baisse de 3,7 % pour le reste des clubs français.

En 2012-2013, le PSG a tiré un chiffre d’affaires (CA) de 400 M€. Soit le double de la saison 2011-2012 et le quadruple de la saison 2010-2011. L’effet QSI joue à plein régime, propulsant le CA du club de la capitale dans le top 5 des plus gros clubs européens. Avec une telle locomotive, le bilan général du CA des clubs français professionnels (tous les clubs de L1 et L2 plus 4 clubs de National encore professionnels en 2012-2013) parait donc bon. Au total, les 44 clubs français ont dégagé un CA de 1 500 M€ sur la saison 2012-2013, contre 1 243 M€ lors de la saison 2010-2011. Ils le doivent entre autres aux droits télévisuels européens qui enregistrent une hausse de 4% et au retour de la croissance du sponsoring (+8 %) et des recettes de match (+7%). Mais c’est surtout l’explosion du CA du PSG qui permet une telle augmentation générale, puisqu’il représente 27 % du CA total des clubs français ! Un quart des sommes gagnées par les 44 clubs de football professionnel de la saison 2012-2013 provient du club de la capitale, ce qui est un cas unique en Europe.

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Sans le PSG, la réalité est toute autre. Les clubs de L1 et L2 voient ainsi leur chiffre d’affaires diminuer de 3,7 % ! La cause ? Des charges sociales très lourdes d’abord : « pour 2 euros de chiffre d’affaires réalisés par un club, 1 euro est reversé à l’État via les contributions sociales et fiscales du club et de ses salariés », peut-on lire dans le rapport de l’UCPF. Des recettes en baisse sur le marché de la L1, en raison de droits TV nationaux inférieurs (61 M€ de moins sur la période 2012-2016 par rapport à la période 2008-2012) et une billetterie pénalisée par les travaux survenus dans les enceintes qui accueilleront des matches de l’Euro 2016. Sans les résultats financiers du PSG, on s’aperçoit que les clubs professionnels français peinent à colmater des charges sociales plus lourdes (714 millions d’euros, soit +15 % par rapport à la saison 2010-2011). Ce qui pousse les écuries à vendre plus vite leurs meilleurs éléments sur le marché des transferts pour rétablir l’équilibre financier.

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Le rapport de l’UCPF met en avant le rôle majeur que doivent jouer les stades pour que le football français sorte de l’ornière, et prend exemple sur la Bundesliga. Les recettes en provenance de la billetterie ont apporté 1 398 M€ aux clubs de Bundesliga sur la saison 2012-2013, soit plus que le total du chiffre d’affaires de la Ligue 1 toutes recettes confondues (1 297 M€). Le championnat allemand est le plus performant commercialement en Europe si on ne comptabilise pas les droits TV, le point fort de la Premier League par exemple. Aujourd’hui, l’écart entre le chiffre d’affaires du football professionnel français et allemand est conséquent et s’est creusé de 37 % en 6 ans ! Si notre football vit des heures difficiles sur le plan économique, il reste un formidable vecteur d’emplois. Directement et indirectement (médias, stades, commerces, annonceurs, etc), la filière du football génère 26 000 emplois, soit 1 000 emplois supplémentaires par rapport à la saison 2010-2011.

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