«Doria, l’avenir du Brésil rejoint l’OM. L’OM a certainement réussi l’un des plus beaux coups du mercato en enrôlant à quelques heures de la fin de la période de mutation le géant brésilien Matheus Doria Macedo. Agé de 19 ans, il est le grand espoir du football brésilien». L’Olympique de Marseille sortait le tapis rouge, ce lundi, pour annoncer, dans les dernières heures du mercato, l’arrivée de Doria. Marcelo Bielsa, lui, n’a pas mis les mêmes formes pour évoquer la venue du défenseur central brésilien. Au cours d’une conférence de presse mouvementée, durant laquelle, il a sévèrement pointé du doigt la gestion de son président Vincent Labrune, il a remis en cause le recrutement de l’international Espoirs auriverde. L’Argentin attendait quelqu’un d’autre pour remplacer Lucas Mendes, parti à El Jaïsh, et il n’a pas hésité à balancer les noms.

« J’ai appris la vente de Lucas Mendes au dernier moment car il partait au Qatar. J’ai appris l’achat de Doria le lundi après-midi alors qu’il arrivait pour la visite médicale. Aucun joueur n’est arrivé de ma décision. J’ai proposé douze options et aucune ne s’est concrétisée. Nous avons dû recruter dans l’urgence alors que nous voulions ou Stambouli ou Alderweireld », a-t-il lancé. Autant dire qu’el Loco ne voulait pas entendre parler de Doria. Une position assumée quelques minutes plus tard. « Je me suis opposé à l’arrivée de Doria. Quand je donne ma position sur un joueur, je prends en compte de nombreux facteurs et l’un d’entre eux est de savoir quelle est sa valeur et s’il est là pour la durée. L’arrivée de Doria, je n’ai pas pu l’analyser. Je n’ai pas pu donner mon opinion », a-t-il expliqué avant de poursuivre.

«Je vais vous démontrer la vérité avec des détails de communication. J’ai reçu 50 fois des messages de la direction en disant : "Il existe la possibilité de recruter tel joueur". Et un jour : "Il existe la possibilité de recruter Doria. Il est contacté par plusieurs grands clubs européens." J’ai dit : "c’est bizarre qu’il choisisse le championnat de France alors ?!". On m’a répondu : "Parce que la Ligue 1 est moins bonne, et ce sera plus facile pour lui de progresser". Moi, je veux toujours qu’un joueur s’inscrive dans le long terme avec le club. Et pour moi l’analyse d’un joueur, c’est 20 matches, pas dans l’urgence», a-t-il affirmé. Mais il n’en est pas resté là.

Doria déjà sous pression, le fonctionnement du club sévèrement pointé du doigt…

«Le président m’avait aussi promis qu’on n’allait pas engager de joueurs étrangers, car l’OM n’a pas la structure suffisante pour évaluer les qualités d’un joueur qui ne joue pas en France ! Lundi, je croyais que personne n’allait venir. J’ai réintégré Fanni en pensant attendre le mercato d’hiver. Il faut être cohérent ! Lucas Mendes est là depuis deux ans et il part, alors qu’il a su s’adapter au club. Et on prend Doria - je ne juge pas ses qualités sportives - sans logique par rapport à ma manière de fonctionner. Je vais essayer de réussir avec Doria. Je ne le juge pas sportivement, mais il faut que j’explique ce procédé», a-t-il conclu sur ce dossier, la cellule de recrutement phocéenne et l’organisation de Labrune en prenant également pour leur grade…

Si on peut comprendre ses propos et sa déception au regard des promesses de son patron, Marcelo Bielsa prend le risque de mettre Doria sous une pression énorme. Avec l’étiquette de «joueur du président», l’ancien pensionnaire du Botafogo, buteur avec la Seleção U21 ce mercredi, en amical, contre le Qatar (4-0), risque dans un premier temps de voir son intégration compliquée. Et comme il est déjà compliqué de s’adapter dans le contexte marseillais habituel, cette petite passe d’armes entre son président et son entraîneur pourrait bien laisser des traces chez le natif de São Gonçalo, et ce, même si son niveau et sa réputation ne souffrent d’aucune contestation. Drôle d’accueil…