Le départ de Carlo Ancelotti du PSG est presque entériné ce matin par la presse sportive. Une nouvelle qui, si elle se confirme, pourrait ne pas rester sans conséquences et qui interpelle encore sur la gestion de QSI.

Carlo Ancelotti au Paris Saint-Germain, ce serait donc bientôt terminé. Premier de Ligue 1 avec son équipe, le coach italien aurait donc signifié à son président, Nasser Al-Khelaïfi, qu’il mettrait les voiles à l’issue de la saison avec, sans doute, un titre de champion de France en poche. Un adieu sous le signe de la victoire pour l’Italien, mais qui laisserait un goût amer. « J’ai un contrat avec une option jusqu’en 2014. Si c’est ma décision, alors j’ai déjà décidé la saison passée en signant ce contrat avec une option automatique pour rester un an de plus. Si tout va bien pour tout le monde, on continuera », déclarait Ancelotti le 10 mars dernier. Alors, « Carletto » nous aurait-il menti ?
Selon certaines indiscrétions, si son départ au Real Madrid se confirme, tout aurait été réglé dès le mois de décembre 2012. Un mois durant lequel le technicien transalpin est passé tout près de la sortie après l’ultimatum fixé par ses dirigeants au soir du match perdu contre Nice (1-2) et juste avant le match retour de poules face à Porto (2-1). S’il a finalement sauvé sa peau, Ancelotti a été marqué au fer rouge par cette expérience. Moins d’un an après le forcing effectué par Leonardo pour le recruter, l’Italien ne pensait sans doute pas être aussi vite remis en cause par d’impatients Qataris finalement peu regardants, à l’époque, du CV de leur coach peu de temps après avoir déjà licencié Antoine Kombouaré du jour au lendemain alors que le Kanak venait d'être sacré champion d'automne à la trêve hivernale. Alors, au moment où Madrid est venu frapper à sa porte, il est facile de comprendre le choix du « Mister ».
Des cadres mécontents ?
D’une part, une institution comme le Real, ça se refuse très rarement. Enfin, en dépit de leur puissance financière, les propriétaires du PSG ont peut-être refroidi un Ancelotti qui a vu là des dirigeants trop impatients, prêts à l’évincer comme dans un vulgaire jeu de dames. Alors, au moment où Paris a démontré notamment face au Barça qu’il avait les moyens de rivaliser avec les meilleurs d’Europe et où il s’apprête à remporter le troisième titre de champion de France de son histoire, la volonté de QSI de prolonger son entraîneur arrive trop tard si, encore une fois, tout ce scénario se confirme. « Nous voudrions qu’il reste, mais son avenir est entre ses mains ». Autre homme souvent mis sur la sellette, Leonardo indiquait d’ailleurs à demi-mot qu’une pareille issue pouvait se produire.
Alors, si Ancelotti dit « ciao », quelles conséquences pour le PSG ? Tout d’abord au niveau des joueurs. Pour ceux qui étaient là sous l’ère Kombouaré, voir leur club changer de coach pour la deuxième fois en moins de deux ans n’a rien d’exceptionnel dans le monde actuel du football, mais voir partir aussi vite un technicien aussi réputé qu’Ancelotti interpelle. Ensuite, il y a les cadres du vestiaire pour qui le départ de leur coach pourrait avoir des conséquences sur leur avenir. On pense bien évidemment à un certain Zlatan Ibrahimovic. « Normalement, Zlatan reste à Paris la saison prochaine, mais un transfert est possible si la situation au PSG change, c’est-à-dire si l’entraîneur change ou si le projet des propriétaires évolue », déclarait son agent Mino Raiola. Ou encore Thiago Silva qui a clairement laissé entendre que la présence d’Ancelotti au PSG avait joué un rôle majeur pour sa venue. « Surtout, le coach, Carlo Ancelotti, parle italien et je l’ai connu 6 mois à Milan, cela va aider mon adaptation. (...) Je rejoins une grande équipe, j’en suis content. S’il n’y avait pas eu les personnes présentes et le joli projet, j’aurais peut-être pris un autre chemin. C’est un privilège d’être dans une ville si prestigieuse et un grand club », indiquait-il lors de sa présentation en août dernier. À l’heure où ces deux éléments forts du groupe parisien font l’objet de sollicitations, un tel événement serait donc mal accueilli.
Peu de solutions de rechange de même standing
Enfin, quel coach pour remplacer Ancelotti ? Si les pistes Éric Gerets et Arsène Wenger n’ont pas tardé à refaire surface, sont-elles pour autant sûres d’aboutir ? En ce qui concerne l’Alsacien d’Arsenal, il a souvent répété qu’il honorerait un contrat courant jusqu’en 2014. Fera-t-il une entorse pour Paris ? Pas forcément. Ensuite, la signature de Pep Guardiola au Bayern Munich et la rumeur de plus en plus insistante du retour de José Mourinho à Chelsea ont ôté deux options chères aux yeux de QSI (surtout celle du Special One). Roberto Mancini ? La piste Guardiola évaporée, Manchester City se retrouve sans grandes solutions. Également séduits par Ancelotti, les Citizens ont une marge de manœuvre limitée. De quoi sauver peut-être la place de l’ex-Intériste. Resterait alors l’option Rafa Benitez, libre de tout contrat à la fin de la saison, ou encore la possibilité Manuel Pellegrini. Ce dernier n’est certes pas le coach mondialement reconnu que veut QSI, mais son style de jeu plait. Performant à Villarreal de 2004 à 2009, il a failli amener les Boquerones en demi-finale de la Ligue des Champions cette saison. De plus, il n’est plus payé à Malaga. Enfin, il convient de rappeler que Frank Rijkaard, qui a remporté la LdC avec le Barça en 2006, est également sans emploi.
Parti pour mettre un terme à dix-neuf ans de disette en Ligue 1, le PSG se préparait à partir à la conquête de nouvelles stars XXL pour son mercato. Mais aujourd'hui, la nouvelle priorité est bien celle de maintenir ou de trouver assez rapidement un capitaine pour son navire. Une péripétie supplémentaire pour les Qataris et leur nouveau jouet. Reste à savoir si le vestiaire rouge-et-bleu en sera durement affecté ou non.