US Orléans, Yohan Demoncy : « au PSG, il y a cette culture de la gagne »

Par Guillaume Issner
5 min.
Orléans Yohann Demoncy @Maxppp

Engluée à la dernière place du classement de Ligue 2, l’US Orléans se bat pour garder sa place dans le deuxième échelon du football français. Yohan Demoncy (24 ans), milieu de terrain des Guêpes, s’est entretenu avec Foot Mercato. Il nous a plongé au cœur de la saison de l’USO et est revenu sur sa formation de neuf ans au Paris Saint-Germain.

Foot Mercato : êtes-vous resté à Orléans pendant le confinement et comment vous occupez-vous ?

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Yohan Demoncy : Je suis rentré chez mes parents en Seine-et-Marne, j’y suis depuis le début du confinement. J’arrive à m’occuper. Mon frère a acheté une maison donc je l’aide un peu pour les travaux. Je m’entretiens chaque jour et quand j'ai du temps libre je joue à la Playstation et à Football Manager.

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FM : restez-vous en contact avec le club pendant cette période ?

Y.D : oui, on (les joueurs) échange souvent avec le club : par mail ou par message. On a eu récemment une visioconférence. Et puis nous avons des programmes fournis par le club. Donc tous les jours on y prend part et on garde la forme au maximum.

FM : selon vous, pourquoi l’USO n’y arrive pas cette saison ?

Y.D : on a commencé la saison avec un effectif très jeune. Beaucoup de cadres sont partis à l’issue de la saison dernière et ça s’est ressenti sur nos performances. On a des bons joueurs, on forme une bonne équipe mais on a manqué d’expérience. On jouait plutôt bien en début de saison mais à chaque fois on se faisait punir. On perdait 1-0, on prenait un but sur coup de pied arrêté ou on se faisait rejoindre à la 90e minute. C’est une accumulation de circonstances. On se disait que ça allait tourner mais au final non ça n’a jamais été.

FM : cette situation doit être difficile mentalement. Comment vous accrochez-vous à votre espoir de maintien ?

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Y.D : oui c’est très compliqué. On sait qu’il reste des matches et que rien n’est fait (sept points de retard sur Niort, 18e et virtuel barragiste). On a envie d’accrocher les barrages. On se dit que c’est impossible d’évoluer en National la saison prochaine, que ce soit pour le club ou les joueurs sur le plan individuel. On n'a pas le choix, c’est à nous de relever la tête et de faire les efforts. Il faut se battre jusqu'au bout.

FM : vous avez moins de temps de jeu que la saison dernière (remplacé 10 fois sur 20 matches de Ligue 2). Comment le vivez-vous ?

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Y.D : c’est difficile forcément mais quand l’équipe n’a pas de bons résultats, le coach est obligé de tenter certaines choses et ça en fait partie. Il faut amener du sang neuf donc au vu de la situation, c’est tout à fait normal.

F.M : Gilbert Zoonekynd et Cyrille Carrière ont remplacé Didier Ollé-Nicolle sur le banc. Quelles sont leurs ambitions et que veulent-ils mettre en place ?

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Y.D : ils s’entendent bien et se connaissent déjà. Ils veulent nous redonner confiance en nous et vont apporter leur touche personnelle pour essayer de nous maintenir. Ils l’ont déjà fait avec Tours (2014/2015 et 2016/2017, ndlr). Ils essayent de mettre leur expérience au profit de l’US Orléans.

FM : face au PSG la saison dernière (8e de finale de Coupe de la Ligue), vous étiez suspendu. Est-ce frustrant de manquer les retrouvailles avec son club formateur ?

Y.D : oui j’étais très déçu. Je n’ai pas pu jouer contre mes potes mais je suis passé à autre chose, ce n’est qu’un match. Il ne faut pas que je m’arrête à ça, ce sont des moments difficiles qui font partie de l’apprentissage. Sur le coup, j’étais dégoûté surtout que mon carton rouge (le match de Ligue 2 avant le choc contre le PSG, ndlr) est une injustice. Quand c’est mérité je peux l’accepter mais là non, c’était plus que sévère. Maintenant c’est passé, et je me concentre sur le maintien, je ne pense plus au passé.

FM : vous avez passé neuf ans à la formation du PSG (2009-2018). Qu’en gardez-vous ?

Y.D : au PSG, il y a cette culture de la gagne. La plupart du temps, on gagnait tous nos matches. Après, il y a des gros souvenirs comme l’Al Kass Cup au Qatar (tournoi international remporté par les U17 parisiens en 2012), la Youth League (finale en 2015). Ça reste des gros souvenirs et avec les autres joueurs, on a tous tissé des liens très forts pendant ces compétitions.

FM : après avoir participé à plusieurs entraînements avec les pros : un joueur vous a impressionné plus que les autres ?

Y.D : à mon époque, il y avait deux joueurs qui m'ont impressionné : Thiago Motta et Maxwell. Ils sont très humbles, ça m’a vraiment marqué. À chaque entraînement, ils étaient performants et leurs qualités techniques étaient incroyables. En les voyant jouer, on voit qu’ils ne sont pas là par hasard et on comprend leur grande carrière. Et en plus, ils ont toujours les bons mots.

FM : à l'été 2015, Laurent Blanc vous a retenu pour participer à l’International Champions Cup avec l'équipe première aux États-Unis. Vous aviez même joué en fin de match contre Benfica : quel est le sentiment dominant en rentrant sur le terrain ?

Y.D : c’était une grande fierté même si ce n’était qu’un match amical. J’étais déjà très content d’avoir fait partie des jeunes sélectionnés. C’est valorisant et ça signifie que j'ai retenu l’attention du coach alors qu’il y a beaucoup de bons joueurs au centre de formation.

FM : Christopher Nkunku (RB Leipzig) et Odsonne Édouard (Celtic Glasgow) que vous avez côtoyés en jeunes sont très bons dans leur club. Cela vous surprend ?

Y.D : il y a énormément des très bons joueurs au centre de formation et eux en faisaient partie. Ce qu’ils font maintenant, c’est tout à fait mérité et ça ne m’étonne pas forcément. Ce qu’ils faisaient chez les jeunes, c’était déjà très impressionnant.

FM : la finale de Youth League perdue contre Chelsea (2-1) en 2015 est-elle la plus grosse déception de votre jeune carrière ?

Y.D : si j’exclus cette saison et une éventuelle relégation, oui c'est certainement ma plus grosse déception. Il y a aussi la demi-finale de Gambardella, qu’on avait perdue (3-1) contre Sochaux la même saison. Ces défaites permettent néanmoins de progresser, elles rendent plus fort et m’ont fait apprendre.

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