Comment West Ham gère la vie sans Dimitri Payet

Par Dahbia Hattabi
5 min.
West Ham United @Maxppp

Au terme d'un long bras de fer, Dimitri Payet a eu gain de cause et a pu rejoindre l'Olympique de Marseille. Comment West Ham digère-t-il le départ de sa star ? Gros plan.

De l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas. Un pas qu'a franchi Dimitri Payet durant le mois de janvier 2017. Superstar de West Ham la saison dernière et chouchou du public, Dimitri Payet est devenu cet hiver l'ennemi public numéro un. Les supporters des Hammers, que l'on a vus pour certains piétiner son maillot ou se le faire rembourser, ne lui ont pas pardonné les conditions dans lesquelles il a quitté Londres. L'international français est allé au clash avec les Anglais comme l'avait révélé un Slaven Bilic touché en conférence de presse le 12 janvier dernier. Après des semaines de bataille, l'ancien joueur du FC Nantes a pu retourner à Marseille, lui qui ne s'était pas fait à la vie en Angleterre. Les pensionnaires du stade Olympique de Londres n'ont pas été malheureux dans l'histoire puisqu'ils ont récupéré 29 M€ pour un joueur acheté 12 M€ un an et demi plus tôt. Le chapitre Dimitri Payet est définitivement terminé pour les Hammers. Mais comment vivent-ils sans celui qui était l'atout numéro un de l'équipe ?

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West Ham a gagné collectivement

Le dernier match de Payet à West Ham remonte au 6 janvier 2017. C'était en FA Cup face à Manchester City (défaite 5 à 0). Depuis, son ancien club, qui restait alors sur trois défaites de suite, est plutôt dans une bonne phase. En 5 matches, les Londoniens affichent un bilan de trois victoires (Crystal Palace, Middlesbrough et Southampton), un nul (WBA) et une défaite (Manchester City). D'un point de vue comptable, le club anglais est passé de la 13ème place en Premier League (avant le départ de Payet) à la 10ème place aujourd'hui. Avec le départ de sa star, l'écurie britannique a dû se réinventer. Slaven Bilic utilise toujours le même système, à savoir un 4-2-3-1 avec Andy Carroll en pointe soutenu par Robert Snodgrass, Sofiane Feghouli (aile droite, 2 buts et 1 passe décisive depuis le départ de Payet) et Manuel Lanzini (ailier gauche, 2 buts et 2 passes décisives depuis le départ de Payet), qui a pris la place qu'occupait Dimitri Payet. Ces éléments ont haussé leur niveau de jeu comme nous l'explique Salim Baungally, journaliste à SFR Sports et spécialiste du foot anglais.

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«Sur le papier, le départ de Payet devait laisser un énorme trou. Au final, il a été pallié et pas qu'un peu. Il faut rappeler qu'il y a eu des achats dans l'autre sens avec Snodgrass qui est arrivé. Il est venu renforcer le milieu de terrain. Il joue plus ou moins en numéro 10 derrière l'attaquant. Il peut aussi jouer deuxième attaquant. Le départ de Payet a aussi entraîné une responsabilisation supplémentaire pour deux autres joueurs : Lanzini et Feghouli. Feghouli, West Ham l'a fait venir en début de saison et il ne jouait quasiment pas. On pensait même qu'il serait prêté voire même vendu cet hiver. Mais il y a eu cette histoire Payet qui a fait que Bilic s'est souvenu qu'il avait un joueur, Feghouli. Lui joue à droite. C'est plutôt Lanzini qui joue au poste de Payet. Lanzini est désormais devenu l'homme clé, idoine, du système de Slaven Bilic. C'est lui qui a pris en quelque sorte la place de Payet. Bizarrement, le départ de Payet a permis à d'autres de se révéler et donc paradoxalement ce départ est bénéfique pour West Ham».

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Payet manque sur les coups de pied arrêtés

Si le club a perdu un atout de taille, il a gagné collectivement. «C'est un système qui va être gardé a priori. Individuellement et techniquement parlant, ils sont moins bons que Payet. Quand il était "on fire" à West Ham, Payet était juste hors-norme. On sent qu'avec ce départ, des joueurs ont dû hausser leur niveau de jeu. Ce n'est que bénéfique pour West Ham». Mais tout n'est pas parfait non plus nous précise Salim Baungally : «L'équipe est meilleure et plus réaliste dans le jeu. Mais on ne va pas non plus s'emballer. Il y a un point à mon sens où l'équipe est beaucoup moins bien, c'est les coups de pied arrêtés. C'était l'un des gros points forts de Payet. Que ce soit les coups francs directs ou même les corners, il était dangereux à chaque fois. Ce sont Feghouli et surtout Lanzini qui les frappent. Il y a eu un but la semaine passée face à Southampton sur corner. Mais il faut reconnaître que sur cette phase de jeu, West Ham est moins dangereux qu'avant. C'est moins précis, là où avec Payet ça l'était davantage. Cela demande peut-être un peu de temps. Avec Lanzini ou Snodgrass, qui est connu pour avoir un pied gauche de folie, on peut se dire que ça peut faire mal quand ça tournera bien».

Enfin, Slaven Bilic, qui semblait touché après de départ de Dimitri Payet, a su rebondir et compenser ce départ. D'autant que l'attaque n'est pas son problème numéro un : «Aujourd'hui, je ne peux pas dire que Bilic est serein. Il est plus inquiet par rapport à sa défense, qui prend beaucoup de buts. Offensivement, il est plus rassuré par ce qu'il voit. Bizarrement, lorsque Payet était là, il avait des responsabilités colossales, c'était le joueur le plus important de l'équipe, au final lui-même était moins bon que la saison dernière. Il était peut-être moins en confiance. Le jeu était tellement basé sur Payet qu'au final, rien n'était positif. On voyait les conséquences car les Hammers n'allaient pas bien. Avec ce départ, des joueurs ont pris leurs responsabilités depuis quelques journées. Le club va mieux». Avec le départ de Payet à l'OM, tout le monde a été gagnant finalement !

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