UEFA Europa League

Benfica-Chelsea : les notes du match

Chelsea remporte sa deuxième coupe d'Europe consécutive en venant à bout de Benfica dans les ultimes secondes d'un match dominé par les Lisboètes (2-1).

Par La Rédaction FM
9 min.
Chelsea FC Branislav Ivanović @Maxppp

Un doublé inédit. Chelsea avait l’occasion ce soir de remporter la Ligue Europa après avoir soulevé la Ligue des Champions la saison dernière. Pour cela, il fallait venir à bout d’un Benfica Lisbonne que l’on ne présente plus dans ces compétitions. Pourtant, les Blues n’ont pas eu d’autre choix que de subir en première période. Jeu de passes léché, accélérations permanentes de Salvio et Gaitan, le club lisboète a fait vivre un calvaire aux Anglais en première période. On retiendra entre autres trois situation très chaudes dans la surface de Chelsea (11e, 12e, 15e) en l’espace de 4 minutes ! Mais si Benfica sait parfaitement s’approcher des cages adverses, il éprouve un mal fou à conclure. Ni Gaitan, ni Cardozo, ni Salvio n’ont réussi à trouver le cadre malgré plusieurs tentatives. Et Chelsea là-dedans ? Comparé au jeu chatoyant des Aigles, celui des Blues faisait peine à voir. Fernando Torres, esseulé en pointe, courait dans le vide, Ramires perdait ballon sur ballon, Oscar était invisible et même Mata perdait de sa précision technique. Seul l’éternel Frank Lampard réveillait les siens, d’une frappe soudaine et puissante qui manquait de tromper Artur (38e). Bien trop peu. Et c’est bien Benfica qui rentrait aux vestiaires des regrets plein la tête après une première période aboutie mais sans but.

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Le but, c'est Chelsea qui allait l'inscrire au retour des vestiaires, après avoir essuyé un nouvel orage (49e, 51e, 58e). Fernando Torres retrouvait ses jambes d'antan pour éliminer Luisao puis Artur et donner l'avantage aux siens. Cruel au regard de la débauche d'énergie et de talent de Benfica. Chelsea n'avait eu besoin qu'un dégagement de Cech prolongé par Mata pour trouver la faille, alors que les Aigles s'échinaient à construire. L'entraîneur Jorge Jesus jouait le tout pour le tout en faisant entrer deux nouveaux éléments offensifs et étaient vite récompensés par un penalty consécutif à une main d'Azpilicueta. Cardozo le transformait (68e). Dès lors, Benifca se ruait à l'attaque, mais s'exposait aux contres de Chelsea, plus tranchants. Cardozo envoyait une mine, sauvée par Cech (82e). Lampard répondait d'un missile envoyé sur la barre (88e). Mais la conclusion était détenue par Ivanovic, qui dévoilait toute sa science du jeu aérien pour crucifier Artur et tout Benfica (90e) sur un corner de Mata. Malgré une ultime action de Cardozo, le club lisboète était bien obligé de s'avouer vaincu, au terme d'une prestation pourtant aboutie. Chelsea, lui, réalise un doublé inédit dans le monde du football. Sans briller mais avec une abnégation et un réalisme remarquables, le club londonien s'est fait une place dans l'Histoire.

L'homme du match : Ivanovic (7) : apparemment un peu nerveux, il a commis quelques fautes grossières et aurait dû être averti. Mais dans l'ensemble il a tenu le choc, son jeu de tête étant appréciable sur les nombreux centres lisboètes. Mais ce jeu de tête, il allait le faire parler en attaque également. C'est lui qui est venu crucifier Benfica, avec une détente phénoménale et une précision étonnante (92e) ! Le héros de la soirée pour les Blues.

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Benfica :

  • Artur (6) : pas grand-chose à reprocher au portier brésilien. Auteur d’une grosse parade sur une frappe lointaine de Lampard (37e), il se montre également impérial dans ses sorties aériennes. En revanche, il est lâché par sa défense sur le but de Torres (59e), et il est impuissant dans sa sortie. Impuissant également sur la tête lobée d’Ivanovic dans les derniers instants.

  • Luisao (5) : très peu sollicité en première période, le capitaine de Benfica a fait le job sans forcer son talent, et cela amplement suffit. Puis vint la seconde période, où il largement été mis à contribution. Finit par perdre ses nerfs après l’ouverture du score, où il se fait manger par Torres (59e). Enorme tacle sur une accélération de Ramires dans la surface (84e).

  • Garay (6,5) : son compère de la défense centrale Luisao était parfaitement en place, et lui se chargeait de sortir sur le porteur du ballon et d’intervenir avec rugosité. A noter son énorme sauvetage de la tête sur un centre venu de la gauche de Mata (39e). Touché, il finit par céder sa place à Jardel (78e).

  • Melgarejo (6) : énorme dans son placement et ses retours défensifs, c’est lui qui a totalement muselé Ramires. En surrégime et victime de crampes, il laisse sa place à John (66e).

  • Andre Almeida (5,5) : une performance sereine, pas déstabilisé lorsque Mata venait épauler Oscar dans le couloir gauche des Blues. En seconde période, il a toutefois été moins en vue offensivement.

  • Matic (7) : gros abatage physique, une technique précise et des relances soignées. Une véritable sentinelle sur laquelle les défenseurs centraux ont pu se reposer. Se projetait même parfois vers l’avant, et donnait le sentiment de pouvoir faire la différence à chaque accélération. A la récupération, il était omniprésent.

  • Perez (6) : ultra mobilisé, l’Argentin était dans tous les bons coups de son équipe. Hélas, il a quasi systématiquement échoué dans la finition ou dans la dernière passe. A l’aise techniquement, il a beaucoup provoqué les Blues balle au pied.

  • Rodrigo (5) : peut-être un peu un ton en dessous par rapport à ses partenaires. Pourtant impliqué et plein d’envie, il n’a jamais vraiment donné l’impression de dominer son sujet. Avec notamment, sa frappe contrée par Azipilicueta sur un superbe service de Cardozo (50e). Remplacé par Lima (66e).

  • Gaitan (6) : véritable accélérateur de particules de son équipe en première période, on l’a un tout petit peu moins vu au cours du second acte. A raté plusieurs occasions qu’il n’a pas su cadrer (12e, 32e, 49e). Par sa technique et ses dribbles, il a créé la zizanie dans la défense des Blues.

  • Salvio (5,5) : percutant côté droit, il a réussi à souvent trouver Cardozo sur ses centres. Il a pris le meilleur sur Ashley Cole. Par la précision de ses passes, il pouvait offrir une occasion aux siens à chaque accélération.

  • Cardozo (7,5) : quelle finale injuste pour le Paraguayen. Souvent à son avantage, il s’est créé plusieurs situations dangereuses. Et bien qu’il ait eu fort à faire dans les airs face à Cahill et Ivanovic, il a réussi à placer quelques têtes, malheureusement pas cadrées (2e, 41e). Suite à un superbe travail de conservation, il réussit à décaler Rodrigo, malchanceux. Plein de sang-froid, c’est lui qui se charge de transformer le pénalty de l’égalisation (68e). Et bien que les carottes étaient déjà cuites, il aurait pu arracher la prolongation en inscrivant un second but, suite à un cafouillage dans la surface de Chelsea dans les derniers instants.

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Chelsea :

  • Cech (6) : pas de travail en première période malgré la domination lisboète, les tirs étant contrés ou non-cadrés. Plus sollicité après la pause, il réalise un arrêt fantastique sur une frappe de Cardozo (82e). Il est battu sur le penalty de l'attaquant des Aigles.

  • Azpilicueta (4) : il a souffert face à Gaitan, qui rivalisait en vitesse. Il s'est un peu plus montré que Cole offensivement mais a eu tellement de travail derrière ! Malheureux car coupable involontaire de la main qui a provoqué le penalty de Cardozo (68e).

  • **Ivanovic (7) :**lire ci-dessus.

  • Cahill (6) : le point fort de la défense des Blues ce soir. Parfaitement placé, il a réalisé un gros début de match lorsque Benfica a poussé, avec de bons jaillissements. Il a livré un gros duel avec Cardozo, en alternance avec Ivanovic. Solide.

  • Cole (4) : peut-on faire plus discret que Cole ce soir ? Habituellement dévoreur d'espaces, il a été contraint à de la défense pure et dure par Salvio. Souvent malmené, il a plié mais jamais cédé. Le seul point positif de son match.

  • David Luiz (4) : replacé depuis quelques rencontres en milieu défensif, il apporte généralement son impact physique dans l'entrejeu. Mais ce soir, c'est souvent lui qui s'est fait bouger, par Matic ou même par le râblé Enzo Pérez. Il a tendance à tenter l'impossible dans ses passes vers l'avant. Cela marche rarement, surtout lorsqu'il s'agit d'envoyer Torres paître sur une aile. Beaucoup de déchet donc et des choix très surprenants.

  • Lampard (5,5) : calme et précis techniquement, il était un oasis de sérénité en première période. Mieux, il aurait pu marquer sur une frappe puissante sans un arrêt assez miraculeux d'Artur (38e), puis sur un missile de 30 mètres qui a atterri sur la barre (88e). La légende de Chelsea est certes bien plus discrète que dans le passé, touchant moins de ballons, mais il n'est pas moins important.

  • Ramires (3) : quelle déception ! Le Brésilien a quasiment tout raté ce soir. Dribbles ratés, passes peu inspirées, de nombreuses fautes, il a traîné sa peine tout au long de la rencontre malgré un léger mieux en fin de rencontre. Il est capable de beaucoup plus.

  • Oscar (3) : invisible ou presque. Placé à gauche, il a souffert de l'influence de Mata dans sa zone. Il n'a été dans aucun des rares bons coups de Chelsea, a été un ton en-dessous dans les duels. Averti dès la 14e minute, il a traversé la rencontre comme un fantôme. Pourquoi Benitez ne l'a pas remplacé ?

  • Mata (6) : moins tranchant qu'à son habitude, il a fait ce qu'il a pu au cours de la pauvre première période des siens. Avant de monter en régime après la pause, sans jamais trouver la clé dans la défense adverse. Toutefois, il est impliqué sur les deux buts. Il prolonge le dégagement de Cech en direction de Torres pour l'ouverture du score. Et il tire le corner décisif pour la tête d'Ivanovic. Indispensable.

  • Torres (6) : sevré de ballons en première période, il a fait ce qu'il a pu, proposant des appels en profondeur, sans succès. Esseulé, il ne parvenait pas à se défaire du marquage de Garay. Et puis est venue la 59e minute, au cours de laquelle on a retrouvé le Torres flamboyant de Liverpool. Bien lancé en profondeur, il gagnait son duel face à Luisao, avant de dribbler Artur et de pousser le ballon au fond des filets. Un véritable shoot de confiance pour l'Espagnol, qui tentait de forcer la décision 5 minutes plus tard. Il n'a jamais cessé de se battre.

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