OL : les premiers choix forts de l'ère Laurent Blanc

Par Dahbia Hattabi
6 min.
Laurent Blanc et ses joueurs @Maxppp

Dimanche soir, l'Olympique Lyonnais a accueilli le LOSC au Groupama Stadium. Une rencontre au cours de laquelle Laurent Blanc a de nouveau fait confiance plus au moins aux mêmes joueurs. D'autres, eux, vont devoir encore le convaincre.

Le Président a tranché. Nommé entraîneur de l'Olympique Lyonnais le 9 octobre dernier, Laurent Blanc a donné le ton d'entrée lors de sa conférence de presse de présentation. Oui, les cartes seraient redistribuées après son arrivée. C'est sensiblement le même discours que l'ancien entraîneur du PSG a tenu vendredi avant le match face à Lille. «Il y a beaucoup d'améliorations depuis que je suis là mais quand il y a un changement d'entraîneur, les joueurs sont très intelligents, il ne faut pas être dupe… Les cartes sont redistribuées et tout le monde a intérêt à se montrer sous son meilleur visage. En termes d'intensité, c'est donc meilleur».

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L'occasion pour le champion du monde 98 d'envoyer à nouveau un message aux jeunes dont il reconnaît le talent. Mais il estime toujours qu'ils ne doivent pas être en première ligne alors que Lyon doit faire le plein de points. «Quand une équipe est dans une période difficile, c'est difficile de s'appuyer sur un noyau de jeunes joueurs. Les jeunes apportent de l'insouciance, les joueurs expérimentés ont les compétences pour sortir de ce genre de période». Le Cévenol reste donc fidèle à sa ligne directrice lui qui a quasiment aligné les deux mêmes onze lors de ses deux premières rencontres sur le banc lyonnais face au Stade Rennais (16 octobre, défaite 3-2) et face à Montpellier (22 octobre, victoire 2-1).

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Toko Ekambi et Tetê sont sortis du onze

Et il a récidivé de nouveau dimanche lors de la réception du LOSC au Groupama Stadium (13ème journée). Ainsi, il a opté pour un 3-5-2 (5-3-2 sur phase défensive) avec seulement un changement puisque Damien Da Silva a pris la place de Sinaly Diomandé, suspendu et qui était dans le onze de départ lors des deux matches précédents. Mis à part cela, Blanc s'appuie sur les mêmes hommes à savoir Anthony Lopes, Castello Lukeba, Jérôme Boateng, Nicolas Tagliafico, Houssem Aouar, Maxence Caqueret, Malo Gusto, Moussa Dembélé et Alexandre Lacazette. Il a d'ailleurs relancé Aouar, Boateng ou encore Diomandé, placardisés avec Bosz. Tout le contraire de Thiago Mendes, qui évoluait en défense centrale sous les ordres de l'ancien coach. Présent également dans l'équipe alignée ce dimanche, le footballeur auriverde est de nouveau considéré comme un milieu.

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Laissé sur le banc face à Rennes, il est revenu dans le onze suite à la blessure de Corentin Tolisso, titulaire dans l'esprit du coach tricolore. Le Brésilien peut donc marquer des points en l'absence de son coéquipier. D'autres, eux, ont "perdu" leur place suite au changement d'entraîneur. Titulaires en attaque avec Bosz, Karl Toko Ekambi (5 minutes contre Rennes, 27 minutes face à Montpellier) et Tetê (5 minutes face à Rennes, 0 face au MHSC) ont été déclassés et font les frais du changement de système. Ce dimanche, ils ont enchaîné avec un troisième match dans la peau de remplaçants. Un coup dur notamment pour le Camerounais, qui avait été nommé vice-capitaine en début de saison. Dimanche, il est entré à la 65e, pour apporter sa vitesse et sa capacité à prendre la profondeur. Jeff Reine-Adelaïde (entré à la 65e) ou encore Romain Faivre (entré à la 72e) font, eux, partie de la rotation sans pour autant être titulaires.

Blanc fait patienter les jeunes

Les jeunes ont aussi un peu de souci à se faire. Outre les talents envoyés en réserve que l'on ne voyait pas avec Peter Bosz ou ceux qui jouaient peu (Barcola), Laurent Blanc n'avait pas du tout utilisé jusqu'à présent Johan Lepenant (19 ans). Auteur de 9 matches, dont 1 en tant que remplaçant, avec le coach néerlandais, le milieu arrivé cet été n'avait pas joué la moindre minute depuis la prise de fonction de Blanc. Etonnant, si on se fie au niveau de jeu affiché depuis son arrivée. Il a été l'une des meilleures recrues estivales et il a tenu le choc quand Lyon coulait. Le concernant, son entraîneur s'est montré optimiste vendredi. «Johann Lepenant a démontré qu'il avait les capacités pour jouer. Il sera l'un des joueurs qui apparaîtra de plus en plus dans l'équipe».

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Il était encore sur le banc dimanche face aux Dogues mais il a remplacé Da Silva à la pause (retour d'une défense à 4). Agressif, il a pu montrer durant 45 minutes ses qualités, lui qui a avalé les kilomètres et récupéré quelques ballons. Mais Blanc reste prudent avec lui, comme avec Rayan Cherki (19 ans). Le jeune homme, qui a prolongé cet été, repart de zéro. Malheureusement pour lui, il va devoir encore patienter, lui qui n'avait eu aucune minute de jeu depuis la prise de pouvoir de Blanc. Il est entré en fin de match face aux Nordistes. Difficile pour lui comme pour d'autres de montrer ce qu'ils ont dans le ventre, hormis aux entraînements.

Mais contrairement à Peter Bosz, Laurent Blanc s'est montré clair en indiquant que l'urgence de la situation le poussait à faire ces choix. Ensuite, la donne pourrait changer. Quoi qu'il en soit, le groupe a l'air de bien vivre tout cela comme l'ont expliqués Jeff Reine-Adelaïde et Anthony Lopes en zone mixte. «Son discours a fait beaucoup. Le fait qu’il arrive totalement frais et remette tout le monde un peu d’aplomb, surtout mentalement, ça a été un gros travail de sa part. Il a su trouver les mots qu’il faut. On aurait aimé prendre 9 points sur 9 depuis son arrivée, mais 6 sur 9, c’est plutôt correct. (...) Le fait qu'il soit venu avec un discours qui redonne de la confiance à tout le monde a fait du bien».

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Le Président évoque le dossier des remplaçants

Tout le groupe tire dans le même sens, malgré les temps de jeu qui diffèrent. Dimanche soir, les entrants (Lepenant notamment) ont apporté selon Blanc. «Oui, ça n'a pas toujours été le cas surtout à Rennes. On sait tous que c'est difficile d'entrer dans un match surtout avec une telle intensité (...) C'est là où les entrants ont un rôle à jouer. Je peux aller les voir avant les matches et leur dire "préparez-vous". Souvent, on ne sait pas à quel moment on va faire entrer un joueur. Là, à l'heure de jeu, je fais entrer des joueurs. Ils ont du temps». De quoi marquer des points auprès d'un coach qui fait déjà l'unanimité. L'effet Blanc se fait sentir sur le terrain, même s'il reste un énorme chantier, et dans le vestiaire, beaucoup plus confiant.

C'est un match que l'OL aurait probablement perdu il y a trois semaines. Laurent Blanc, lui, reste calme et hermétique face à toutes ces louanges. «Je le répète, il faut prendre des points jusqu'au 13 novembre. On va à Marseille, on reçoit Nice, ce n'est pas facile. Prenons le maximum de points. Depuis trois semaines, le club et les joueurs ont accepté beaucoup de choses. Même avec moi, on a accepté de ne pas prendre de points à Rennes (2-3). En étant sérieux, on aurait pu prendre un point. Je leur avais dit dans la semaine, n'acceptez plus. A Montpellier, on peut tuer le match, mais il y a encore un manque de confiance. Ils reviennent au score et on est allés chercher les trois points (2-1). Ce changement de mentalité est le plus grand progrès de notre équipe». Une équipe où les places valent déjà chères !

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