Droits TV : la grande colère des entraîneurs de Ligue 1
La crise des droits télés frappe encore le football français en ce mois de février, après de grandes tensions entre la LFP et son diffuseur, DAZN, qui refuse de payer l’intégralité de l’échéance de février. Une situation qui perturbe grandement les entraîneurs de Ligue 1, avant l’ouverture de la 22e journée.

À quelques heures seulement de l’ouverture de la 22e journée de Ligue 1, c’est une énorme crise qui plane au-dessus du football français. Une nouvelle crise liée aux droits télés s’intensifie et, en ce jour de la Saint-Valentin, le courant ne passe plus entre LFP et son diffuseur, DAZN. En effet, le service de streaming sportif n’a payé que la moitié de son échéance du mois de février (35 M€) et a mis l’autre moitié (35 M€) sous séquestre. En attendant le verdict du tribunal des activités économiques de Paris, prévu le 28 février, la LFP s’est engagée à avancer aux clubs français les 35 M€ manquants.
Les entraîneurs de Ligue 1 sont inquiets
Mais malgré cette solution trouvée, la tension grimpe dans les clubs et les entraîneurs de Ligue 1 ont largement abordé le sujet lors des conférences de presse d’avant-matches, ce vendredi. Antoine Kombouaré, le manager du FC Nantes, a fait part de son inquiétude : «vous connaissez ma position, je n’en pense pas que du bien. Je suis inquiet. On ne voit pas ce qu’il va se passer et on n’en sait rien… donc on a beaucoup d’inquiétude, même si on se concentre sur notre boulot de coach. Mais forcément qu’on y pense tous, il se passe des choses qu’on n’aime pas. Un diffuseur ne veut pas payer… ça touche les finances de tous les clubs. Franchement, je ne sais pas où l’on va», a-t-il d’abord lâché.
Un sentiment similaire pour Jean-Louis Gasset : «l’avenir est incertain, ça c’est vrai. Quand on parle des droits TV, moi j’ai l’impression que le championnat de France est minimisé par rapport à d’autres pays», explique-t-il, rejoint par son adversaire du week-end, Paulo Fonseca : «le foot est un produit. Et la France a l’un des meilleurs au monde, mais on ne le valorise pas bien. Les droits mériteraient d’être élevés. Il y a de bons stades, des supporters, de bons joueurs. Pour moi, la situation actuelle est difficile à comprendre.», a ajouté le néo-technicien lyonnais.
Bruno Genesio regrette le départ de Canal +
Et outre les sentiments, Bruno Genesio, manager du LOSC, a été plus loin et a regretté la fin du dialogue entre la LFP et l’ex-diffuseur Canal + : «si je veux juste vous donner mon sentiment personnel (…) l’erreur qui a été faite au départ, c’est de casser la relation avec Canal +. Sans faire de campagne de publicité pour les uns ou les autres, pour moi le foot, c’était Canal +. Ils ont révolutionné la retransmission du football. Quand aujourd’hui je regarde la Formule 1 ou quand je regarde le rugby, j’ai envie de regarder les matchs sur Canal», a-t-il lâché en conférence de presse. Rejoint par son président, Olivier Létang : «C’est une situation qui est complexe et qui dure maintenant. On a eu l’épisode Mediapro, Amazon… maintenant, on a cet épisode-là. Nous, football français, on doit se poser les bonnes questions : est-ce qu’on est bien organisés ?», demande-t-il.
«La seule chose sur laquelle on doit se concentrer c’est sur le fait que la Ligue 1 doit être attractive, que la Ligue 1 reste populaire, que la Ligue 1 continue de donner de la passion aux gens qui aiment le foot. La seule chose que je puisse dire c’est vraiment que la Ligue 1 doit rester une vitrine pour le football français», a de son côté, expliqué Habib Beye, le manager rennais. Si l’ordonnance est favorable à la LFP, les fonds devront être versés, ce à quoi se sont engagés les représentants du diffuseur.… ou non dans le cas d’une ordonnance défavorable. Les clubs français croisent les doigts jusqu’au 28 février prochain.
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