Ce que l'on sait de l'affaire Youcef Belaïli

Par Anas Bakhkhar
3 min.
Youcef Belaïli à l'échauffement avec le Stade Brestois @Maxppp

Dimanche après-midi lors du déplacement à Reims, le milieu offensif algérien avait été victime d'insultes racistes en provenance de tribunes. Et depuis, de nouvelles révélations ont fait surface. Explications.

Stade Auguste Delaune, dimanche 20 février, 15 heures. Le Stade de Reims recevait le Stade Brestois dans le cadre de la 25e journée de Ligue 1 avec comme objectif pour les deux formations de la première partie de tableau. Si le terrain a connu du spectacle et des buts (1-1), il fallait se tourner du côté des tribunes pour assister au très malheureux événement de l'après-midi. En effet, tout commençait avec un journaliste de Mediapart, affirmant que Youcef Belaïli, international algérien et recrue hivernale du SB29, a fait l'objet d'insultes racistes durant le match venant de certains supporters : «sifflets, doigts d’honneur et insultes, des chants qui sentent bon le racisme : On est en France, One two three, rentre dans ton pays…»

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Ces propos ont été condamnés par le Stade de Reims lui-même, qui affirmait ce mardi que «les deux clubs travaillent conjointement pour tenter d’identifier les auteurs de ces insultes présumées», et ce malgré l'absence de «preuve tangible (photos, vidéos, témoignages concordants) permettant de caractériser l’infraction.» La Fédération Algérienne de Football était également montée au créneau, affirmant tout son soutien à son international aux 33 sélections (6 buts), et réprouvait «vigoureusement ces attitudes rétrogrades et d’un autre temps qui vont à l’encontre des vertus du sport et du fair-play.» Mais si ces remarques discriminatoires ne semblaient pas être confirmées ni par le SdR ni par la Ligue, Le Télégramme a levé le voile sur l'affaire.

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Des supporters algériens également ciblés

Selon les témoignages récoltés par le quotidien breton, plusieurs supporters ultras présents à Auguste Delaune ont proféré des insultes racistes à l'encontre du milieu offensif de 29 ans : en plus des injures «sale arabe», «one two three, rentre dans ton pays» ou encore le slogan nationaliste «la France aux Français», certaines remarques étaient beaucoup plus violentes, dont : «Vous auriez mieux fait de mourir en traversant la Méditerranée», rapporte le journal régional. Après visionnage des enregistrements des caméras de surveillance, un salut nazi a également été signalé à la police par le club champenois, mais l'auteur du geste, âgé de 16 ans, n'a reçu qu'un simple rappel à la loi après sa convocation au parquet lundi dernier, affirmant qu'«il avait mal au bras.»

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Mais ces réactions abjectes ne visaient pas que le joueur de Brest : la publication ajoute dans ses colonnes, appuyée par des témoignages, que plusieurs supporters algériens, qui clamaient leur compatriote à chaque prise de balle. Ces spectateurs ont également subi le même sort selon un témoin : «ces chants n’étaient pas forcément contre Belaïli, plutôt contre les supporters algériens présents dans les autres tribunes (...) des gens disaient des supporters algériens qu’ils devraient se tourner vers La Mecque, ce genre de choses.» Un autre spectateur sur place avait d'ailleurs réussi à capter certaines insultes depuis les tribunes, durant laquelle on entend en arrière-plan : «c’est un Arabe… Ils nous font chier ! Vive Éric Zemmour.» Enfin, un dernier témoin interrogé a également affirmé qu'un groupuscule d'extrême droite, appelé les «MesOs», est souvent présent en tribunes depuis quelques années. Des témoignages qui pourraient s'avérer utiles durant la commission de discipline, prévue ce mercredi soir...

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