Les lourdes confidences de Franck Ribéry après l'annonce de sa retraite

Par Lucas Billard
4 min.
Franck Ribéry contre Naples @Maxppp

À 39 ans, Franck Ribéry a décidé de raccrocher les crampons, comme il l'a annoncé vendredi. L'ex-international français s'est livré pour l'occasion à la presse italienne, revenant notamment sur les dernières semaines compliquées qu'il a vécues.

Un joueur pas comme les autres. Voilà ce dont se souviendront, dans les années à venir, les supporters de l'équipe de France, de l'OM ou encore du Bayern Munich, au moment de penser à Franck Ribéry. Désormais âgé de 39 ans, et alors qu'il évoluait à la Salernitana, l'ancien international tricolore a écouté la voix de la raison en raccrochant les crampons, après 22 ans passés à cavaler sur le pré, dribbler comme un feu follet et empiler les trophées. Quelques heures après cette dure décision mûrement réfléchie et loin d'être surprenante, le natif de Boulogne-sur-Mer s'est livré à nos confrères de La Gazzetta dello Sport ce samedi.

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« La semaine dernière, j'ai réfléchi un peu plus à ce moment, mais la vérité est que je n'y suis pas vraiment préparé, a commencé à raconter "Kaiser Franck" à nos confrères italiens, comme pour faire comprendre le poids de sa décision au public. Je me sentais encore bien il y a trois mois. J'ai eu une excellente préparation, de pré-saison, puis la première douleur au genou après un match amical en juillet. Lors du premier match de championnat contre la Roma, j'ai joué en dépit de la douleur. Je ne suis pas une personne fragile, mais pendant les trois jours suivants, je ne pouvais pas bouger. Les médecins ont dit que c'était très grave. J'ai essayé de me reprendre. Je n'arrivais pas à croire qu'on me forçait à m'arrêter. J'aurais aimé pouvoir choisir quand m'arrêter. »

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Le corps de Ribéry n'en pouvait plus

Des mots lourds de sens qui en disent long sur le mal-être que vit actuellement l'ancien joueur aussi passé par Metz, Galatasaray ou encore la Fiorentina au fil des saisons. « Hier, j'ai regardé à nouveau la vidéo commémorative de ma carrière, et j'ai pleuré. J'ai ma propre sensibilité, mon propre cœur. Je savais que ce jour viendrait, mais c'est mauvais. Tout s'est passé très vite. Trop. Et ça me fait mal. » Avant d'expliquer le moment où tout a basculé. « Il y a moins d'un mois, je suis allé à Munich pour une consultation. J'ai pensé : peut-être qu'une solution sera trouvée. Au lieu de cela, je devais subir une opération, mais seulement pour pouvoir mener une vie normale. »

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L'homme ayant révélé son talent brut au monde entier en 2006, lors de la Coupe du monde en Allemagne, un soir de huitième de finale contre l'Espagne au cours duquel il a notamment dribblé un certain Iker Casillas, en a ainsi profité pour juger l'empreinte qu'il laisse dans le monde du football. « Mon style de jeu, ma mentalité, ma faim. Je suis quelqu'un qui vient de la rue, et peut-être qu'aujourd'hui, il n'y en a pas beaucoup d'autres comme moi qui ont le dribble, la fléchette, l'imagination... Je pense que c'est ce que les gens retiendront de moi. Je ne peux pas dire que j'étais le meilleur, mais j'étais certainement différent. » Une sorte de consolation pour le Français ayant remporté neuf titres de champion d'Allemagne avec le Bayern, ou encore la Ligue des champions 2013 avec le Rekordmeister.

Ribéry, un entraîneur pas comme les autres ?

Mais voilà, une page se tourne pour Franck Ribéry. Ce dernier a d'ailleurs souligné l'importance, ces dernières semaines, des gens présents au sein de ce qui restera le dernier club de sa carrière. « Dès que je suis revenu à la Salernitana, tout le monde m'a aidé. Ils m'ont demandé de rester dans tout autre rôle que je voulais. Cela m'a aidé à ne pas trop penser. » C'est pourquoi il entend bien rendre la pareille à sa direction, dans une tout autre fonction, mais toujours proche de ce qu'il affectionne le plus.

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« Je suis très heureux : j'aimerais être entraîneur à l'avenir. J'aime être sur le terrain et être proche de l'équipe. J'ai dit à mes coéquipiers que la chose la plus difficile pour moi n'était pas d'abandonner, mais de ne pas pouvoir les aider tous les jours. Au contraire, je continuerai à le faire, dans une ville où le football est vécu comme je l'aime : avec passion. Et je suis amoureux du football. Et puis le président Iervolino a changé et change les choses : on sent qu'il y a un projet, une vision d'avenir. Salerne mérite de grandes choses. » Ribéry aussi, la Salernitana le sait, puisqu'un ultime hommage a été rendu à l'ancien chouchou du Vélodrome, en larmes, avant la réception de la Spezia en Serie A ce samedi (15h), devant 15.000 spectateurs. Tourner le dos au terrain sera « un moment spécial et très difficile », prévient Franck Ribéry, avant qu'un nouveau chapitre de sa vie, peut-être tout aussi brillant, ne s'ouvre. Et qu'il devienne un entraîneur pas comme les autres ?

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