Entretien avec… Darren Tulett : «Berbatov n’était pas loin de venir à Paris»

Présent au lancement de Football Manager 2012, l’Anglais de Canal Plus Darren Tulett a accepté de commenter pour Foot Mercato le feuilleton David Beckham au PSG, de revenir sur le transfert réussi de Joe Cole et sur le cas Berbatov, un temps annoncé à Paris. Sans oublier un petit mot sur FM 2012.

Par Aurélien Léger-Moëc
8 min.
Darren Tulett s'est confié à FM Maxppp

Foot Mercato : Avec un Anglais en face de moi, il est nécessaire de parler de David Beckham, d’autant que vous disiez avoir quelques infos sur son arrivée à Paris…

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Darrent Tulett : Oui, j’avoue que David m’appelle tous les jours, il commence à me soûler, Victoria qui appelle ma femme pour avoir de bonnes adresses (sourires). Ce que j’en sais, c’est que Paris fait vraiment tout pour qu’il vienne. Il y a une stratégie qui se met en place et tout est fait pour qu’il arrive à Paris. On peut se poser des questions sur ce qu’il peut apporter sur le terrain. Quand tu regardes l’équipe de Paris, tu as du mal à comprendre où il peut jouer. Le connaissant, avec son attitude et son professionnalisme, à 36 ans, il est loin d’être fini. Il peut encore jouer à un bon niveau. Sportivement, cela pose quand même quelques problèmes. Aujourd’hui, ce n’est plus le même mec qui gambade. Mais ça a toujours été un marathonien. Il a un sacré moteur.

FM : Est-ce que Paris peut garantir le temps de jeu qu’il dit rechercher ?

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DT : C’est difficile de lui garantir ça. Ça ne marche pas comme ça. Je pourrais l’imaginer avec un mec comme Matuidi qui ferait le sale boulot et lui pour distribuer le jeu, avec la précision de ses passes. Il a vraiment très envie de jouer aux Jeux Olympiques de Londres. Ce serait l’apothéose de sa carrière. C’est souhaité aussi pour Stuart Pearce. Beckham comprend bien qu’il doit avoir du temps de jeu, à un bon niveau.

FM : Selon vous, est-il préférable de jouer régulièrement dans un championnat plus faible ou moins souvent dans un championnat de bon niveau général ?

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DT : C’est toujours une histoire de finances. Les stars d’Hollywood ne vont pas aller tourner des téléfilms en Roumanie par exemple (sourires). Ce qui est fascinant, c’est qu’on vit en Ligue 1 une période de grande transition. On verra dans les mois à venir. L’arrivée de ce nouvel argent, comme toujours, va changer la donne. C’était le cas il y a 20 ans avec Canal Plus. Canal a fait exploser le football français en rendant la L1 extrêmement attractive pour les joueurs. Et on retrouve ça aujourd’hui. Aujourd’hui, on voit Joe Cole se relancer en France, c’est positif. L’intérêt des Qataris, c’est que d’autres clubs suivent. Verra-t-on de nouveaux investisseurs arriver en France, à Marseille, Lille ou Lyon ? Quand on voit aussi qu’il y a une autre chaîne (Al-Jazeera) qui se pose en concurrente de Canal Plus, cela bouge beaucoup. Cela risque d’être très intéressant à plusieurs niveaux.

FM : D’ailleurs, on parlait d’un éventuel rôle d’ambassadeur de la Ligue 1 auprès d’Al-Jazeera pour David Beckham. Cela embêterait Canal Plus ?

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DT : Franchement, n’importe quel diffuseur est heureux de voir des stars arriver. Quand Canal était seul, ce n’était pas idéal de payer cher pour un produit que personne d’autre ne voulait vraiment. Je ne suis pas le stratège de la chaîne, mais si je comprends bien, Canal est plutôt heureux d’avoir quelqu’un d’autre qui met de l’argent dans le football français. Cela devient plus attractif. Si Beckham arrive et a un contrat avec une autre chaîne, il y a les avants-match et les après-matchs où les joueurs doivent passer répondre aux interviews. En tout cas, en tant que l’Anglais de Canal, j’espère que sa première interview me sera réservée.

La bonne surprise Joe Cole

FM : Vous aviez d’ailleurs interviewé Joe Cole quelques jours après son arrivée à Lille. Quelle impression vous a-t-il faite ?

DT : On ne se connaissait pas vraiment avant. C’est vraiment un bon gars, simple, enthousiaste. J’étais vraiment content de voir ça. Il m’a fait bonne impression. Quand tu passes assez de temps avec une personne, tu te rends compte s’il est sincère. Cela m’a fait plaisir de voir que Cole avait envie d’être en France, heureux d’y être. Il ne s’y attendait pas du tout. Il m’a dit : « quand les Lillois m’ont contacté, c’était comme un instinct. Mon instinct a dit oui j’y vais ». Dans la foulée, des clubs anglais se sont réveillés et il m’a dit : « j’ai eu plein d’appels mais j’avais déjà pris ma décision et c’est l’opportunité qu’il me fallait ». En son for intérieur, il avait toujours l’espoir d’aller jouer à l’étranger un jour. Les Anglais ne le font plus, mais lui il le souhaitait. Il était très heureux. Il est déjà installé à Lille, sa femme et ses enfants sont là, il apprend le français… Il est arrivé avec de la fraîcheur. Et puis à Lille, j’en ai parlé avec Rio Mavuba, ils n’y croyaient pas. « Joe Cole ? Tu déconnes », ils étaient tous comme des gosses. Pour eux, c’était presque comme un cadeau. Ce qui en dit long sur l’admiration qu’il peut y avoir pour la Premier League.

FM : Cet enthousiasme aurait-il pu se retrouver chez Berbatov par exemple, qui était cité comme possible recrue du PSG ?

DT : Selon mes informations, il n’était pas loin de venir à Paris. Quand tu arrives à un certain âge, que tu as gagné pas mal de choses et qu’il te reste 3 bonnes années dans les jambes, ce qui important, c’est moins les titres que la situation familiale, le cadre de vie. Il vit à Manchester depuis 3-4 ans, là-bas il pleut tous les deux jours, je connais bien j’y ai vécu 4 ans ! Quand tu as une belle proposition émanant de Paris, Madame Berbatov peut être très heureuse et assez persuasive pour dire à Monsieur : tu sais chéri, si ça te dit, ça peut être bon pour nous ! Le Package que Paris peut proposer maintenant est vraiment intéressant et peut faire la différence.

FM : Qu’est-ce qui a bloqué pour Berbatov alors ?

DT : il a dû y avoir plusieurs choses. Était-il la priorité de Paris et Ferguson était-il prêt à le voir partir ? Ce qui a changé pour lui, c’est qu’il ne joue quasiment plus ! Le comeilleur buteur de la Premier League ! Rooney aime bien jouer avec un mec qui va très vite devant. Désormais il y a Hernandez, avec Wellbeck comme doublure et Berbatov cire le banc, quand il n’est pas en tribune. Cela ne m’étonnerait pas qu’il parte en janvier ou l’été prochain. J’espère pour venir ici.

Darren et la Ligue 1

FM : Vous qui regardez majoritairement la Premier League, la Ligue 1 vous amuse-t-elle quand même ?

DT : Je regarde plus de matches par Premier League, par besoin. Entre Samedi Sport, Match of ze Day ou encore The Specialists, je suis obligé de voir beaucoup de matches anglais, ce qui n’est pas pour me déplaire ! Je ne peux pas voir les matches du samedi soir car je prépare Match of ze Day, mais je garde un œil sur les écrans à Canal. Mais j’aime bien la Ligue 1. La première fois que je suis venu à Paris, il y a 20 ans, c’est l’époque où Paris était parmi les grands. Il y avait Hoddle à Monaco et Waddle à Marseille. J’ai eu la chance d’arriver à Paris à cet instant-là. J’ai vu les meilleures années c’était fabuleux, même je trouvais bizarre qu’il n’y ait qu’un seul club !

FM : Vous vous rendez compte que vous êtes l’un des coupables de la désertion de nos meilleurs joueurs français, qui filent en Premier League après vous avoir entendu vanter les mérites de votre championnat !

DT : C’est sûr que j’ai de la chance de travailler sur la Premier League, qui fait rêver pas mal de gens. Quel joueur de L1 n’a pas envie aujourd’hui de jouer en Premier League ? La vérité est là. Quand je croise les joueurs de L1, la blague souvent c’est : « Alors Darren, c’est quand que tu m’amènes en Angleterre et que tu me trouves un club ? » Et ça, c’est même parmi ceux qui jouent dans les grands clubs français ! Je n’y suis pour rien, mais je suis bien content de jouer mon petit rôle, et pour moi c’est extraordinaire de me trouver là. Que ça continue comme ça ! Les autres Anglais, restez à la maison, la place est prise !

FM : Votre pronostic pour MU-Man City ?

DT : Ce n’est vraiment pas évident. Il y a plusieurs facteurs. United commencera le match en étant derrière au classement. Souvent, City allait à Old Trafford en étant largué au championnat. Là, ils y vont en leader et ils ne sont pas obligés de gagner, mais s’ils gagnent, ils repartent avec 5 points d’avance. Donc, la pression est sur MU. Et c’est rare. Autre facteur, City a pas encore joué contre les grosses équipes à part Tottenham. United a déjà joué à Liverpool, battu à domicile Tottenham, Arsenal et Chelsea. Cela donne plus d’idées de la force de United. Mais ils concèdent beaucoup d’occasions. De Gea est le gardien qui a fait le plus d’arrêts en Premier League ! Dimanche, on verra peut-être un match un peu bizarre, avec City qui dominera et Untied qui restera derrière. Cela ne m’étonnerait pas. Allez, je dirais 2-2.

FM : Puisque nous sommes à la soirée de lancement du jeu, êtes-vous un fan de Football Manager 2012 ?

DT : J’y joue depuis quelques années maintenant, notamment à cause d’un ami qui m’en parlait tout le temps. Le plus beau là-dedans, c’est de voir la passion de Miles Jacobson (ndlr : créateur du jeu), qui ne ressemble pas à un businessman, mais un quelqu’un qui vit pour le football. C’est magnifique !

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