PSG : que vaut vraiment la Real Sociedad ?

Par Max Franco Sanchez
5 min.
Take Kubo impressionnant avec la Real Sociedad  @Maxppp

Le PSG a finalement écopé d’un tirage plutôt clément pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Mais il faudra tout de même se méfier de l’écurie basque…

C’est une des équipes à la mode en ce moment en Europe, principalement après ce joli parcours en phase de poules. Les amateurs de Liga eux connaissent déjà bien la Real Sociedad, puisque les troupes d’Imanol Alguacil sont bien installées dans le haut du tableau depuis quelques années, tout comme elles ont remporté la Coupe du Roi 2020. Surtout, c’est une équipe qui est généralement appréciée par tout le monde en Espagne. De par le football qu’elle pratique, résolument tourné vers l’offensive, mais aussi par son modèle, basé principalement sur la formation de jeunes joueurs locaux. Sans être aussi restrictive dans sa politique de recrutement et formation que le voisin de l’Athletic, l’écurie de Saint-Sébastien est une référence dans la production de jeunes talents. Une étude du CIES réalisée la saison dernière démontrait par exemple que la Real Sociedad était l’équipe qui utilisait le plus de joueurs formés à la maison en Europe (17 au total), devant l’Athletic (13) et l’OL (11). C’est clairement le trait qui définit le mieux ce club et sa principale particularité.

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C’est d’ailleurs un modèle de fonctionnement assez similaire à celui du FC Barcelone. Le club a un réseau de plus de 80 partenaires amateurs de la région dans lesquels il n’hésite pas à piocher pour trouver les talents de demain. Toutes les équipes, des plus jeunes aux pros, s’entraînent à Zubieta, le centre d’entraînement du club, et il y a la volonté de créer une véritable identité commune. Le tout, avec une touche de modernité. Comme expliqué dans un article publié sur notre site il y a un an, le club s’articule autour de cinq piliers qui vont déterminer la réussite ou non du club et de ses joueurs : l’entraînement, la compétition, l’éducation, l’évaluation et la sélection. L’exigence est de mise, et tous les joueurs sont suivis de très près. La Real Sociedad est d’ailleurs une des pionnières dans l’utilisation de data chez les jeunes et chez ses pros.

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Un collectif solide, mais aussi de bonnes individualités

Tout ça, c’est bien beau, mais ça donne quoi sur le terrain ? C’est, sans surprise, une équipe assez jeune, avec une moyenne d’âge de 25 ans dans l’effectif. Ce qui lui porte préjudice dans certains domaines - il y a un déficit d’expérience évident - mais lui offre aussi une touche d’insouciance et de folie. Takefusa Kubo, la star japonaise, en est le meilleur exemple. Mais pas que, puisque même s’ils ne sont pas forcément connus à l’international, la Real Sociedad peut s’appuyer sur une colonne vertébrale très forte, comptant plusieurs joueurs qui font partie des meilleurs de Liga à leur poste. Il y a Alex Remiro dans les cages, lui qui est la doublure d’Unai Simon en sélection espagnole. Il est bien protégé par Robin Le Normand, le défenseur franco-espagnol, encore très performant cette saison, et bien accompagné par Igor Zubeldia.

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Mais la force de cette équipe réside sans aucun doute dans l’entrejeu, où on retrouve un trio qui fait partie des tout meilleurs en Europe : Martin Zubimendi, peut-être le meilleur milieu défensif du championnat espagnol, Mikel Merino qui est une référence en Espagne et qui est un milieu extrêmement polyvalent, puis Brais Mendez, qui apporte un peu de créativité et de folie entre les lignes. C’est surtout là que va devoir se montrer supérieur le PSG. La défense basque est globalement prenable, tout comme son attaque est neutralisable si Take Kubo est bien muselé, avec cette absence d’un vrai 9 performant depuis le départ de Sorloth. Mikel Oyarzabal, leader offensif de l’équipe ces dernières années, a lui un peu de mal à revenir après sa longue blessure au genou. En revanche, le milieu de terrain est vraiment le secteur où la Real Sociedad peut regarder le PSG droit dans les yeux. Luis Enrique en est probablement déjà conscient, et il va devoir bâtir un plan solide pour dominer l’entrejeu.

À quoi s’attendre ?

Le PSG doit s’attendre à avoir face à lui une équipe articulée en 4-3-3 ou en 4-2-3-1 en fonction des actions, qui va mettre le pied sur le ballon et qui est particulièrement bien rodée. Elle cherchera surtout à conserver le ballon aux alentours de la moitié de terrain, avant de trouver un joueur entre les lignes, et vraiment lancer la phase d’attaque. Seulement, le danger va surtout venir des flancs ou de l’arrivée de milieux lancés depuis les lignes arrière, puisque la Real a du mal dans la surface adverse cette saison. La preuve, c’est seulement la 13e équipe de Liga en termes de ballons touchés dans la surface adverse, alors qu’elle est sixième au classement. Le PSG ne devrait donc pas avoir de soucis majeurs de ce côté-là, et souffrira bien moins que s’il avait tiré une équipe avec des joueurs de pointe performants. Heureusement pour Imanol Alguacil, il peut s’appuyer sur plusieurs joueurs qui ont une sacrée frappe de balle dans l’équipe, à l’image de Kubo, Mendez, Merino et Oyarzabal. C’est aussi une équipe qui est de plus en plus forte sur coup de pied arrêté - un tiers de ses buts cette saison - et les Parisiens devront donc être particulièrement costauds dans ce domaine.

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Une équipe assez polyvalente avec le ballon en somme, qui a plusieurs cordes à son arc pour marquer. En revanche, derrière, elle peut avoir quelques soucis, notamment sur les transitions rapides. C’est une équipe qui joue globalement assez haut, avec des latéraux qui viennent prêter main-forte à l’attaque et des défenseurs axiaux qui sont parfois au niveau des milieux. Si le PSG récupère un ballon haut, il peut profiter de la vitesse de bon nombre de ses attaquants pour faire mal. Dans la surface - même si visiblement Luis Enrique devrait encore jouer sans véritable 9 - le PSG a aussi une carte à jouer puisque la défense commet encore parfois quelques erreurs d’inattention qui coûtent cher. Certes, la Real Sociedad est le rival le plus abordable sur lequel pouvait tomber le PSG, mais ça ne sera pas une partie de plaisir…

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