Belgique-Portugal : les notes du match

Par La Rédaction FM
12 min.
Thomas Vermaelen au duel face à Cristiano Ronaldo @Maxppp

Réaliste, la Belgique écarte le Portugal de sa route (1-0) et rejoint l'Italie en quart de finale de l'Euro 2020. Thorgan Hazard a inscrit le but de la victoire pour des Diables Rouges alors que Thomas Vermaelen a écœuré les champions d'Europe en titre dans un choc qui n'a pas tenu toutes ses promesses.

Les huitièmes de finale de l'Euro 2020 se poursuivaient ce dimanche soir avec le choc entre la Belgique et le Portugal à Séville. Premiers du groupe B avec neuf points, les Diables Rouges voulaient poursuivre leur parcours dans la compétition en terrassant le champion d'Europe en titre. Ce dernier s'octroyait le droit de disputer les huitièmes grâce à sa troisième place obtenue dans le groupe F. Les coéquipiers de Cristiano Ronaldo ne souhaitaient évidemment pas lâcher leur titre dès ce soir. Pour cette affiche de 21 heures, Roberto Martinez alignait un 3-4-3 avec le trio De Bruyne, Lukaku, Eden Hazard en pointe. Fernando Santos optait pour un 4-3-3 avec Bernardo Silva, Ronaldo, Jota en attaque.

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Dès l'entame, le Portugal se procurait une belle opportunité par Jota bien servi par Sanches. Mais l'attaquant de Liverpool croisait trop sa frappe (5e). Le champion d'Europe en titre réalisait un début de match intéressant et Ronaldo sur coup-franc obligeait Courtois à s'employer (25e). Les deux équipes se craignaient et laissaient peu d'espaces. Contre toute attente, la Belgique ouvrait le score juste avant la pause sur sa première frappe cadrée du match. Bien décalé par Meunier, Thorgan Hazard décochait une frappe vicieuse qui trompait Rui Patricio (1-0, 42e).

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La Belgique plie mais ne rompt pas

Au retour des vestiaires, les Diables Rouges perdaient prématurément Kevin de Bruyne sur blessure (47e). Les hommes de Fernando Santos jetaient toutes leurs forces dans la bataille et Jota bien servi par Ronaldo voyait sa tentative filer juste au dessus (58e). Beaucoup plus entreprenants depuis la reprise, les Portugais poussaient. Sanches sur la gauche centrait pour Joao Felix dont la tête était bien captée par Courtois (60e). Dans le dernier quart d'heure, les esprits s'échauffaient et les contacts devenaient plus rugueux.

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Le tenant du titre partait à l'assaut des buts belges mais la tête de Ruben Dias était bien boxée par Courtois (82e). Dans la foulée, Guerreiro voyait sa volée de l'intérieur du pied heurter le poteau (83e). Le portier belge sauvait les siens en gagnant son duel face à André Silva dans la surface (87e). Dans la douleur, les Diables Rouges s'offraient le champion d'Europe en titre et se qualifiaient pour les quarts de finale.

Retrouvez le tableau de la phase finale de l'Euro 2020

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Homme du match : Vermaelen (8) : à 35 ans et alors qu’il évolue désormais au Vissel Kobe, on ne pensait peut-être pas le voir à ce niveau-là face à cette belle équipe du Portugal. L’ancien défenseur d'Arsenal, du FC Barcelone et de la Roma a été impérial ce soir, rendant une copie quasiment parfaite. 5 dégagements, 2 tirs bloqués, 2 interceptions, 3 tacles et 7 duels remportés sur 10. Averti à la 71e minute de jeu pour une faute sur Joao Felix. Notre homme du match car son match est à la limite de la perfection et si les attaquants portugais n'ont rien montré pendant 75 minutes, c'est bien parce qu'il a été présent, pour diriger les troupes.

Belgique

  • Courtois (7,5) : le portier du Real Madrid n’a pas eu grand chose à faire dans le premier acte. Il est vigilant et autoritaire sur la seule frappe cadrée des Portugais, ce puissant coup-franc de Ronaldo à la 24e minute de jeu, dans cette partie du match. En seconde période il enfile le costume de patron et affiche une sérénité et une solidité remarquable. 4 parades au total dont plusieurs sur des grosses occasions, à l’image de cette envolée magistrale sur une tête de André Silva sur corner (81e). Un patron qui a maintenu son équipe dans un match compliqué et qui garde sa feuille blanche.

  • Alderweireld (5,5) : le défenseur le moins en vue ce soir malgré sa solidité. Il a été bon, à l’image de la toute la défense des Diables Rouges, mais peut-être pas autant que le duo Vermaelen-Vertonghen. Les offensives portugais les plus intéressantes sont souvent venues de son côté droit et son positionnement n’a pas été toujours irréprochable, tout comme ses duels même s’il soigne ses stats également. 4 dégagements, un tir et un seul duel remporté sur 5. Si Ronaldo n’a pas été ultra inquiétant, il l’a quelque fois déstabilisé.

  • Vermaelen (8) : voir ci-dessus.

  • Vertonghen (6,5) : le joueur le plus capé de l’histoire de la sélection belge (129) et le plus Portugais des Belges de ce soir a été plutôt solide aux côtés d’une défense quasiment irréprochable ce soir. 4 dégagements, un tir bloqué, un tacle, et 3 duels remportés sur 7 disputés. Très bon en première période, il a souffert dans la deuxième partie du match.

  • Meunier (6) : peut-être le joueur le plus en vue dans cette première période, mais pas forcément de la meilleure manière. Il s’est procuré de nombreuses situations depuis son couloir droit, en contre notamment. Mais il a eu beaucoup de déchets sur ses centres et ses longs ballons, surtout quand il cherchait Lukaku dans la surface. Défensivement impeccable (7 duels remportés sur 9), il est passeur décisif sur le but de T.Hazard et réalise un bon match.

  • Witsel (5) : pas un grand match de la part du milieu de terrain du Borussia Dortmund. Ni tranchant offensivement, ni ultra précieux à la récupération, il a été plutôt quelconque ce soir bien que ses efforts et sa couverture du terrain est à noter. Haut sur le terrain, il a été très précis dans ses passes (98% sur 50 passes tentées) mais n’a pas été inquiétant devant le but, que ce soit à travers des passes ou des tirs puisqu’il n’a jamais tenté sa chance malgré ses qualités de frappes évidentes.

  • Tielemans (5,5) : lui a été absolument partout dans cette rencontre, et notamment défensivement. Si le joueur de Leicester est souvent plus à l’aise devant que derrière, il a été très bon à la récupération avec un positionnement sur le terrain plus bas que son confrère du milieu. Offensivement il a souvent essayé de créer des décalages mais il a manqué de précision.

  • T.Hazard (6,5) : en l’absence de Nacer Chadli, forfait, le petit frère du capitaine belge était reconduit dans le couloir gauche dans ce rôle de piston. Il se distingue en première période en sortant une frappe venue d’ailleurs de l’extérieur de la surface dont la trajectoire trompe Rui Patricio (42e). Discret jusque-là, il a sorti la Belgique d’un pétrin alors qu’elle ne parvenait pas à se montrer dangereuse avant. En dehors de son but, il a été utile défensivement avec des retours précieux (6 duels au sol remportés sur 10 disputés). Remplacé par Dendoncker (95e)**.

  • De Bruyne (5) : étincelant face à la Finlande quand il est sorti du banc, il était titularisé ce soir pour la première fois dans cet Euro. Mais le meneur de jeu belge continuait de souffrir de sa blessure au visage, qu’il traîne depuis la finale de Ligue des Champions. Compliqué de montrer son plus beau visage dans de telles circonstances, bien qu’il ait prouvé le contraire face à la Finlande. Une seule passe clé et aucun tir tenté sur la première période qu’il dispute en intégralité. Un match compliqué à noter pour un joueur qui n’a pas eu l’occasion de se montrer. Remplacé par Mertens (47e, 5) qui a été intéressant en contre avec des choix judicieux mais il a eu trop peu de possibilités de se montrer.

  • Lukaku (4) : Trop esseulé dans les 45 premières minutes, il ne touche que 10 fois le ballon et ne parvient pas à être trouvé par Meunier sur des longs ballons notamment. Il a souvent été en difficulté face à Pepe qui l’a bien maitrisé. Il touche deux fois plus de ballons dans le second acte mais il ne parvient toujours pas à se montrer dangereux. 2 tirs tentés, non cadrées et un match manqué pour celui qui a déjà inscrit 3 buts dans cet Euro. Le buteur de l’Inter, excellent depuis plusieurs mois, est clairement passé à côté de son match.

  • E.Hazard (6) : le capitaine des Diables Rouges était une nouvelle fois titularisé dans cet Euro. Et ce rythme retrouvé s’est ressenti dans son match. En jambes, l’attaquant du Real Madrid, sans être monstrueux, a été intéressant et a retrouvé des couleurs. Il a provoqué beaucoup de fautes (4 tacles reçus) et a montré un beau visage. Toujours pas à 100%, il a prouvé qu’il pouvait être dangereux et qu’il pouvait être à l’initiative et à la création d’occasions. Remplacé par Carrasco (86e).

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Portugal

  • Rui Patricio (4) : le portier portugais a vécu une première période très calme, beaucoup plus que ce qu'il avait sûrement prévu au préalable. Il n'a en effet eu aucune parade à effectuer mais est allé chercher le ballon au fond de ses filets sur le joli tir de Thorgan Hazard (42e). La seule frappe cadrée sur laquelle il peut mieux faire, notamment dans son positionnement, mais dont il est loin d'être le coupable majeur. En seconde période, il n'a rien eu à faire. Une partie terriblement frustrante pour le champion d'Europe 2016.

  • Dalot (3) : le défenseur latéral de l'AC Milan a beaucoup souffert face à la force offensive des hommes de Roberto Martinez. Il a notamment eu du mal à intervenir devant Eden Hazard sur son couloir droit et a souffert de la vivacité de ses adversaires directs. Offensivement, on ne l'a pas vu durant la quasi totalité de la rencontre. Il n'a pas vraiment apporté le soutien dont ses partenaires aurait eu bien besoin, hormis en fin de rencontre où il a poussé et a profité de la domination collective des siens.

  • Pepe (4,5) : L'ancien défenseur du Real Madrid est devenu le joueur de champ le plus âgé (38 ans et 121 jours) à débuter un match à élimination directe dans l’histoire de l’Euro. Pour l'occasion, il s'est montré très agressif, comme à son habitude, tentant de repousser les assauts belges. Il a réalisé un match correct mais s'est peut-être un peu laisser déborder par les émotions en fin de partie quand l'étau se resserrait, à l'image du carton jaune qu'il a reçu pour un geste d'humeur sur le buteur belge (77e).

  • Ruben Dias (5) : le joueur de Manchester City a affiché sa solidité défensive, réalisant plusieurs interventions en patron. Mais il est évidemment l'un des principaux fautifs sur l'ouverture du score de Thorgan Hazard, puisqu'il n'a pas attaqué le frère d'Eden. Ruben Dias est passé tout proche de se racheter aux yeux du peuple portugais mais son coup de casque n'a pas trompé la vigilance de Courtois (83e).

  • Guerreiro (6) : l'ancien Lorientais a réalisé un match très intéressant. Il s'est montré plutôt à son aise d'un point de vue défensif tout en apportant beaucoup offensivement, en multipliant les aller-retours. Il a failli être récompensé mais sa frappe au ras du sol puissante a échoué sur le poteau gauche de Courtois en seconde période. La balle de match, ou du moins de l'égalisation et de la prolongation, était là.

  • João Palhinha (2) : mis à l'épreuve dans les duels, il a répondu présent dans l'impact, certes. En revanche, le joueur du Sporting a été très limité dans l'utilisation du ballon et n'a rien apporté en phase offensive, si ce n'est sur ce missile envoyé dans le ciel de Séville à l'entrée de la surface belge. Averti pour un tacle dangereux sur De Bruyne (45e). Remplacé par Danilo Pareira (78e), auteur tout de même d'une intervention décisive ayant empêché le but du break (90e+4).

  • Renato Sanches (6,5) : toujours aussi solide sur ses appuis, explosif et dynamique, le milieu de terrain du LOSC a encore une fois fait forte impression face à la Belgique. C'est lui qui est parvenu à servir Jota pour la première situation dangereuse (6e). Très disponible et donnant l'impression d'être partout sur le terrain, il a constamment proposé toujours des solutions et tenté de faire la différence. Sans aucun doute le meilleur joueur côté portugais ce dimanche soir. Remplacé par Sergio Oliveira (78e).

  • Moutinho (3,5) : juste techniquement et précieux dans la conservation du ballon, un cuir qu'il n'a peut-être pas assez caressé (41 ballons touchés), l'ancien milieu de l'AS Monaco n'a pas rendu une copie atroce, sans non plus avoir donné entière satisfaction. Il a tenté de faire parler son expérience pour gratter quelques fautes et soulager ses partenaires. Mais son impact est resté très limité pour le Portugal. Remplacé par Félix (56e), qui s'est rapidement signalé par une tête repoussée par Courtois (60e).

  • Bernardo Silva (3,5) : présent défensivement, le virolant élément offensif de Manchester City n'a pas pesé comme il aurait dû le faire face aux Diables Rouges offensivement. Il n'a pas réussi à faire la différence, notamment dans la transition, et a perdu trop de ballons (9). S'il est resté propre dans ses transmissions (75% de passes réussies), il n'a pas convaincu son sélectionneur de le laisser sur le terrain . Remplacé par Bruno Fernandes (56e), qui a rapidement chauffé ses crampons sur cette frappe passant largement au-dessus du cadre (62e) mais n'a pas apporté toute la fraîcheur espérée par Fernando Santos.

  • Ronaldo (4) : en point d'appui, le quintuple Ballon d'Or a permis à son bloc de gagner du terrain pour mettre la pression aux Belges tout en déviant certains ballons dans la zone dangereuse. CR7 a toutefois été bousculé dans les duels et malmené par le trio défensif des Diables Rouges. Il a notamment claqué un magnifique coup franc pas loin d'être le premier but de cette partie (24e). Globalement, il a été trop esseulé sur le front de l'attaque, voulant parfois s'atteler à des tâches qui ne sont pas forcément les siennes un peu plus bas sur le terrain.

  • Jota (4,5) : l'attaquant de Liverpool a manqué la première grosse occasion de cette partie après un bon service de Renato Sanches (6e) mais a encore une fois eu une énorme activité sur le côté gauche de l'attaque portugaise. L'élément offensif de la Seleção a également eu une balle d'égalisation au bout du pied mais a complètement dévissé. Jota a manqué de justesse dans le dernier geste. Remplacé par André Silva (70e), tout proche de ramener le Portugal à égalité devant Courtois à bout portant en fin de partie. Une histoire de centimètres.

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